Chapitre 47 (Nolan)

2.7K 200 61
                                    

Arrivé sur le seuil de la maison de Kimi, je sonne et je n'ai à patienter que quelques secondes avant qu'elle ne vienne m'ouvrir

Oups ! Cette image n'est pas conforme à nos directives de contenu. Afin de continuer la publication, veuillez la retirer ou mettre en ligne une autre image.

Arrivé sur le seuil de la maison de Kimi, je sonne et je n'ai à patienter que quelques secondes avant qu'elle ne vienne m'ouvrir. Lorsque je me trouve face à elle, je suis aussitôt frappé par sa beauté. Elle est vêtue d'une élégante robe bustier, maquillée de près et parfumée. Elle a tout fait pour me plaire et je dois dire qu'elle a réussi. Je la trouve sublime, et aussi terriblement désirable.

Après s'être littéralement jetée sur moi pour m'embrasser fougueusement, Kimi m'invite enfin à entrer dans la maison. Une fois à l'intérieur, je suis d'abord frappé par la forte odeur camphrée qui se dégage des lieux. Je m'enquiers à ce sujet :

_ Alors comme ça tu aimes l'encens ?

_ Je trouve que ça sent bon oui. Et toi tu aimes ?

_ J'adore... je réponds en tâchant de ne rien laisser paraître du fait qu'en réalité je déteste ça.

Kimi me prend par la main et me traîne jusqu'à l'étage. Une fois que nous sommes parvenus devant la porte de sa chambre, elle s'immobilise, se tourne vers moi et, tout en me fixant de ses grands yeux bleus, elle me dit dans un sourire :

_ J'ai une surprise pour toi ! Ferme les yeux !

Je suis un peu réticent à l'idée de me livrer à ce genre de petit jeu puéril. Mais comme Kimi insiste, je finis par m'exécuter et je ferme les yeux, sans savoir ce que je vais trouver en les rouvrant.

Comme pour s'assurer que je ne triche pas, Kimi couvre mes yeux de la paume de sa main et me conduit doucement jusqu'à l'intérieur de sa chambre. Là, elle retire sa main et s'éloigne de moi. Elle laisse encore filer quelques secondes puis me lance d'un ton enjoué :

_ C'est bon, tu peux regarder !

J'ouvre les yeux et je me trouve stupéfait de découvrir sa (très mauvaise) surprise. 

En prévision de ma venue, Kimi a cru bon de refaire entièrement la décoration de sa chambre et l'on ne peut pas dire qu'elle y soit allée de main morte.

_ J'ai voulu mettre une petite touche de romantisme, se justifie-t-elle en réaction à l'air ébahi qui couvre mon visage. J'espère que ça te fait plaisir !

Les bougies, les coussins en forme de coeur, les coupes de champagne et même des pétales de rose partout sur le matelas ; tu parles d'une touche de romantisme, on se croirait dans la tanière de Cupidon. En fait, voir une telle scène me file la nausée. On dit que le trop est l'ennemi du bien, en voilà la parfaite illustration. Trop de coeurs, trop de bougies, trop de pétales...

Je prends sur moi et m'efforce d'avoir l'air ravi de cette attention.

_ Tu as fait tout ça pour moi ? Vraiment, ça me touche...

Elle n'y voit que du feu et se rue dans mes bras pour m'embrasser. Enfin nous allons pouvoir passer aux choses sérieuses.

Je la porte jusqu'au lit, la dépose sur le matelas, et viens m'allonger sur elle pour aussitôt la couvrir de baisers. Tandis que je l'enlace avec passion, elle me susurre à l'oreille :

_ Nolan, je crois que je t'aime.

Et merde, elle m'aime...

S'en rien remarquer du tourment qui me gagne, elle poursuit ce qui ressemble dangereusement à une déclaration :

_ Dès l'instant où mon regard a croisé le tien j'ai su que tu n'étais pas comme les autres. Tu as ce petit truc en plus qui me rend totalement accro. Je pense à toi chaque seconde, c'en devient une obsession. Pour moi c'est une évidence, nous sommes faits l'un pour l'autre. Des âmes sœurs, voilà ce que nous sommes. Quelle chance que nous nous soyons trouvés !

