Chapitre 82 (Nolan)

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Lorsque je fais mon retour à la villa, je suis toujours euphorique

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Lorsque je fais mon retour à la villa, je suis toujours euphorique. Féri vient de me donner le feu vert pour faire de la compétition. Je vais pouvoir combattre pour une place aux championnats de France. Rien ne pouvait me faire plus plaisir. Je brûle d'envie de partager cette merveilleuse nouvelle avec mon père mais je me garde bien de le faire, conscient que le lui dire m'exposerait à une probable mauvaise réaction de sa part et qu'il aurait vite fait de m'interdire de boxer lors du tournoi de qualification.

Je me contente donc de le saluer sobrement tandis que je traverse le couloir sur lequel donne le séjour et m'engage aussitôt dans les escaliers qui conduisent à ma chambre. Alors qu'il ne me reste plus que quelques marches à gravir, mon père me retient :

_ Nolan, tu peux venir un instant. J'ai à te parler.

Je n'aime pas le ton empreint de gravité sur lequel il vient de prononcer ces quelques mots. Je fais volte-face et le trouve au pied de l'escalier, à me fixer d'un air très préoccupé. Chaque fois que mon père fait cette tête-là c'est qu'il a un reproche à me faire. Mais j'ai beau chercher, je ne vois pas pourquoi il serait en rogne contre moi car je fais vraiment tout pour me tenir à carreau ces temps-ci. Et pour cause, Féri a été très clair. Il ne m'entraîne qu'à la condition que je me comporte de manière exemplaire sur et en dehors du ring.

Je redescends les escaliers et emboîte le pas de mon père jusque dans le séjour.

_ Tu devrais t'asseoir, me dit-il, attisant encore mes craintes.

Je m'exécute et me laisse tomber sur le canapé tandis qu'il commence à faire les cent pas devant moi. Comme il tarde à prendre la parole, je le questionne fébrilement :

_ Qu'est-ce qu'il y a ?

Il reste encore silencieux durant de longues secondes avant de poursuivre :

_ Alors voilà, il faut que je t'avoue quelque chose.

_ D'accord, je t'écoute.

Mais de nouveau il se mure dans le silence, se contentant de me fixer d'un oeil craintif et se triturant les doigts de nervosité. A l'évidence, il lui est difficile de se jeter à l'eau et je me demande ce qu'il a tant de mal à me confier.

_ C'est au sujet de... marmonne-t-il encore d'une voix tremblante et à peine audible.

_ Au sujet de ? je relève, toujours dans l'expectative.

Comme je vois qu'il a toutes les peines du monde à me livrer la raison de son tourment, j'entreprends de l'y aider. Sauf que pour ça, encore faut-il que j'aie une idée de ce dont il veut me parler. Je mouline la question dans mon esprit quelques instants et je finis par lui lancer :

_ C'est bon, ne te fatigue pas. Je sais ce que tu veux me dire.

_ Vraiment ? réagit-il à brûle-pourpoint.

_ Ben oui, ce n'est pas très difficile à deviner.

Comme il me détaille d'un regard perplexe, je précise ma pensée :

_ Tu finis de plus en plus tard le soir, tu pars en « voyage d'affaires » presque un week-end sur deux sans jamais être capable de me dire clairement où tu vas ni ce que tu vas y faire. Je me doute bien que ces changements n'ont rien à voir avec un soudain engouement pour tes régimes minceur. Non, la véritable explication si tu veux mon avis, c'est que tu as rencontré quelqu'un !

Mon père ne trouve d'abord rien à me répondre. Sans doute ne s'attendait-il pas à ce que je devine la vérité avant même qu'il me la confie et s'en trouve-t-il un peu pris de court. Comme je sens qu'il est en proie à une tension très vive, je m'empresse d'ajouter dans l'espoir de l'apaiser :

_ Franchement, je ne comprends pas pourquoi tu fais tant de mystère au sujet de ton couple. De quoi tu as peur ? Que je le prenne mal ?

Il cherche ses mots un instant et finit par balbutier, confirmant que mon intuition est la bonne :

_ Euh oui... Voilà, je sors avec une femme depuis quelques temps déjà. Et si je ne te l'ai pas dit plus tôt, c'est effectivement parce-que je redoutais ta réaction. Je pensais que ce serait difficile pour toi de me voir avec quelqu'un d'autre que ta mère et...

_ Papa, arrête de te justifier. Je trouve formidable que tu refasses ta vie. Tu as été assez malheureux comme ça. Et si tu as réussi à retrouver l'amour, j'en suis ravi pour toi, je le coupe.

_ C'est vrai ? Tu ne m'en veux pas ? me demande-t-il encore d'un ton prudent.

_ Bien sûr que non je ne t'en veux pas ! Et au lieu de raconter des bêtises, tu pourrais peut-être me dire comment s'appelle celle qui a réussi à conquérir ton coeur ?

_ Amandine.

_ Un joli prénom pour une très jolie fille je suppose, je lui réponds dans un sourire.

_ Elle est très belle en effet.

_ Et dis-moi, tu comptes attendre encore longtemps ? je le questionne ensuite.

_ Attendre encore longtemps pour quoi ? me demande-t-il à son tour, comme il ne voit pas où je veux en venir.

_ Pour me la présenter.

_ Tu es sérieux ?

_ Pourquoi je ne le serais pas ?

_ Dans ce cas, je vais y penser, me promet-il.

_ Oui, penses-y, je lui dis tandis que je me lève du canapé et que je prends la direction des escaliers.

A peine ai-je monté quelques marches que mon père me retient d'une voix mal assurée :

_ Attends Nolan, il y a autre chose que je voulais te dire.

_ Tu me le diras mais plus tard si ça ne te gêne pas. J'ai un devoir de chimie demain et il est grand temps que je me mette à le réviser, je lui lance en retour avant de filer en direction de ma chambre sans même attendre sa réponse.

La suite dès mardi ! ;)

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