On ne peut pas dire que le sort se soit montré particulièrement docile avec Simon. Se retrouver à devoir préparer l’exposé de français avec celle qui l'a éconduit pas plus tard que la veille, on a vu mieux comme situation pour passer à autre chose. Il s’est même risqué à protester quand le professeur a annoncé qu’il devait travailler avec Kimi, c’est dire si cette perspective le contrarie. Je compatis. Je n’aimerais vraiment pas être à sa place, ni à celle de Kimi d’ailleurs car si j’avais dû faire ma présentation avec elle après l'avoir repoussée l’autre jour, j’aurais été très embêté.
***
Lorsque je pénètre dans les locaux du club « Le Vaillant », je trouve Féri en pleine discussion avec un type que je n’avais encore jamais vu ici. Il est vêtu d'un costume bleu marine tiré à quatre épingles semblable à ceux que porte mon père lorsqu'il va vendre ses régimes minceur ce qui me fait penser qu’il s’agit peut-être d’un VRP.
Je rejoins Stella qui est en train de faire du vélo avec une jambe dans un coin de la salle tout en guettant d’un œil inquiet l’entrevue entre son père et l’inconnu.
_ C’est qui ? je lui demande une fois arrivé à sa hauteur.
_ Un mec qui est à la tête d’un grand équipementier sportif. Il est partenaire financier du club depuis de nombreuses années mais je crains qu’il ne soit en train de renoncer à nous parrainer cette saison.
_ Tu crois ?
_ Malheureusement oui, dit-elle dans un rictus.
_ Et je suppose que ce serait un problème s'il arrêtait de financer le club...
_ Un problème ? Ce serait une véritable catastrophe tu veux dire ! Le club ne peut pas survivre avec les modestes subventions que lui verse la ville. Il a besoin de l’apport d’investisseurs privés. Je ne sais vraiment pas comment on va faire si ce sponsor nous lâche...
Elle ajoute avec dépit :
_ Tout ça c’est à cause de cette fichue cheville qui a cassé au pire moment…
_ Tu sais, les blessures ça arrive. Tu n’y peux rien, je lui dis dans l'espoir de l’apaiser quelque peu.
_ Oh pitié, épargne-moi ce genre de paroles réconfortantes, on dirait mon docteur ! assène-t-elle en retour.
Quelques minutes plus tard, le type au costume quitte enfin la salle. Immédiatement après son départ, Féri se dirige vers nous. Il me salue en s’efforçant de faire comme si de rien n’était. Si je me garde bien de le questionner au sujet de son entrevue avec l’homme d’affaires de crainte d'attiser le tourment qui l’assaille déjà, Stella ne s’embarrasse pas de telles précautions et s’empresse de mettre les pieds dans le plat :
_ Qu’est-ce qu’il voulait le golden boy ?
_ Me parler de notre contrat de sponsoring.
_ Ne me dis pas qu’il se barre ?
VOUS LISEZ
Juste un mec bien
RomanceDepuis le décès tragique de sa mère, Nolan doit faire avec une colère et une agressivité qui ne le quittent jamais et qui lui ont déjà valu d'être viré de son ancien lycée. Contraint par son père de quitter Paris, la ville dont il est originaire, po...