Chapitre 60 (Nolan)

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Quelques minutes plus tard, nous arrivons à l'hôpital

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Quelques minutes plus tard, nous arrivons à l'hôpital. Je descends de la moto et j'entreprends d'aider Stella à en faire de même mais elle me repousse violemment et s'écrie :

_ Bas les pattes ! Tu en as déjà bien assez profité tout à l'heure !

_ Profiter de quoi ? je lui demande, pantois.

Elle ne répond pas mais quoi qu'elle sous-entende elle se trompe car j'étais bien trop préoccupé par l'état de sa jambe pour nourrir d'autres intentions à son égard. 

_ J'ai juste voulu t'aider, je lui assure encore, espérant la convaincre de ma bonne foi.

_ Et bien je ne t'ai rien demandé ! assène-t-elle en retour.

Elle doit avoir un peu moins mal car elle a retrouvé la force de s'en prendre à moi.

Bientôt, elle ajoute :

_ Je peux très bien me débrouiller toute seule, je n'ai pas besoin de toi !

Elle tente laborieusement de descendre de la moto mais elle trébuche au moment de se réceptionner sur sa jambe valide et me tombe littéralement dans les bras. Elle s'en dégage aussitôt et essaye de faire un pas mais, dès lors qu'elle prend appui sur son pied accidenté, elle hurle de douleur et il faut encore mon intervention pour lui éviter de s'écrouler.

_ Alors comme ça tu n'as pas besoin de moi ?

Je lui prête à nouveau mon épaule et cette fois elle s'y accroche sans faire d'histoire, consciente qu'elle ne peut pas marcher seule.

Je l'aide à atteindre l'entrée du centre hospitalier. De là, nous nous rendons directement dans l'aile du bâtiment qui est réservée aux urgences. Comme souvent, le service est pris d'assaut par les patients. Nous attendons quelques instants à l'accueil et, quand son tour vient, Stella explique à l'infirmière qui s'y trouve les circonstances de sa blessure. Cette dernière se penche ensuite par dessus la table pour jeter un oeil à sa cheville et ne peut s'empêcher de grimacer lorsqu'elle découvre l'ampleur des dégâts.

_ Ce n'est qu'une entorse, hein ? lui demande Stella.

_ On va faire des radios et on verra bien, lui répond-t-elle sobrement.

Elle ne veut pas l'alarmer mais je vois bien à son visage qu'elle ne croit pas qu'il s'agisse d'une simple entorse.

L'infirmière donne à Stella des antalgiques et nous invite à patienter. Nous prenons donc la direction de la salle d'attente et j'aide Stella à s'asseoir à côté d'un homme qui tente de sauver le doigt qu'il s'est entaillé en le maintenant plongé dans la glace. Je prends place à côté d'elle, saluant au passage un autre homme qui, lui, a un clou planté dans l'avant-bras (il me confiera avoir voulu se mettre au bricolage pour prouver à sa femme qu'il n'était pas le tire-au-flanc qu'elle décrivait, il aurait visiblement mieux fait de s'abstenir). Me voyant faire, Stella s'enquiert :

_ Qu'est-ce que tu fais ?

_ Et bien je m'asseois, je lui réponds en feignant l'évidence.

Elle pose sur moi un oeil étonné et me questionne de plus belle :

_ Parce-que tu comptes rester ?

_ Comme tu ne veux pas prévenir ton père, je me disais que je pourrais te tenir compagnie.

Elle reste silencieuse. Pensant que c'est une manière douce de me signifier qu'elle ne veut pas de ma présence, j'ajoute :

_ Mais je crois que je ferais mieux de partir...

Je me lève de ma chaise et me dirige vers la porte de la salle d'attente mais, au moment où je m'apprête à en franchir le seuil, je me surprends à entendre Stella me retenir :

_ Non, reste !

Je fais volte-face et lui demande, croyant avoir mal compris :

_ Tu veux que je reste ?

_ J'aimerais bien oui... Mais ça risque d'être long alors si finalement tu préfères partir...

Je retourne m'asseoir auprès d'elle et lui dis :

_ Ça prendra le temps que ça prendra.

Elle accueille ma réponse d'un sourire reconnaissant et nous attendons donc ensemble qu'un médecin examine sa cheville.

Durant plusieurs minutes, nous restons d'abord silencieux, sans doute parce-que nous ne savons pas vraiment quoi nous dire. Puis, Stella bredouille quelques mots :

_ Au fait... Je voulais... M'excuser...

Je rêve où elle vient de dire qu'elle voulait s'excuser ?  Ça ne va vraiment pas fort pour qu'elle en arrive à faire une chose pareille.

_ T'excuser de quoi ? je la questionne.

_ Fais pas l'imbécile. Tu sais de quoi, me dit-elle d'un air amusé en me jetant un regard furtif.

_ Non justement j'hésite, je rétorque avant d'énumérer. Tu veux te faire pardonner de m'avoir lâché à la course ? De m'avoir presque cassé la figure ? De m'avoir vidé une gourde sur la tête ? De m'avoir traité de tous les noms...

Elle m'interrompt, en faisant mine de tomber des nues :

_ J'ai vraiment fait tout ça ?

_ Tout ça et plus encore ! je m'exclame en retour.

Elle semble réfléchir un instant.

_ Je m'excuse pour la gourde et pour t'avoir traité de tous les noms. Par contre, je refuse de m'excuser pour t'avoir distancé à la course et pour t'avoir mis KO. Tu n'avais qu'à être meilleur ! me répond-t-elle.

Je m'empresse de la corriger :

_ Qu'est-ce que tu racontes ? Tu ne m'as pas mis KO.

_ Je t'ai quand même envoyé au tapis !

_ Ah oui mais ça c'est parce-que...

Elle me coupe :

_ Oui je sais, c'est parce-que tu m'as laissée faire !

_ Voilà, je feins sans y croire moi-même.

Nous partageons un même éclat de rire. Après quoi, Stella commence à trépigner d'impatience.

_ On va encore attendre longtemps comme ça ? On ne va quand même pas passer la journée ici pour une petite entorse de rien du tout, s'agace-t-elle.

J'admire son optimisme mais plus je regarde sa cheville et plus je lui trouve une sale tête. J'ai l'impression qu'elle a encore enflé par rapport à tout à l'heure. Pourvu qu'elle ait raison, pourvu que ça ne soit qu'une grosse entorse.

Nous ne devrions pas tarder à être fixés car l'aide-soignante appelle enfin Stella. Je l'aide à se lever et l'escorte jusqu'à deux portes battantes qui marquent l'entrée du couloir donnant accès aux salles de consultation. Là, l'aide-soignante prend mon relai et attrape Stella par le bras. Comme elle me voit qui leur emboite le pas, elle me dit :

_ Navrée monsieur mais les accompagnants ne peuvent pas entrer en consultation.

_ Ah d'accord... je réponds en m'arrêtant net.

Juste avant qu'elles ne disparaissent derrière les portes battantes, j'entends Stella confier à l'aide-soignante :

_ Il ne peut plus se passer de moi. Il me suivrait jusqu'au bout du monde s'il le fallait !

Elle plaisante en disant ça, hein ? Elle ne pense quand même pas que je ne peux pas me passer d'elle ? Bien sûr que je peux me passer d'elle. Enfin je crois...

La suite dès demain ! :)

Juste un mec bienOù les histoires vivent. Découvrez maintenant