A Girl Revolt - Tome 3

L'évacuation partie 2

Honneur et gloire aux plus féroces des guerriers

Sans peur et sans crainte, nous détruisons ces opprimés

Rendez-nous hommage, nous le méritons

Sans nous, ils vous auraient passé un savon.

Hm...

Je tourne la tête en direction de la voix de Dimitri qui fredonne et continue de chanter

un air que je ne connais pas :

Nous sommes les guerriers de la mort

Méfiez-vous, là où nous passons, vous avez toujours tort

Que ce soit sur terre ou dans les eaux troubles

Nous sommes les guerriers du chaos

Si vous vous trouvez sur notre chemin, vous tomberez de haut.

Votre sang coulera jusqu'à votre dernier souffle

Hm...

Honneur et gloire aux plus féroces des guerriers

Faites-nous place et nous vaincrons tous les ennemis

Pas même de pitié pour nos amis

Nous nous battrons sans laisser de regrets

Personne ne pourra nous arrêter

Hm...

Nous sommes les guerriers de la mort...

J'entrelace mes doigts avec ceux de Saturn qui allume sa lampe de poche.

— Quelle est cette chanson ? demandé-je.

— C'est une chanson qu'on nous apprend au camp Askaris... C'est une sorte d'hymne que nous chantons en retournant au camp après de longs jours d'absence.

Je plisse les yeux et les compagnons de Saturn, ainsi qu'Eric se mettent à la chanter. La chanson parle de morts, d'assassins et de terreur. Pourtant, j'ai l'impression que ça les apaise. Même les enfants qui pleuraient se sont arrêtés et écoutent. Et je commence à me demander si ce n'était pas une chanson pour remonter le moral des troupes une fois rentrées au camp.

Le train finit par s'arrêter et les lumières nous éclairent enfin. Dini et un autre Défenseur ouvrent les portes. Nous quittons le train et suivons Cécile qui tourne une manivelle pour ouvrir une porte. Nous traversons un tunnel avant d'atterrir dans un grand hangar où sont garés plusieurs camions militaires blindés. Aussitôt, les Défenseurs font monter les enfants dans les premiers véhicules.

Un Défenseur interpelle les compagnons de Saturn pour les faire monter dans un énorme camion blindé avec les autres adolescents.

— Saturn, Érine, apostrophe Cécile. Par ici ! Vous serez dans le premier convoi à l'avant. Dimitri doit nous guider.

— On peut venir aussi ? interroge Palma.

Cécile opine du chef lorsque j'entends mon petit frère m'appeler. Les paupières mouillées par des larmes, il se tient debout derrière la porte arrière du véhicule et me regarde comme s'il me suppliait de monter avec lui. Derrière lui, une dizaine d'enfants sont assis à même le sol, et des femmes sont assises sur les banquettes et tiennent leurs bébés dans leur bras, tentant de calmer leurs pleurs.