16. NOUVEAU PROBLÈME (Saturn)

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Ah au fait, selon-vous les parents de Renée, vivants ou pas ? 



16. NOUVEAU PROBLÈME (Saturn)


Je fixe 450 à travers la vitre de la salle d'opération, qui ferme les yeux et serre les poings alors que les infirmières lui implantent des microélectrodes dans sa chair. C'est peut-être un peu douloureux, mais après ça, il pourra à nouveau se tenir sur deux jambes.

— Tu as retrouvé tes compagnons ?

Je bats des paupières et me tourne vers Miles, le Masculin de la Directrice, celui qui m'a pris en charge lorsque je suis revenu au Centre. Il me fait un sourire et jette un coup d'œil dans la pièce.

— Au début, c'est gênant, mais ensuite, on s'y fait. Et puis la douleur, elle finit par disparaître.

Je repense à la nuit où j'ai fait sortir les enfants du Centre. Quand je me suis fait prendre, Miles m'a donné un violent coup de poing qui m'a paralysé, et j'ai compris que son bras n'était pas normal. Il avait un bras bionique qui laissait échapper des petites charges électriques. Il s'est excusé après m'avoir frappé, et je lui ai répondu : « de toute façon la douleur finit par disparaître ! »

— Mais la douleur qui provient de là, je porte mon poing à mon cœur, elle prend du temps à disparaître.

Il me fixe d'un air condescendant et acquiesce.

— Néanmoins, il y a un enseignement Askaris que je continue de croire. (Il lève son index vers sa tête.) Tout est là. C'est parce que l'on pense qu'on le ressent. Car je ne crois pas que tu aies une moindre maladie cardio-vasculaire.

Je lui fais un petit sourire puis penche la tête vers le sol.

— J'ai commis une erreur en faisant sortir ces enfants ce soir-là. J'ai cru que ce que je faisais était bien, mais...

— Tu ignorais la vérité... Tu ne connaissais pas les intentions de Dimitri et tu pensais que nous étions les « méchants ». Lorsque nous prenons conscience que la vie est faite de choix et que de nos choix dépendent des vies, nous hésitons, car nous ne savons pas quelles en seront les conséquences. Pourtant, je préfère être face à des choix, plutôt que d'être sous le contrôle du dominationem. Peu importe si j'ai fait le bon ou le mauvais choix, mais au moins, je suis le seul à construire ma vie. Et ce sont tous nos échecs, nos difficultés, nos regrets, nos hontes, nos réussites, nos succès, qui feront de nous des hommes. Tout ce que tu ressens est humain, et il faut l'accepter, parce que sinon, tu ne pourras plus aller de l'avant et la douleur prendra du temps à disparaître.

J'échange un regard avec lui. Miles s'est présenté comme étant un confident, avec qui je pourrais m'exprimer sans crainte, lorsqu'elles ont compris que j'étais différent des autres. Il a toujours voulu gagner ma confiance, je ne l'ai jamais accepté, mais j'avoue que ses paroles m'ont toujours été d'un grand réconfort.

— Je ne vous ai jamais remercié, dis-je.

— Pourquoi ?

— Pour avoir pris le temps de me parler, même si je n'en ai fait qu'à ma tête.

Il émet un petit rire avant de prendre une profonde inspiration et de regarder 450 sur son lit.

— Je ne pouvais rien faire d'autre. Il m'est arrivé de vouloir vous sortir de là, vous libérer de ces chaînes, mais que serait-il advenu de vous une fois à l'extérieur ? Ma décision de patienter a été le choix le plus pénible que j'ai fait. Néanmoins, aujourd'hui nous avons des armes contre Helka... Ma patience aura porté ses fruits.

A Girl Revolt - Tome 3Où les histoires vivent. Découvrez maintenant