Chapitre 59 (Nolan)

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_ Ça va ? je m'enquiers auprès de Stella qui gît toujours sur la route

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_ Ça va ? je m'enquiers auprès de Stella qui gît toujours sur la route.

_ A ton avis, j'ai l'air d'aller ? s'écrie-t-elle dans un rictus de souffrance.

_ Excuse-moi, question bête...

Comme elle me voit qui reste accroupi à ses côtés les yeux rivés sur sa cheville droite qui a littéralement doublé de volume et viré au bleu, elle s'impatiente :

_ Tu comptes faire quelque chose ou bien ?

Je sors de mon apathie et bredouille en retour :

_ Euh oui... Pardon... Je vais faire quelque chose... Je vais...

Qu'est-ce qu'il faut que je fasse ?  Elle est marrante mais je n'en sais rien moi.

Après un long moment d'hésitation qui finit d'agacer Stella, je lui lance d'un air qui se veut rassurant (en réalité je ne suis pas rassuré du tout, j'ai même tellement mal pour elle que je suis à deux doigts de tourner de l'oeil) :

_ Ne t'en fais pas, je suis sûr que ça va aller...

_ Nolan ! hurle-t-elle.

De nouveau, je me mets à bredouiller, signe de ma maîtrise très relative de la situation :

_ Euh oui... Pardon...

Cette fois, elle fait l'effort de se redresser et m'attrape avec vigueur par le col. Là, elle se met à me secouer frénétiquement tout en me criant dessus :

_ Arrête un peu de t'excuser et fais quelque chose !

Faire quelque chose, d'accord mais quoi ? Est-ce que je dois appeler les urgences ? Non, c'est peut-être un peu excessif. Ce n'est qu'une cheville après tout. Enfin bon, c'est quand même une cheville mal en point...

_ Je sais. Je vais appeler ton père pour le prévenir. Lui saura nous dire ce qu'il faut faire exactement !

Je commence à fouiller dans le répertoire de mon téléphone en quête du numéro de Monsieur Féri mais Stella s'écrie :

_ Non, pas mon père ! Je ne veux pas qu'il s'inquiète. Ce n'est sûrement rien de plus qu'une entorse. On ne va pas le déranger pour si peu.

Je ne suis pas médecin mais je n'ai jamais vu une entorse qui fasse autant de dégâts. Son pied est à présent tellement enflé qu'on dirait qu'il est sur le point d'exploser. Merde, il ne va pas exploser quand même ? Mais non, un pied ça n'explose pas voyons.

_ Tu es sûre que tu ne veux pas que je prévienne ton père ? j'insiste encore.

_ Puisque je te dis que non ! renchérit-elle.

_ D'accord... Bon et bien je... Je vais t'emmener voir un médecin. Oui, c'est la meilleure chose à faire, je lui dis en réfléchissant à voix haute.

Avant d'ajouter :

_ Ne bouge pas de là, je reviens tout de suite.

_ Ne bouge pas de là ? Tu te fous de moi ou quoi ! Où veux-tu que j'aille avec un pamplemousse au bout de la jambe ! me fait-elle remarquer. 

Sans traîner, je file récupérer ma moto sur le parking du club de boxe. Une fois de retour, je dis à Stella :

_ Je vais te conduire aux urgences pour qu'on y fasse examiner ta cheville.

Stella a beau être grièvement blessée, elle n'en demeure pas moins totalement lucide. Elle me rétorque :

_ Comment ça tu vas me conduire aux urgences ?

_ Avec ma moto, je lui réponds, feignant l'évidence.

_ Non, non, non ! Il est hors de question que je monte sur ta moto ! dit-elle catégoriquement.

Après Simon l'autre jour, c'est au tour de Stella de me faire une scène au sujet de la moto.

_ C'est quoi votre problème ici ? Vous avez tous peur des deux-roues ou quoi ?

Stella s'empresse de me corriger :

_ Ce n'est pas du deux-roues que j'ai peur, c'est du pilote !

_ Sympa, je vois que la confiance règne. Mais pour ton information, je conduis très bien. Je n'ai même jamais eu d'accident depuis que j'ai mon permis, c'est dire si je suis prudent sur la route ! je prends soin de lui préciser pour bien lui signifier que ses doutes sont parfaitement infondés.

_ Il y a un début à tout, marmonne-t-elle en retour.

Je jette encore un oeil à sa cheville, elle est si grosse qu'elle ressemble à un ballon de baudruche.

Ce n'est plus le moment d'hésiter alors je tranche les débats en tâchant de me montrer suffisamment ferme pour interdire toute contestation à Stella :

_ Ça suffit maintenant ! Il faut que tu voies un médecin au plus vite alors tu vas cesser de geindre et tu vas poser ton cul sur cette moto ! Ou plutôt, c'est moi qui vais poser ton cul sur cette moto parce-que ça m'étonnerait que dans ton état tu sois capable de le faire toute seule !

Mon élan d'autorité a le don de surprendre Stella qui ne trouve plus rien à redire.

Je m'approche d'elle, passe un bras sous son épaule, et la soulève doucement pour l'aider à s'asseoir sur la selle de la moto. Je prends place devant elle et nous partons pour l'hôpital.

La suite dès samedi ! ;)

Juste un mec bienOù les histoires vivent. Découvrez maintenant