Cette fois ça ne fait plus aucun doute. Kimi a trouvé le moyen de s'éprendre de moi. Je comprends mieux toute cette mascarade avec les bougies et les pétales de rose.

Je ne peux pas la laisser me déballer ainsi ses sentiments en faisant comme si je les partageais. Ça ne serait pas honnête. Si je le faisais, je donnerais raison à Stella, or je ne veux surtout pas lui donner raison. Je ne suis pas le mauvais garçon qu'elle imagine. Je veux devenir quelqu'un de bien et je me dois d'agir en conséquence. Même si je suis conscient que Kimi risque d'être terriblement déçue, je dois faire cesser toute ambiguïté sur-le-champ. Alors, je m'arrache à ses bras et quitte le lit. Se retrouvant seule étendue sur le matelas, elle s'inquiète :

_ Qu'est-ce qu'il y a ? J'ai fait ou dit quelque chose qu'il ne fallait pas ?

Les deux...

_ Écoute Kimi, je crois qu'il vaut mieux qu'on s'en tienne là, je finis par lui lancer avec embarras.

_ Mais pourquoi ? Il y a un problème ? réplique-t-elle aussitôt en bondissant du lit pour se presser vers moi.

Arrivée tout près, elle entreprend de m'attraper les mains mais je l'en empêche en esquissant un pas de recul.

Je peux lire sur son visage tout l'ampleur de sa frustration et de son désarroi. La voir ainsi me fait de la peine mais je ne dois pas me laisser attendrir. Fuyant son regard, je lui dis le plus franchement possible, quitte à la blesser :

_ Kimi, je ne suis pas amoureux de toi.

Ces quelques mots sortis de ma bouche lui font l'effet d'un véritable coup de massue. Ne voulant pas croire ce que je viens de lui confier, elle bredouille :

_ Non... Tu ne m'aurais pas invitée à danser à la soirée, tu ne m'aurais pas suivie dans ma chambre et, ce soir, tu ne serais pas venu au rendez-vous que je t'ai donné... Tu n'aurais pas fait tout ça si tu ne m'aimais pas...

_ Si j'ai fait tout ça, c'est parce-que tu me plais, je me justifie.

_ Et ben alors puisque je te plais, tu peux très bien m'aimer ! Peut-être que ce n'est pas le cas aujourd'hui mais avec le temps ça peut changer !

C'est moi ou elle est en train de me sortir le même refrain sur le désir et l'amour que Simon l'autre jour. A croire qu'ils sont aussi romantiques l'un que l'autre. Si Simon n'arrive pas à séduire sa source d'exaltation des sens, il pourra toujours se rabattre sur Kimi, ils sont faits pour s'entendre tous les deux.

Je finis de doucher ses espoirs lorsque je lui lance d'un air catégorique :

_ Ça ne changera pas, je ne t'aimerai jamais.

Alors, un voile sombre recouvre son regard, ses sourcils se froncent, les muscles de son cou se raidissent et sa mâchoire se crispe. Dans un cri venant de son cœur déchiré, elle tonne :

_ Dégage d'ici !

_ Ne le prends pas comme ça, je m'efforce de la tempérer.

Mais elle ne veut rien entendre. Elle s'emporte de plus belle tout en me poussant hors de sa chambre.

_ Dégage de chez moi je t'ai dit ! Allez, dégage ! 

Voyant qu'elle n'est pas décidée à me pardonner de l'avoir éconduite, je m'exécute et quitte sa maison, le coeur lourd de lui avoir causé un tel chagrin mais convaincu d'avoir bien fait de mettre les choses au clair.

La suite dès samedi ! :)

Juste un mec bienOù les histoires vivent. Découvrez maintenant