Nous empruntons le passage et descendons des escaliers. En bas, nous traversons un couloir étroit qui nous mène jusqu'à une porte. Un levier me permet de l'ouvrir et je découvre un ascenseur.
J'entre dans la cabine et appuie sur la touche niveau 15. C'est là où se trouve le laboratoire R8, il faut rechercher ce qui « rentre toujours la première et sors toujours la dernière » pour avoir le code d'accès à son coffre. Malheureusement, lorsque nous atteignons le dixième étage, l'ascenseur reste bloqué.
J'appuie sur le bouton d'arrêt et fait appel à Cael.
— Il semblerait que les accès inférieurs ont été condamnés, m'informe-t-il. Il va falloir passer par les escaliers de secours.
J'acquiesce et me tourne vers le Dévi.
— On va devoir trouver un autre moyen pour descendre, annoncé-je.
J'appuie sur le bouton pour ouvrir les portes de la cabine et dès que je mets les pieds dehors j'écarquille les yeux en découvrant des cellules dans lesquels se trouvent des cadavres. Je m'approche d'une cellule. Une sorte de gaz flotte à l'intérieur. Il y a le corps d'une femme. Sa bouche est grande ouverte, ses joues creusées, ses sourcils plissés comme si elle avait hurlée avant de mourir. J'ai à nouveau un pincement au cœur en voyant ça. Et je ne peux expliquer ce que je ressens.
Je me tourne vers le Dévi qui observe également ce qui se trouve à l'intérieur des cellules.
— On s'en va ! intimé-je.
Je préfère ne pas m'attarder ici. Dévi et moi traversons la salle et arrivons devant une nouvelle porte. Je l'ouvre. Il y a un grand comptoir et, encore une fois, plusieurs cellules vitrées. Cette fois, des corps squelettiques flottent dans une eau trouble. Contrairement à ceux des cellules précédentes, ces cadavres sont vêtus des uniformes de scientifiques, certains ont même des talons à leur pied. J'ai l'intuition que ces personnes n'étaient pas des sujets d'expériences. Que s'est t-il donc passé ici ? On dirait que je suis dans un laboratoire cimetière.
Je poursuis ma route et serpente les cellules. Au bout d'un moment, certaines ne contiennent rien, mis à part les bureaux et postes de travail.
Nous atteignons le panneau qui indique la sortie de secours et suivons la direction. Nous longeons le couloir jusqu'à trouver la sortie de secours. Nous y accédons et descendons les escaliers. Un peu plus bas, des fils commencent à pendre, les murs sont détériorés par la moisissure, et du gravas jonche le sol.
Au niveau 15, la porte est verrouillée, ou peut-être bloquée.
Je m'écarte et donne des coups de pieds. Aussitôt, le métal de la porte se contorsionne, mais pas assez pour que je la casse.
— Hey, aide-moi ! Dis-je au Dévihomulus.
Grâce à son aide, la porte se retrouve projeter à l'avant et plusieurs sons métalliques répercutent sur le sol. Il semble qu'on ait barricadé la porte avec des meubles.
Cette fois les couloirs sont larges et les lumières éclairent faiblement.
Je plisse le nez en sentant une odeur nauséabonde. Dès que je franchis la porte, je remarque qu'il y a beaucoup de sang séché sur le sol crasseux.
Je jette un coup d'œil circulaire dans tout l'espace. Les portes des laboratoires sont maculées de sang. Je m'arrête devant une porte. Laboratoire R24.
— Il faut continuer dans cette direction, dis-je.
J'avance dans le couloir quand une horrible plainte retentit d'une des pièces sur ma droite.
Je pivote la tête vers la source de bruit et me dirige vers la porte. Laboratoire R16.
J'appuie mes mains contre les parois de la porte et rapproche mon oreille. La plainte retentit de nouveau. J'entends des sons de maillons qui s'entrechoquent comme si quelque chose tentait de se libérer. Ce n'est pas un Gigantal et ce n'est pas non plus un Dévi ordinaire, en tout cas son odeur ne me dit rien.
