A Girl Revolt - Tome 3

62.AVEC MON PÈRE (Érine)

Je m'approche de la cellule de mon père, le cœur battant la chamade, l'estomac noué, les larmes qui commencent à me monter aux yeux.

Il est assis sur son tronc caché derrière l'arbre, là où il s'assoit toujours.

Je mets les Neuronalinks que je viens de récupérer et vais jusqu'à la vitre.

« Papa ! »

Il retourne la tête en me voyant et vient à ma rencontre.

En le regardant, j'ai de nouveaux des flashs qui surgissent.

Lui, allongés sur un lit et les scientifiques qui l'entourent.

Il attrape de la boue et écrit sur la vitre.

« Bonjour, tu es rentrée »

Je hoche la tête.

« Papa... c'est toi ? »

Il bat des paupières et me regarde droit dans les yeux. Mes lèvres tremblent aussitôt, j'ai envie de pleurer mais je me retiens, il y a des scientifiques dans la pièce.

« Érine ? » écrit-il alors.

J'acquiesce.

« Je ne me souviens pas encore de tout, mais je suis retournée à la maison... Mon Masculin s'est infiltré ici, et grâce à lui, j'ai réussi à retenir la Machine dans ma tête... Depuis, des souvenirs me reviennent en tête. Mais le dominationem n'est pas totalement désactivé. Je ne sais plus ce qui m'est arrivée. »

Ses yeux s'humidifient, lui ne se retient pas de pleurer.

Il me fait un sourire et pose une main sur la vitre. Je lève la mienne pour la poser contre la sienne.

« Je suis désolée de ne plus me souvenir et de t'avoir oublié » pensé-je.

Il secoue la tête et ferme les yeux. Brusquement, j'ai des visions. Je suis petite et mon père me prends dans ses bras. Il chante une chanson et me fais tourner. Une femme nous rejoint. Ma mère. Elle nous accompagne en jouant de la flûte et mon père et moi rigolons.

Ce sont ses souvenirs. Des souvenirs de nous qu'il me montre. Beaucoup d'autres me submergent, mais bientôt, je suis tenaillée par une forte migraine.

Je m'accroupis, posant les mains sur la tête.

— Éé... Rrii...Nne ! s'écrie mon père, la panique dans sa voix.

J'entends les pas précipités des scientifiques qui s'approchent.

— Tueuse 2 ! Qu'y a-t-il ? Interroge l'une d'entre elle.

Je respire calmement, attendant que la douleur cesse. Lorsque je me lève, je suis prise de vertige et trouve appuie contre la vitrine.

— Ça va aller, dis-je.

Une des scientifiques me fixe.

— On devrait te faire des tests, expose-t-elle.

Je secoue la tête. Il est préférable que plus personne ne me touche.

— Ray, il y a eu une augmentation anormale de l'activité du lobe préfrontal chez spécimen 46, annonce soudain l'autre scientifique en regardant sa tablette.

La scientifique en face de moi plisse les yeux et se tourne vers mon père qui, bombant le torse, lui foudroie du regard.

— Il a encore essayé de partager ses souvenirs ! Grogne-t-elle. Il va falloir qu'on refasse une programmation !