9 partie 2

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Nous gagnons la salle de commandement. Doc s'y trouve, assis sur un bureau à faire la tête, comme à son habitude. Il a exécuté un commandant il y a une quinzaine de jours sans l'autorisation du chef alors, on l'a suspendu et il doit simplement filer un coup de main aux Gardiennes qui recherchent les laboratoires de la Gouvernante du Monde.

Je dois avouer qu'il a été surpris en découvrant que Cécile avait disparu. Il ne s'y attendait pas... Comme personne. Il pense qu'elle est morte et marmonne toujours qu'il aurait dû être celui qui la tue et que la Grande Dominica paiera pour ça. Ce n'est qu'une excuse, mais sa vengeance, je sais qu'elle est bien plus profonde que ça.

— Bonjour, Doc ! s'exclame Eric, tout sourire.

Doc arque un sourcil et lève les yeux au ciel.

— La Grande Dominica est libre comme le vent, et vous, vous roucoulez ! grommelle-t-il.

— Voyons, ils ont le droit de vivre ! s'écrie Dame Dashing, l'ancien chef de Sécurité de la cité de Stone Hendge en Nouvelle Angleterre, et maintenant le commandant de la base.

C'est une Délatrice et un ancien commandant Askaris qui avait déserté comme Cécile. Elle a décidé de reprendre les rênes de commandement pour retrouver Helka De La Costa.

— Jeunes soldats, si je vous ai appelé, c'est parce que nous avons réussi à faire parler une des scientifiques de la base de Lyon. Elle nous a révélé l'existence de trois bases secrètes non répertoriées dans nos données. (Elle se tourne vers Dimitri et le foudroie du regard) Des informations que nous aurions pu découvrir bien plus tôt si vous n'aviez pas tué le commandant.

— Bon eh bien au moins, vous les avez eus, ses infos ! fulmine-t-il. Ce commandant allait me tuer ! Je n'ai fait que protéger ma peau !

Dame Dashing, plisse les yeux, restant perplexe. On connaît tous sa rancœur pour les commandants. Elle nous fixe à nouveau et se place derrière son bureau pour afficher un écran. Elle nous montre une carte du monde.

— Selon les coordonnées, la première se trouve sur l'île de Lemnos, la seconde à Krka dans les terres de la vieille Croatie, et la troisième à Cuba...

— Alors nous n'avons qu'à y aller, dis-je, elle s'y cache peut-être.

Ça fait un mois que j'attends qu'une des scientifiques nous affirme l'existence de bases secrètes. Le docteur Berg en connaissait une seule, là où elle travaillait... Le laboratoire de Dax dans le sud-ouest de Néo Francia. Malheureusement, lorsque nous sommes arrivés, il n'y avait plus rien, mis à part les Dévihomulus...

Elle me regarde un moment avant de poursuivre :

— Il y a un problème...

— Un problème ? s'enquiert Enzo.

Elle hoche la tête.

— Sur ces deux îles, on relève un taux de concentration d'un gaz étrange.

— Un gaz étrange ? répété-je.

Elle balaie l'écran de la main pour nous montrer une vidéo.

— Dès que nous avons eu les informations, hier, les Gardiennes de la base Askaris de Budapest ont envoyé des GHIRCS en reconnaissance et regardez... Ce sont des images qui nous proviennent de Krka.

Les images relayées par les caméras des GHIRCS montre un immense dôme. Le GHIRGS s'approche d'une porte et y entre. Il progresse, enjambant des troncs d'arbres et se faufilant dans une forêt verdoyante. Plus il s'enfonce au cœur de la jungle, plus le détecteur de son tableau de bord indique la concentration d'un gaz dans l'air.

Bientôt, le GHIRCS atteint un bâtiment recouvert de végétation.

— Askar 9985, arrivé à destination. Demande autorisation de descendre.

— Autorisation accordé, entend-on.

Deux Askaris descendent du GHIRCS, le visage recouvert de masque à gaz accéder au dôme. La vidéo se coupe et nous voyons ensuite à travers les yeux des Askaris. Le laboratoire est désaffecté. On dirait qu'il est à l'abandon depuis plusieurs années.

Les Askaris s'engouffrent dans la pénombre, soudain un cri tonitruant retentit. Les soldats s'arrêtent et braquent leurs armes devant eux, éclairant chaque recoin de la pièce. Ne décelant rien, ils poursuivent leur chemin, et descendent une passerelle. Leurs pas résonnent bruyamment sur la ferraille. Mais plus on écoute, plus on se rend compte qu'il ne s'agit pas uniquement de leurs bottes. Ils s'arrêtent à nouveau et l'un des Askaris se retournent. Des pas se rapprochent. Sortant de l'obscurité, un Dévihomulus apparait. Il est différent de tous les autres, sa chair pend de ses os, comme s'il avait été brûlé. Il ouvre sa gueule qui se sépare en deux et se rue sur les Askars.

— Putain, marmonne mes compagnons à côté de moi, c'est quoi ça ?

Les Askaris exterminent la bête, et une seconde fait son entrée. Ils l'abattent avant de continuer le chemin.

Quelques mètres plus loin, l'un des Askaris commence à respirer grossièrement.

— Askar 9987, que se passe-t-il ? Entend-on. 9985, allez voir 9987.

L'Askar se tourne alors vers son compagnon qui s'arrête et s'accroupit au sol, laissant tomber son arme.

— 9987 ?

Ce dernier lève la tête et semble avoir du mal à respirer.

— Scanner santé, prononce 9985.

Il lève son poignet près du front de l'Askar et un écran s'affiche sur son œil droit. Nous pouvons lire :

Température 38 degré Celsius. Contamination stade 3.

Je reste stupéfait. Une contamination stade 3 ? Comment est-ce possible ? Il n'a même pas été mordu et il est déjà sur le point de mourir ?

— Askar 9985. Annulation de la mission. Rentrez avec 9985 et ramenez un échantillon de l'air.

L'Askar enroule alors le bras de 9987 autour de lui et se lève. Au même moment, un bruit résonne derrière lui. L'Askar se tourne et lève son arme. Au loin, une porte s'ouvre. Une silhouette se dessine. 9985 tire, mais la silhouette évite les balles et se rapproche d'eux en un éclair. Dès qu'elle rencontre la lumière, mon cœur s'arrête de battre. 

A Girl Revolt - Tome 3Où les histoires vivent. Découvrez maintenant