Je pose la main sur la poignée de la porte, prête à l'ouvrir mais le Dévihomulus m'attrape le poignet et secoue la tête. Il me fait signe de continuer.
— Mère m'a ordonné de lui rapporter ce qui était anormal. Je dois aller voir ce qu'il y a à l'intérieur de ce laboratoire.
Il fronce les sourcils puis me montre ma mitraillette. Il me fait signe de la lui donner.
Je m'affaire puis ouvre lentement la porte. Une odeur de renfermé mêlée à celui de la charogne flotte dans la salle. La pièce est immense et il y a plein d'incubateurs. À l'intérieur du liquide vert et des sortes d'embryons.
Le cri strident résonne de plus belle. Le Dévihomulus passe devant moi, son arme pointée devant lui, il a les sens aux aguets. Je contourne les incubateurs me dirigeant vers la source de bruit, et tout à coup, je sens une présence dans mon dos.
Je m'arrête et regarde par-dessus mon épaule. La porte d'entrée se referme lentement. Je fouille les lieux du regard et ne trouvant rien de suspect, je reprends mon chemin. Les incubateurs laissent place à des cages d'animaux dont les vitres sont brisées. J'arpente les lieux, jusqu'à une porte métallique. Les cris se font plus forts. Je tends la main pour l'ouvrir, mais à nouveau, j'ai l'impression qu'il y a des choses derrière moi.
Ayant également sentis une présence, le Dévihomulus se retourne, braquant sa mitraillette devant lui.
Je retire une arme de ma poche et voyage mes yeux dans toute la salle. Brusquement une espèce de rat sans poil, tout blanc, la peau collée sur les os, la mâchoire particulièrement développée, de la bile noire s'écoulant de sa gueule, surgit. Il se rue vers nous et nous tirons. Son corps éclate et deux autres rats, aussi énormes que lui, se montrent. Nous les exterminons.
Le Dévihomulus se ruent vers eux et les bouge avec le pied pour vérifier s'ils sont bien morts. Il inspecte ensuite le lieu du regard et je porte mon attention sur les cages.
— Il y en avait trois, je ne pense pas que nous rencontrerons d'autres.
Je me retourne alors et tourne la manivelle de la porte.
Dès que je la pousse, la chose hurle. Par réflexe, je lève mon arme sur elle.
Au milieu d'un laboratoire où l'on faisait, me semble-t-il, des expériences, je trouve ce qui me semble être un Dévihomulus, portant les vêtements d'une scientifique qui flottent dans son corps tout maigre. Son cou est attaché à une chaîne qui pend du plafond, sous ses pieds qui se balancent dans le vide, une chaise. C'est comme si elle avait tenté de mettre fin à ses jours lorsqu'elle était encore humaine. Son visage semble avoir été dévoré par de la cire et des morceaux de peau se décollent dès qu'elle bouge.
Elle lève les mains vers nous comme pour nous implorer de l'aider... À moins que ce ne soit : « approchez et laissez-moi vous manger ! ».
Je m'approche légèrement d'elle. Ses yeux, étrangement, ne sont pas rouges. Ils ont gardé leur couleur. Serait-encore une nouvelle forme de mutation ? Son odeur est différente des autres.
Je bats des paupières pour enregistrer ce que je vois. Dès que j'ai fini, je la tue. Sa tête bascule sur le côté et son corps s'immobilise.
Je quitte ensuite la pièce, traverse la salle remplie d'incubateur mais dès que j'arrive devant la porte. Je m'arrête. Il y a une traînée d'un liquide vert qui n'était pas là lorsque nous étions entrés.
Qu'est-ce qui s'est échappé de ce laboratoire ?
Que va récupérer Érine pour Helka...?
La suite samedi prochain.
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A Girl Revolt - Tome 3
Fiksi IlmiahJe suis née dans l'Ère du Renouveau, un monde où les femmes ont tous les pouvoirs. Un monde où les hommes, devenus des "Masculins", ont perdu leur statut. Ils n'ont qu'un rôle : servir leur "Maîtresse". Mais moi, j'ai promis à mon Masculin de lui re...