Quelques jours plus tard...
Je gare ma moto dans le garage et me presse à l'intérieur de la villa. Je me défais de ma veste et de mes chaussures dans le hall, et je me dirige vers la cuisine. Je fouille dans les placards durant quelques instants pour finalement mettre la main sur un paquet de biscuits que je file déguster devant la télévision.
Tandis que je suis avec intérêt les débats enflammés de mon talk-show sportif préféré, j'entends la porte de l'entrée qui claque. Mon père fait bientôt irruption dans le séjour et me salue tout en jetant un œil au courrier qu'il vient de récupérer dans la boîte aux lettres.
_ Des pubs, des pubs, et encore des pubs... Bordel, ils ne peuvent pas nous lâcher un peu avec leurs arnaques. C'est du harcèlement ! s'indigne-t-il en jetant les prospectus à la poubelle.
Un commercial qui s'agace de la publicité, un comble qui a le don de me faire sourire. Pour autant, je me garde bien de faire une réflexion à mon père à ce sujet. Je ne voudrais pas l'agacer plus qu'il ne semble déjà l'être.
Il continue de trier le courrier quand soudain il tombe sur une grande enveloppe cartonnée. En découvrant l'identité de son expéditeur, il me lance :
_ Ça vient du lycée.
En l'entendant me faire cette annonce, je me fige. Une enveloppe envoyée par le lycée à la fin du premier trimestre. Pas besoin d'être devin pour comprendre ce dont il s'agit.
_ On dirait que c'est ton bulletin de notes, me dit mon père en sortant le document de son colis.
Je bondis du canapé pour me retrouver droit comme un i devant lui, presque au garde-à-vous, à le détailler d'un oeil craintif.
Mon père consacre de longues secondes à parcourir le contenu du document. Incapable de supporter ce suspense intenable qu'il m'inflige, je m'écrie :
_ Alors ?
_ Alors c'est... commence-t-il par bredouiller, les yeux toujours rivés sur mon bulletin et l'air parfaitement impassible.
Comme il tarde à me répondre, j'ajoute d'un ton empreint de dépit :
_ C'est mauvais, c'est ça ? C'est à cause de mon premier devoir d'histoire, je l'ai complètement loupé, après quoi j'ai travaillé dur pour me rattraper mais comment rattraper un truc pareil ? Je savais que c'était fichu et...
_ Nolan ! m'interrompt mon père.
_ Quoi ?
_ Ton bulletin, il n'est pas mauvais. Au contraire, il est excellent ! s'écrie -t-il, débordant d'enthousiasme.
Je n'en crois pas mes oreilles et je me trouve incapable de répondre. Alors il poursuit de plus belle :
_ 12 de moyenne, Nolan, 12 de moyenne ! Comment tu as fait ça ?
Cette fois, je me rue vers lui pour lui arracher le bulletin des mains, comme si je voulais m'assurer qu'il ne se fichait pas de moi. Je le lis frénétiquement puis constatant par moi-même qu'il dit vrai, je laisse éclater ma joie :
_ Je l'ai fait ! Papa, je l'ai fait !
Bien qu'il ne puisse pas comprendre la référence aux conditions posées par Féri (et pour cause, il n'est toujours pas au courant), mon père semble partager mon euphorie. Lui qui désespérait de me voir prendre en main ma scolarité éprouve un immense bonheur en découvrant mes bons résultats.
_ C'est incroyable ! Il faut qu'on fête ça ! dit-il en se dirigeant déjà vers la cuisine pour y trouver de quoi boire à ma réussite.
_ On fêtera ça si tu veux, mais là il faut que j'y aille ! je rétorque en filant à petites foulées vers la porte d'entrée.
_ Tu vas où ? me questionne-t-il encore, pantois.
Sans prendre la peine de lui répondre (je ne peux pas lui dire où je vais de toute façon), je franchis le seuil de la villa. Je monte sur ma moto et roule pleins gaz jusqu'au club de boxe.
Je déboule dans la salle d'entrainement et tout en brandissant mon bulletin de notes, je m'écrie à l'attention de Féri qui est en train de faire travailler sa garde à un jeune boxeur :
_ J'ai réussi ! A moi le championnat !
J'accours vers le coach qui accueille mon arrivée d'un air circonspect.
_ Tenez, regardez les notes que j'ai obtenues ! je lui lance fièrement tout en lui tendant mon relevé.
_ Pas besoin de me donner ton relevé. En tant que professeur de sport, je suis convié au conseil de classe tu sais, me dit-il en retour pour me signifier qu'il est déjà au courant.
_ Oh oui, bien sûr, je lui réponds en rangeant le document dans mon sac de sport avant de renchérir, donc c'est bon ? Je peux faire de la compétition puisque j'ai battu Axel et que j'ai obtenu 12 de moyenne comme vous me le demandiez ?
Il reste un instant (qui me paraît durer une éternité) interdit puis, tandis qu'un large sourire vient étirer ses lèvres, il répond simplement :
_ Va te changer, on a du boulot si on veut que tu sois prêt pour participer au tournoi qualificatif.
A l'écoute de ces quelques mots, je ressens une joie si grande que je me retiens de me jeter dans ses bras. Je me contente finalement d'une tape recnnaissante sur sa massive épaule et je me rue aux vestiaires pour me mettre en tenue d'entrainement.
La suite dès mardi ! ;)
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Juste un mec bien
RomanceDepuis le décès tragique de sa mère, Nolan doit faire avec une colère et une agressivité qui ne le quittent jamais et qui lui ont déjà valu d'être viré de son ancien lycée. Contraint par son père de quitter Paris, la ville dont il est originaire, po...