Chapitre 61 (Stella)

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_ Vous avez de la chance d'avoir un amoureux comme lui, me lance l'aide-soignante tandis qu'elle me fait entrer dans une salle de consultation

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_ Vous avez de la chance d'avoir un amoureux comme lui, me lance l'aide-soignante tandis qu'elle me fait entrer dans une salle de consultation.

Je réplique du tac au tac :

_ Vous vous trompez complètement, Nolan n'est pas mon petit ami !

Tout en changeant le drap d'examen, elle me dit avec un ton de mea-culpa :

_ Pardon, je me suis faite des idées en le voyant si attentionné avec vous.

C'est vrai que Nolan s'est montré étonnamment bienveillant. Je ne pensais pas qu'il resterait avec moi aux urgences. Et pourtant, allez savoir pourquoi, c'est ce qu'il a fait.

Je suis plongée dans ces considérations quand elle ajoute encore :

_ Vous savez, tous les garçons ne font pas ça.

_ Ne font pas quoi ? je lui demande à brûle-pourpoint.

_ Accompagner leur amie aux urgences et patienter avec elle.

_ Je sais bien, je lui confie en retour. Pour tout vous dire, ça m'a surpris qu'il le fasse.

_ Je ne voudrais pas me mêler de ce qui ne me regarde pas mais je crois que ce garçon tient beaucoup à vous.

_ Nolan, tenir à moi ? Vous rigolez ? Il me déteste ! Il faut dire que je lui ai donné de bonnes raisons de ne pas m'apprécier...

_ S'il vous détestait, il ne serait pas là. Et puis, ne dit-on pas que de la haine à l'amour il n'y a qu'un pas ?

A cette remarque qui me laisse pantoise, elle ajoute :

_ Si j'étais vous, j'y penserais.

_ Vous penseriez à quoi ? je lui demande, ne comprenant pas ce qu'elle entend par là.

_ A sortir avec ce garçon. Il a l'air d'être quelqu'un de bien. Et, entre filles on peut se le dire, il est aussi très mignon ce qui n'enlève rien !

Quand elle a fini de préparer la salle, elle se dirige vers la porte et, une fois sur le seuil, elle me dit :

_ Le médecin ne devrait plus tarder.

Je consacre les instants qui suivent à repenser à cette discussion avec l'aide-soignante. Pour quelqu'un qui dit ne pas vouloir se mêler de ce qui ne la regarde pas, elle est particulièrement indiscrète. Et puis, elle doit être un peu dérangée pour imaginer qu'il puisse y avoir quelque chose entre Nolan et moi. D'accord, il est resté avec moi aux urgences mais c'est sûrement par pure courtoisie et certainement pas parce-qu'il tiendrait à moi comme elle le prétend.

Je suis arrachée à mes pensées quand le médecin entre dans la salle de consultation. Il s'approche de la table d'examen sur laquelle je suis allongée, enfile des gants chirurgicaux, et se met aussitôt à étudier ma cheville blessée. Je ne le quitte pas des yeux, espérant trouver sur son visage un indice du diagnostic qu'il s'apprête à me donner, mais il reste froid et impassible. Il prend mon pied dans sa main et entreprend de le palper mais à peine a-t-il posé son doigt sur ma peau que je hurle de douleur. Sans s'émouvoir de me faire si mal, il continue de manipuler ma cheville, provoquant de nouveaux hurlements de ma part. De temps à autre, il se laisse aller à des commentaires :

_ Ah oui, là c'est douloureux, là aussi, encore là... Hum...

A mon grand soulagement, il laisse enfin mon pied tranquille. Il retire ses gants et, tandis qu'il se lave les mains, il me dit d'un ton détaché :

_ Bon, ce n'est pas joli joli. Votre cheville est quand même bien mal en point et elle est impossible à bouger. Il faut faire des radios pour savoir ce qui ne va pas.

_ Des radios ? Ce n'est pas utile, ce n'est qu'une entorse. N'est-ce pas que ce n'est qu'une entorse ? je réplique, un peu anxieuse.

_ J'ai bien peur que ce soit un peu plus qu'une entorse. Les radios nous diront ce qu'il en est exactement, ajoute-t-il laconiquement en quittant la salle.

Il fait son retour quelques secondes plus tard avec une paire de béquilles. 

_ Venez avec moi.

Je m'empare des béquilles et je le suis jusqu'au service d'imagerie médicale des urgences. Je m'allonge à l'endroit qu'il m'indique et reste immobile le temps que l'appareil de radiologie prenne des clichés de ma cheville.

A l'issue de l'examen, une infirmière me ramène en salle de consultation où j'attends le retour du médecin. Lorsqu'il arrive enfin avec les résultats de mes radios, je m'enquiers :

_ Alors docteur ? Ce n'est qu'une entorse, n'est-ce pas ?

La suite dès mardi ! :)

Juste un mec bienOù les histoires vivent. Découvrez maintenant