J'essaye d'ouvrir les yeux mais ils se font agressés par les rayons du soleil qui percent les volets. Je réitère ma tentative en prenant cette fois tout le temps nécessaire pour m'accomoder à la lumière. Je tente de me redresser mais une violente migraine couplée à des vertiges terribles me ramènent à la raison et me contraignent à me recoucher aussi net. L'esprit hagard, je regarde autour de moi pour m'apercevoir que je suis dans un lieu qui ne m'est pas familier. En fait, je n'ai aucune idée d'où je me trouve ni de comment je suis arrivé là ce qui a le don de m'angoisser quelque peu.
Bientôt, j'entends une voix qui brise le silence :
_ Oh mais c'est que la Belle au bois dormant émerge enfin !
Par une habile déduction, je comprends que je ne suis pas seul. Je parviens cette fois à me redresser et fait volte-face pour mettre un visage sur la voix. Là, je suis tout bonnement stupéfait lorsque je découvre Nolan, assis tranquillement sur un tabouret, torse nu et pantoufles aux pieds, en train de s'empiffrer de céréales.
_ Qu'est-ce... Qu'est-ce que tu fais là ? je le questionne péniblement.
Il esquisse un sourire et me dit :
_ Ce que je fais là ? Et bien je déjeune chez moi, normal quoi !
S'il déjeune chez lui, ça veut dire que...
_ Oh mince !
Pris de panique, je tombe du canapé pour me retrouver étalé sur le carrelage. Nolan éclate de rire en me voyant faire et me lance encore :
_ Le réveil est difficile on dirait !
Je n'ai pas du tout envie de rire. Si je me réveille chez Nolan, c'est nécessairement que je n'ai pas dormi chez moi. Or mon père avait été clair au moment de me laisser sortir hier soir, je devais impérativement respecter le couvre-feu qu'il m'imposait.
Je me rue sur mon téléphone, redoutant ce que je vais y trouver. En l'occurence, je découvre une centaine d'appels en absence dont la plupart viennent de mon père et les autres de ma mère, et à peu près autant de messages plus véhéments les uns que les autres. Comme je m'y attendais, mon père est furieux et il ne fait aucun doute que je vais passer un sale quart d'heure en rentrant.
Voyant que je suis littéralement en train de me décomposer, Nolan me lance avec une légèreté sûrement destinée à me détendre mais qui ne fait qu'ajouter un peu plus à mon tourment :
_ Qu'est-ce qu'il y a ? Pourquoi cette tête d'enterrement ?
_ Ce qu'il y a ? Il y a que mon père va me tuer ! Et d'abord qu'est-ce que je fiche chez toi ?
_ Tu ne te rappelles de rien ? me demande-t-il d'abord circonspect avant d'ajouter. En même temps, dans l'état où tu étais hier soir, ça ne me surprend pas !
_ Parce-que je suis censé me rappeler de quoi ? Et comment ça l'état dans lequel j'étais hier soir ?
_ Tu ne te souviens vraiment de rien ? insiste-t-il
VOUS LISEZ
Juste un mec bien
RomanceDepuis le décès tragique de sa mère, Nolan doit faire avec une colère et une agressivité qui ne le quittent jamais et qui lui ont déjà valu d'être viré de son ancien lycée. Contraint par son père de quitter Paris, la ville dont il est originaire, po...