44.PERSUASION DÉLICATE (Saturn)

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Un son discontinue hurle dans mes oreilles. Je ressens surtout une grosse douleur à la tête.... Je pousse un grognement et ouvre mes paupières. Brusquement, de la lumière vient me brûler les yeux. Je les ferme et remets de l'ordre dans mon esprit. Immédiatement, je me redresse en pensant à Érine. Elle était là et... je renifle l'air. Elle est toujours là.

Tout à coup, j'entends des plaintes. Je pivote la tête. Des Dévihomulus traversent le portail.

Je pousse un juron et me rue vers eux. Je donne un coup de pied à l'un d'eux. Son corps est propulsé à plusieurs mètres et il se cogne violemment contre un arbre. Je reste étonné par la puissance de mon attaque. Mais ses compagnons grognent et se précipitent sur moi. Instantanément, je les repousse. Je referme aussitôt la porte et les foudroie du regard. Apeurés, ils reculent et prennent la fuite. Je pousse un soupir mais mon calme ne s'éternise pas. Je ressens d'autres Dévihomulus. Ils sont à l'entrée de la réserve.

— Bordel !

Je recherche la chaîne qui entourait la serrure, je la ramasse au sol et la fais passer à travers les grilles pour condamner la porte. Je rejoins le tableau électrique et réactive le courant.

Pendant combien de temps suis-je resté inconscient ? Combien de Dévis se sont introduits dans la réserve ?

Je devance un Dévihomulus qui écarquille les yeux en me voyant. Je poursuis ma course effrénée vers le portail. Lorsque je l'atteins, je me bats contre les créatures, leur assénant de puissants coups de pieds et de poings, brisant leur cou pour les éloigner. Soudain, un coup de feu retentit. Un Dévihomulus est pulvérisé et valdingue. Un deuxième s'ensuit. Je tourne la tête vers le tireur. Jack.

— Attrape ! crie-t-il en me lançant une arme.

Je la récupère et abat les autres Dévihomulus. Lorsqu'il n'en reste plus un seul debout, je referme aussitôt le portail.

— Putain ! Comment sont-ils entrés là ? grogne Jack.

Je serre les dents et hume le parfum d'Érine.

— Allez vite au centre ! Il en reste une dizaine ! Je dois trouver quelqu'un !

— Quoi ?

Je m'élance à la recherche d'Érine sans prendre le temps de lui expliquer quoi que ce soit. Je ne peux pas la laisser s'en aller. Je me dirige vers son parfum, passant sous les halos des lumières d'alerte qui tournent en boucle dans toute la réserve. C'est alors que je l'aperçois. Elle se dirige vers l'aérodrome. J'accélère mes foulées pour la rattraper.

Brusquement, elle regarde par-derrière son épaule et se hâte vers un vaisseau. M'a-t-elle senti ?

Je grimace et me rue vers elle à vive allure.

— Cael ! crie-t-elle. Ouverture des portes !

Cael ! Se souvient-elle de lui ?

Les portes du vaisseau s'ouvrent alors lentement. Par chance, je peux la rattraper.

Érine pousse un juron et s'arrête en prenant l'arme dans sa ceinture. Immédiatement, je termine ma course et jette le fusil d'assaut que je détiens.

Elle me jauge puis jette son arme à son tour et se met en position de combat.

Nous avons été séparés trois mois... Mais en trois mois, nourrie de programmes et de simulation, une personne contrôlée et dominationisée apprend beaucoup de chose en peu de temps.

Je lève les mains.

— Érine. Je n'ai pas l'intention de me battre avec toi. Je veux juste que tu reviennes.

Elle fronce les sourcils, puis je repense à ce qu'elle vient de dire à l'instant.

— Cael nous attend... Il t'attend ! déclaré-je alors.

Je constate que ses mains se remettent à trembler et l'inquiétude marque son visage.

Cael ? Est-ce lui la clé ? Tout comme Luca était celui de ma génitrice ?

— Cael est au Centre de Bienséance, je poursuis. Tu sais, il ne me le fait pas remarquer, mais je sais qu'il est très triste.

Elle commence à secouer la tête. Ses yeux deviennent bleuâtres, puis à nouveau verts, inlassablement, comme si elle commençait à être en conflit avec la Machine.

Son visage pâlit.

Je m'approche lentement près d'elle, mais elle m'attaque d'un coup de pied. Je l'évite de justesse et recule en disant :

— Érine, je t'aime, tout comme Cael. Je ne vais pas te faire de mal.

Je lui tends alors la main.

— S'il te plaît, fais-moi confiance !

Elle fixe ma main, puis me regarde, l'air complètement perdu et soudain, une détonation. Érine pousse un cri de douleur et tombe à la renverse. 

A Girl Revolt - Tome 3Où les histoires vivent. Découvrez maintenant