35. RETOUR AU CALME (Saturn)

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Les premiers rayons de soleil se montrent, éclairant les corps inertes des Dévihomulus. Des vaisseaux se posent par dizaine, des infirmières et des Automates accourent vers les survivantes, qui sanglotent. Je me dirige vers une petite fille, qui a trouvé refuge sous l'une des tables d'un café. Elle est tétanisée. Je m'accroupis pour être à sa hauteur et lui tends la main.

— Viens, tu n'as plus rien à craindre.

Toute tremblante, elle secoue la tête, se recroquevillant sur elle-même.

— Ça va aller, je t'assure... (Je tourne la tête vers une peluche qui traîne non loin de moi et l'attrape.) Tiens, tu la veux... Tu vas la serrer tout contre toi, et ensuite, si tu veux, lorsque tu seras prête, je te conduirai en lieu sûr.

Timidement, elle lève la main et s'empare de la peluche. Elle la serre contre elle et pleure à chaudes larmes.

— Il ne va plus rien t'arriver, je t'assure, ajouté-je.

À genoux, elle s'avance vers moi et me saute au cou.

— Ici, la commandant Cécile Stein, régiment C de la brigade 3 de nouvelle Francia, entend-on soudainement.

Je me relève, la petite dans les bras.

— Mon équipe et moi avons éliminé les créatures qui sévissaient. Les rues sont maintenant hors de danger. Malheureusement, nombreuses sont celles qui ont été blessées... À celles qui sont encore saines, je vous demande d'aider les infirmières... Bon nombre d'entre nous ont perdu la vie. Nous manquons de personnel et nous devons être solidaires. Je tiens aussi à annoncer que tous les Masculins sont sous mon contrôle et en mode Autonome... Chères concitoyennes, vous n'avez rien à craindre, ils vont vous conduire en lieu sûr.

Les hommes vont alors à la rencontre des survivantes, bandent leurs plaies avec des tissus déchirés, et les conduisent vers les vaisseaux pour les amener à l'hôpital. Je laisse la fillette à une infirmière et rejoins mes compagnons qui alignent les cadavres des Dévihomulus.

Quand on a fini, on s'assoit sur le sol, épuisé par la nuit, et déçu par ce revirement de situation.

— Qui a ouvert les bouches d'égout ? interroge Lucien.

Nous restons silencieux un moment. Seule une personne qui savait que les Dévihomulus vivaient dans les égouts, et surtout, connaissait notre plan, a pu le faire. Et on les a libérés pour saccager notre plan...

— En tout cas, il ou elle n'était pas seul, poursuit Andy, ouvrir ces bouches d'égout tout seul, impossible.

Je le pense aussi, mais qui aurait pu faire ça ? Mon cœur se serre, car il ne peut s'agir que d'une personne proche de nous. Je fixe chacun de mes compagnons. Abdel, Lucien, Enzo, Juan, Amine, Andy...

— Les garçons, vous allez rentrer, annonce subitement Cécile en arrivant derrière moi. Vous avez passé la nuit à traquer les Dévihomulus. Allez vous reposer !

— Mais maintenant ? Que va-t-il se passer ?

— Nous pouvons prendre cette attaque comme un bien pour un mal... Les citoyennes ont vu de leurs yeux les Dévihomulus et par chance, ils sont apparus à la fin de la vidéo. Nous allons poursuivre notre plan. Pour l'instant, rentrez. Le combat n'est pas encore terminé ! (Elle se tourne vers moi.) Saturn, avec moi.

Je fixe mes compagnons.

— On se retrouve plus tard.

Ils acquiescent et je suis Cécile vers le vaisseau.

A Girl Revolt - Tome 3Où les histoires vivent. Découvrez maintenant