A Girl Revolt - Tome 3

33 partie 2

— Attendez, s'écrie soudain, Dame De Capistran, derrière moi. (Elle se rapproche et regarde les Trakars.) Réinitialisation code 77. Érine De Blonay n'est plus notre priorité.

Les yeux rouges des Trakars deviennent brusquement verts et Dame De Capistran poursuit :

— Alerte générale, code 66, des Dévihomulus ont pénétré la Cité. Que tous les Trakars se lancent à leur recherche et les abattent. Je répète, code 66. Recherchez tout Dévihomulus et exterminez-le.

Les Trakars s'orientent vers la droite et s'élèvent aussitôt dans le ciel. Je fixe alors Dame De Capistran.

— Pour l'instant, nous devons mettre la population en sécurité. C'est mon devoir en tant que Chef de la Sécurité.

Je la regarde pénétrer dans la navette. Dame De Sybelle et moi la rejoignons. Nous nous mettons ainsi en route vers le Centre de Sécurité.

Mes yeux se posent sur les petites ruelles du quartier ouest. Je distingue quelques Dévihomulus dans la pénombre qui se dirigent vers les sources de bruits.

— Il y a des Dévihomulus par ici ! m'écrié-je. Ils sont en train de se disperser partout.

— Lorsque nous serons au Centre de Sécurité, je déploierai d'autres Trakars, et le seul Askaris de la Cité ira les combattre.

J'inspire et expire lentement pour garder mon calme. Comment est-ce que tout ça est arrivé ? Pourquoi y a-t-il des Dévihomulus ? Saturn et Eric ont pourtant bien refermé la bouche d'égout. Je fronce les sourcils et secoue la tête. Little Shibuya se trouve dans les quartiers sud... Vu leur rapidité, s'ils venaient de là, on les aurait repérés depuis longtemps et ils ne seraient restés que dans les quartiers sud. Alors pourquoi sont-ils là ?

— Ciel ! s'écrie subitement Dame De Sybelle.

Autour du Centre de Sécurité, des Dévihomulus ont envahi l'espace, et quelques Gardiennes, encore debout, tentent de lutter contre eux.

Dame De Capistran se pose sur la terrasse, je ne perds pas une seconde pour sortir du véhicule.

— Il me faut des armes ! crié-je.

Elle m'intime de la suivre. Nous prenons l'ascenseur et longeons un long couloir. Nous croisons des Gardiennes en panique.

— Dame De Capistran, s'écrie l'une d'entre elles, des Dévihomulus sont apparus, un peu partout dans la Cité. Dame Mireille et son équipe ont été attaquées en sortant d'ici. Ils sont arrivés d'un coup, sans que nous comprenions !

— Les Trakars ! Activez tous les Trakars immédiatement ! Et ordonnez à l'Askaris qui surveille le Vork d'aller les éliminer ! s'écrie Dame De Capistran. Les Automates ! Qu'ils aillent à la recherche de blessés !

Elle me montre ensuite une salle du doigt.

— Utilisez le bracelet pour ouvrir la porte. Je dois me rendre à la salle de contrôle.

J'opine du chef et Dame De Sybelle et moi nous dirigeons vers la salle. C'est un immense dépôt à armes. Une caverne au trésor auraient dit les garçons.

Armées, nous prenons l'ascenseur et rejoignons le grand hall. Des Dévihomulus ont réussi à pénétrer. Je tire sur l'un d'eux qui torture une pauvre gardienne et me précipite à l'extérieur. Ils poussent des hurlements en nous voyant, ou peut-être seulement en flairant Dame De Sybelle. Car ils se dirigent uniquement vers elle. Ils courent et nous tirons sur chacun d'eux. Malheureusement, je ne les touche pas en pleine tête et ils continuent de se relever. Je dois tirer de nombreuses fois avant de réussir à les mettre K.O.

Je m'éloigne de Dame De Sybelle pour aller aider une Gardienne qui s'est fait attraper. Malheureusement, lorsque j'appuie sur la gâchette, rien ne se produit. Je suis à court de balles. Je retire les munitions pour recharger mon arme, mais malheur ! L'arme est différente des autres armes que Saturn utilise et je ne parviens pas à mettre les munitions. La Gardienne pousse un hurlement alors que la créature lui arrache la chair au niveau du cou et d'un coup, un Dévihomulus grogne derrière moi. Je pivote la tête vers lui et il ouvre sa gueule prête à me sauter dessus. L'odeur de son haleine me donne envie de vomir. Je reste immobile alors qu'il est proche de moi. Il rapproche sa tête et sent mon odeur. Il s'éloigne bientôt et pousse un grognement, jusqu'à ce que sa tête explose. Le sang vole sur mon visage et je ferme les yeux un moment avant de m'essuyer le visage. Lorsque je les rouvre, Saturn est devant moi et pointe son arme vers moi.

— Baisse-toi !

Je m'exécute et plonge à terre. Il tire et je tourne la tête pour observer le Dévihomulus qui tombe à la renverse.

Saturn ne perd pas de temps et accourt vers un Dévihomulus qui, debout, suce le cou d'une Gardienne comme un vampire qui boit du sang. Saturn bondit et lui assène un coup de pied. Il tend ensuite son arme vers un Dévihomulus qui se rue vers lui et l'abat avant de tirer sur un autre Dévihomulus.

Un énorme coup de feu retentit sur ma gauche et j'entends Dimitri éclater de rire. Il élimine un à un des Dévihomulus avec un fusil à pompe. Je distingue également un Askaris en train de tirer sur des Dévihomulus. Ce doit être le gardien du Vork. Bientôt, il n'en reste plus un debout.

Je me redresse alors et avale difficilement ma salive. Des Gardiennes sont mortes, d'autres ont été blessées, mais on ne pourra pas les soigner.

— Érine !

Saturn court vers moi et me serre contre lui. Il pose ensuite ses mains sur mon visage et m'examine. Ses yeux se posent sur mon cou. Je saigne vachement.

— Bon sang ! Ils t'ont mordue !

— Ce n'est rien et en plus, ça l'a tué lorsqu'il m'a mordue...

Je lui souris, mais il reste placide. Je touche alors son visage et lui caresse la joue pour le rassurer.

— Je vais bien. Et on a plus urgent.

Je lui montre le bracelet du Vork de la ville.

— Super, dit Dimitri enthousiaste, et si nous allions prendre le contrôle de tous les Masculins !