2. LE GAZ (Erine)

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Cécile et moi remontons vers le hall en toute hâte. Ce n'est pas normal qu'on sonne l'alerte d'évacuation. Que se passe-t-il ?

C'est la panique dans tout le hall. Les personnes courent dans tous les sens se dirigeant vers leur dortoir pour récupérer leurs affaires.

Un Défenseur descend les escaliers en interpelant Cécile. Nous allons à sa rencontre.

— Les Askaris, annonce-t-il. Ils savent où nous sommes. Ils ont survolé la zone avec un vaisseau et ont envoyé un gaz toxique qui est en train de se disperser par un frimas. Impossible de repérer les Dévihomulus et nous avons perdu contact avec Ed.

Mon cœur bondit dans ma poitrine. Saturn est avec l'équipe d'Ed depuis ce matin. Seigneur, s'il y a des Askaris dans la zone et des Dévihomulus affamés, ils sont en danger !

Je grimpe les escaliers pour rejoindre le niveau 16, l'étage des Défenseurs, tout en ignorant Cécile qui m'apostrophe.

Elle me rattrape bientôt et me saisit le bras.

— Où vas-tu ? s'écrie-t-elle.

— À l'extérieur, à la recherche de Saturn !

— Tu n'iras nulle part. Saturn est un Askaris entraîné. Il reviendra avec les autres. C'est trop dangereux dehors. Tu n'y survivras même pas. Les Dévihomulus ne sont plus les seuls. À cause du brouilleur de Dimitri, les Askaris ont dû repérer notre camp. Premier assaut, le gaz pour polluer notre air ; deuxième assaut : un GHIRC pour nous faire sortir de notre cachette et troisième assaut : une unité d'Askaris pour qu'il ne reste aucun survivant. Nous allons devoir évacuer.

J'avale péniblement ma salive. Je n'aurais pas pensé quitter le camp si vite. Enfin si... Ce matin, je voulais partir après avoir élaboré un plan... Mais je ne m'attendais pas à ce que l'on soit attaqué par des Askaris.

— Va chercher tes affaires ! Nous devons partir immédiatement !

— Et Saturn et les autres ?!

— Ce sont des Défenseurs et Ed sait ce qu'il doit faire en cas d'urgence.

J'entends soudainement des cris provenant de l'officine des Askaris. Cécile me lâche aussitôt le bras et s'y précipite. Je lui emboîte le pas. Je ne pourrais pas aller chercher mes affaires et évacuer sans savoir où se trouve Saturn.

Dans le couloir qui mène à la sortie, les lampes de secours clignotent d'un rouge vif à m'en faire mal aux yeux. Des hommes portent un Défenseur qui se débat, son visage est tout rouge comme si des flammes l'avaient brûlé. Ils le déposent sur un lit. Cécile et une infirmière accourent vers lui pour lui prodiguer les premiers soins. D'autres Défenseurs entrent, toussant à en suffoquer.

Une infirmière arrive bientôt avec des masques à oxygène pour les leurs donner. Immédiatement, ils inspirent dans le masque et s'asseyent, reprenant leur souffle. Dini et d'autres personnes traversent la porte, jettent leurs armes par terre et se laissent tomber à genoux, essayant de reprendre leur souffle. Je reconnais les compagnons de Saturn : 85, 2829, 566 et 841.

Je ne perds pas de temps à aller chercher des masques pour eux.

Ils inspirent et expirent l'oxygène, reprenant des couleurs.

— Saturn, murmuré-je en les regardant.

85 retire son masque.

— Nous avons été attaqués par des Dévihomulus et avec le brouillard... Nous nous sommes tous perdus.

A Girl Revolt - Tome 3Où les histoires vivent. Découvrez maintenant