La visite s'enchaîne sur les différentes salles. Malgré le dédale de ce laboratoire, j'arrive à mémoriser chaque lieu, je sais maintenant à quoi ils servent tous, sauf un... Une grande porte rouge qu'elle ne me fait pas visiter. J'aurais bien aimé savoir ce qu'il y a. Mais la curiosité est un vilain défaut, et je ne dois témoigner d'aucun désir de savoir auprès de Mère. Non, c'est elle, qui, au moment propice, m'y autorisera. Alors, je me retiens de poser des questions futiles.
Nous finissons par atteindre un grand hall. Une cohorte d'Askaris, tous vêtus d'uniformes et de casques noirs passent devant nous. Ils se dirigent vers une énorme porte qui s'ouvre automatiquement. Je les regarde s'éloigner.
— Là-bas, ce sont les locaux des Askaris, ma chère, mentionne-t-elle.
Nous sortons du hall et traversons une passerelle tout en verre. En bas, il y a un immense entrepôt avec des hélico-avions, des véhicules, et certains Askaris qui traînent des cages enfermant des Dévihomulus... congelés.
Nous descendons un long escalier en colimaçon.
Dès que je pose les pieds sur le tarmac, un grognement féroce fait bondir mon cœur. Je me tourne vers la source de bruit. Une énorme bête, grise et poilue, les oreilles dressées, hurle. L'une de ses pattes est attachée et elle essaie de se libérer. Un Askaris s'approche d'elle. La bête se met en position d'attaque et aboie, dévoilant des canines bien pointues. L'Askaris ne montre aucun signe d'appréhension. Il s'accroupit légèrement pour être au même niveau que la bête, et la fixe. L'animal aboie avec rage, mais l'Askaris tend son bras et attrape son museau avec dextérité.
Je bats des paupières, j'ai le sentiment d'avoir déjà vu ça quelque part.
L'animal pleurniche et se soumet à l'Askaris. Il se couche à terre et pose sa gueule sur ses pattes avant. L'Askaris le relâche. Il sort quelque chose de sa poche. Une seringue qu'il enfonce dans l'animal qui s'endort aussitôt.
L'Askaris se redresse et s'en va. Je regarde alors l'animal qui dort paisiblement. Il ne semble pas être létal pour l'humain.
— Un loup, m'apprend Mère. Viens, allons voir notre nouveau spécimen.
Nous poursuivons notre chemin pour atteindre un nouveau labo avec un ergastule. Un Dévihomulus se trouve à l'intérieur, moucheté de taches noires, lapant de l'eau, avec plein d'os autour de lui.
— Bonjour Grande Dominica, dit une scientifique sortant d'un bureau vitré juste à côté.
— Docteur Aaron, alors, comment se porte-t-elle ?
— Nous avons fait un prélèvement ce matin, j'analysais les résultats, et les premières données sont concluantes !
Les yeux de Mère s'illuminent. Elle se tourne vers le Dévihomulus et sourit.
— Ma chère, voici une nouvelle espèce de Dévihomulus. Le stade trois ! Elle semble encore plus féroce. Elle a dévoré son mâle juste après l'accouplement.
Le Dévihomulus s'élance vers le docteur et se cogne contre la paroi, elle se redresse rapidement après sa chute et frappe les vitres.
— Oh, c'est l'heure de son déjeuner, excusez-moi, je dois appeler 633 pour lui apporter sa nourriture... Nous ne pouvons pas manquer à ses envies !
Elle repart dans le bureau et prend un télé-communicateur. Quelques minutes après, l'Askaris arrive, tirant un loup en laisse. Ce n'est pas le même loup que tout à l'heure, celui-ci est plus gros et semble domestiqué par l'Askaris.
Le Dévihomulus grogne en les voyant. Le loup aboie, ne se laissant pas intimider. L'Askaris ouvre une petite porte qu'il referme derrière lui, et le Dévihomulus se dirige vers une boîte en verre tout au fond de sa cage. Une trappe s'ouvre bientôt, et le loup apparaît.
Il pénètre dans l'antre de la créature. On dirait qu'il est tout aussi affamé que le Dévi. Il se rue vers la créature. Pourtant celle-ci est très rapide et, d'un bond vertigineux, elle se retrouve derrière lui. Le loup virevolte. Mais il n'a pas le temps de réagir, le Dévi se jette sur lui et le plaque à terre. Il ouvre sa gueule et lui arrache l'oreille qu'elle mâchouille, puis la recrache avant d'attaquer la gorge de l'animal et lui boire son sang.
La nausée me monte à la gorge lorsque je vois le sang dégouliner de la bouche du monstre. Je plains le loup... Ses pattes s'agitent encore alors le Dévi s'empiffre.
— Cette femelle Dévihomulus attend actuellement un enfant. Lorsqu'il viendra au monde, tu t'occuperas de l'enfant. C'est une nouvelle espèce, alors si nous les domptons, ils seront une nouvelle arme pour combattre les résistants. Nous devons leur rendre la monnaie de leur pièce. Es-tu d'accord avec moi, Tueuse 2 ?
— Oui.
Elle me sourit avant de se tourner vers le docteur.
— Bien, docteur, je vous laisse prendre soin de nos spécimens.
Le docteur incline la tête.
Nous quittons la salle.
— Tueuse 2, je vais te conduire dans la chambre de programmation. Je vais t'installer un nouveau programme. Un programme qui va te permettre de te battre, d'être aussi vive et agile que cette créature.
Je hoche la tête. Peu de temps après, je m'allonge sur un fauteuil de dentiste. Une scientifique pose quelque chose autour de mon crâne. Ça me fait frissonner, et ma nuque me picote brusquement.
— Détends-toi, dit-elle, en caressant mon épaule. Bientôt, tu ne sentiras plus rien.
Je me détends et prends une profonde inspiration. Tout à coup, je me sens transportée ailleurs, dans une pièce toute blanche, et une matrice s'affiche devant mes yeux. Les chiffres défilent. Malgré la complexité, j'arrive à les comprendre et bientôt, elle prend forme.
Je me retrouve face à moi.
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A Girl Revolt - Tome 3
Ciencia FicciónJe suis née dans l'Ère du Renouveau, un monde où les femmes ont tous les pouvoirs. Un monde où les hommes, devenus des "Masculins", ont perdu leur statut. Ils n'ont qu'un rôle : servir leur "Maîtresse". Mais moi, j'ai promis à mon Masculin de lui re...