A Girl Revolt - Tome 3

43. DÉCOUVERTE INQUIÉTANTE (Saturn)

 — Saturn ? Qu'est-ce que tu fais ? S'écrie Enzo.

— Ce n'est pas Dimitri !

— Quoi ? Beugle Eric en regardant le concerné.

— Ces deux derniers jours, il était toujours d'accord avec Cécile... Or on le sait très bien... Tu détestes les commandants et encore plus Cécile. Elle utilise toujours son taser électrique sur toi au moins une fois dans la journée pour que tu la fermes, parce que tu es toujours en train de la contredire.

À cette remarque mes compagnons brandissent leurs flingues sur lui.

— Qui es-tu ? Je répète.

Il reste silencieux tout en nous regardant et lève subitement sa main armée. Avant qu'il ne fasse feu, je tire.

Il s'écroule, touché en pleine poitrine. Je me rue sur lui et éloigne son arme de sa main.

— Bordel, Saturn ! S'écrie Eric.

— C'était soit nous, soit lui, je réponds en retirant son masque.

Je prends sa main droite et désactive le double hologramme. Enzo, Eric et moi restons surpris en découvrant son visage.

—5008, souffle Enzo, comment c'est possible ?

— Je ne sais pas, je réponds tout aussi abasourdi que lui. Eric, qu'en est-il de la réinitialisation ?

Eric se dirige vers le Vork.

— Il reste deux minutes avant qu'on puisse changer leur mode.

Je me redresse, alarmé.

— Si lui c'est 5008, où est Dimitri ? Est-ce que c'est lui le traitre ? Aurait-il piraté 5008 ? Interroge Enzo.

Eric s'approche de nous.

— Mais quand ? On ne l'a pas quitté d'une semelle... enfin sauf pour les pauses pipi ! Déclare-t-il.

— Cécile était la seule à le surveiller lorsqu'on ne le faisait pas, je commente.

Je fixe 5008. Il a pris la place de Dimitri. À moins que ce ne soit Dimitri lui-même qui ait piraté 5008 pour qu'il prenne sa place... Mais Cécile... ? Il m'a suffit de penser à l'état de Renée pour comprendre, qu'elle n'était pas comme d'habitude. Que lui est-il arrivé ? Nous a-t-elle trahis ?

Je passe la main dans mes cheveux. Non, elle n'aurait pas pu nous trahir. Il a dû lui arriver quelque chose !

Je fixe le corps de 5008 à nouveau. Est-ce qu'une autre personne aurait pris la place de Cécile ? Si mon hypothèse est juste, à quel moment ? Le soir du festival ? Ou le lendemain alors que nous étions au repos ?

Je réfléchis. Dimitri aurait pu l'attaquer... Mais, non, si c'était lui, il aurait attaqué Érine pour prendre le contrôle des Masculins de la Cité et il aurait mené une rébellion contre les femmes dans le sang. C'est pas son genre d'agir comme ça. Alors ce serait quelqu'un d'autre ? Qui... Qui pourrait attaquer un commandant et surtout, Dimitri ?

— Je crois que quelqu'un a aussi pris la place du commandant Cécile, je poursuis.

— Quoi ? Mais pourquoi ? Pour nous empêcher de faire notre rébellion ? S'enquiert Enzo.

Je secoue la tête.

— On est là, dans la base. Si cette personne voulait nous en empêcher, on ne serait pas là. Elle nous a laissé mettre en place notre rébellion. Elle a mis la pagaille dans la ville en faisant entrer les Dévihomulus et elle nous a emmenés ici, nous laissant prendre le contrôle des Askaris, expliqué-je. Je ne comprends pas quel est son objectif.

— Moi non plus, dit Eric.

J'essaie de me concentrer. Peut-être parviendrais-je à comprendre... Pourtant, des pulsations cardiaques résonnent dans ma tête. Ce ne sont pas les miennes. La fréquence cardiaque d'Érine s'affiche brusquement devant mon œil droit. Mon cœur commence à s'affoler. Je cligne des paupières pour prendre contact avec elle.

La communication s'active mais tout ce que j'entends ce sont des cris... des cris de femmes.

— Érine !?

Un brouillage puis j'entends à peine sa voix murmurer « Sat... »

— Érine ! Qu'est-ce qu'il se passe ?

Elle pousse un cri de douleur et soudain un bip long et interminable s'ensuit.

« Contact introuvable » s'affiche devant mon œil. Mon corps entier se met à trembler. Ma gorge devient sèche, j'ai l'impression de perdre mes forces.

— Saturn ? Qu'est-ce qu'il se passe ? Interroge Eric.

J'ai dû mal à le répondre, mon corps se déplace de lui-même. Je dois rentrer à Parisiorum...

Quelque chose que Cécile, ou peut-être l'imposture, a déclaré à l'auditoire me revient soudain en tête.

« Nous avons un atout inestimable. »

Je déglutis péniblement. Elle parlait d'Érine ! Et si son objectif c'était Érine !?