Chapitre 62 (Nolan)

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Ça fait déjà près d'une heure que l'aide-soignante est venue chercher Stella pour l'emmener en salle de consultation

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Ça fait déjà près d'une heure que l'aide-soignante est venue chercher Stella pour l'emmener en salle de consultation. Pourquoi est-ce si long ? Je me le demande. Le médecin est peut-être débordé et tarde à s'occuper d'elle, ou alors la blessure de Stella est plus grave qu'elle ne l'imaginait. Pourvu que le médecin soit simplement débordé...

Comme je commence sérieusement à m'inquiéter, je décide de faire ce que Stella m'a pourtant interdit de faire, à savoir prévenir son père. Je me mets en quête de son numéro dans mon répertoire et je l'appelle. Il répond après deux sonneries à peine.

_ Coach, c'est Nolan... Si notre séance de course s'est bien passée ? Justement, pas vraiment... Non, elle ne m'en a pas fait baver, enfin si mais ce n'est pas le problème... En fait, voilà, elle s'est blessée à la cheville... Si ça va ? Pas trop non, j'ai préféré l'amener aux urgences. Elle est en train de voir le médecin... D'accord, à tout de suite.

A peine dix minutes plus tard, Monsieur Féri déboule dans la salle d'attente des urgences. Je devine sur son visage l'ampleur de son inquiétude. Sitôt qu'il me voit, il se presse vers moi.

_ J'ai fait au plus vite ! Comment va-t-elle ?

_ Je ne sais pas... je déplore.

Féri s'assied à côté de moi mais il se relève aussitôt pour se mettre à faire les cent pas dans la salle.

_ Comment s'est-elle blessée ? me demande-t-il, toujours aussi agité.

_ Et bien, elle courait devant moi quand soudain elle s'est écroulée.

_ Merde, encore cette satanée cheville qui a dû lâcher ! rumine le coach.

_ Pourquoi encore ? je le questionne en retour.

Monsieur Féri se laisse enfin tomber sur une chaise. Il pousse un long soupir et me répond :

_ Elle a souffert d'une fêlure de la malléole l'année passée à cause d'un excès d'entraînement. Je lui ai bien dit de lever le pied. Mais bon, tu sais comment elle est, elle n'a rien écouté. Au contraire, elle s'est entraînée encore plus dur et voilà le résultat.

Avant d'ajouter sans grande conviction :

_ Il ne reste plus qu'à espérer que ça ne soit pas trop grave...

Nous échangeons un regard désolé. Puis, il me dit :

_ En tout cas, merci de t'être occupé d'elle. C'est très gentil de ta part.

_ Ce n'est rien.

_ Non, ce n'est pas rien. Tout le monde ne l'aurait pas fait, renchérit-il en me lançant un sourire empreint de gratitude.

Les portes battantes s'ouvrent. Stella fait enfin son retour, les mains encombrées par des béquilles et le pied droit dans le plâtre. Nous comprenons immédiatement que sa blessure n'a rien d'une simple entorse. D'ailleurs, elle ne tarde pas à nous en donner la confirmation.

_ Fracture de fatigue de la malléole. J'en ai pour six semaines d'immobilisation et au moins autant de rééducation, annonce-t-elle d'un air dépité.

Avant d'ajouter, la voix nouée et les yeux humides :

_ A l'évidence, je ne pourrai pas être compétitive en mars.

A peine a-t-elle fini de prononcer ces quelques mots qu'elle vient fondre en larmes dans les bras de son père.

_ Tu reviendras encore plus forte, fais-moi confiance. Et puis ce n'est qu'un championnat, il y en aura beaucoup d'autres, lui susurre-t-il à l'oreille dans l'espoir de la réconforter.

Mais il a beau faire, Stella est inconsolable. Elle déplore encore :

_ Et comment on va faire pour le club si je ne peux pas combattre ? Les sponsors, ils vont...

_ Ne t'en fais pas pour le club. Je vais bien trouver une solution, la coupe Féri en tâchant de se montrer rassurant même s'il semble en réalité partager son inquiétude.

Nous quittons les locaux de l'hôpital pour rejoindre le parking. Féri aide sa fille à monter dans la voiture, ce qui s'avère particulièrement compliqué à cause de la taille imposante de son plâtre. 

Juste avant de partir, il me prend en aparté pour me dire :

_ Merci encore d'avoir été là pour Stella. Tu es vraiment quelqu'un de bien. Il serait temps qu'elle s'en rende compte.

_ Et ça va aller ? je lui demande.

_ Stella ?

_ Oui, elle a l'air tellement abattue...

_ Elle est surtout très déçue de ne pas pouvoir défendre son titre au championnat de France en mars prochain. Mais ne t'en fais pas, elle va s'en remettre. C'est une fille très courageuse et très combattive. Ce sera peut-être un peu dur aujourd'hui mais je suis prêt à parier que demain elle sera déjà en train de faire des pompes ou je ne sais quoi d'autre pour ne pas perdre la forme ! me lance-t-il en tentant de positiver.

_ Vous m'en voyez rassuré. Et je peux vous poser une question ?

_ Bien sûr.

_ Si ce n'est pas trop indiscret, il y a un problème avec le club ?

_ Disons simplement qu'on ne roule par sur l'or. Notre équilibre financier repose en grande partie sur les primes et sur le sponsoring. Stella est notre athlète la plus performante et sa blessure est un vrai coup dur.

Il s'interrompt un court instant puis il ajoute :

_ Mais ce n'est pas bien grave. Ça n'est pas la première fois que nous risquons de manquer d'argent. On s'en est toujours sortis jusque-là, alors pourquoi pas cette fois ? L'important c'est que Stella se soigne. Pour le club, on trouvera une solution.

_ Vous avez raison, ce qui importe c'est que Stella se rétablisse vite. Et si je peux faire quoi que ce soit...

_ Tu as déjà beaucoup fait Nolan, me lance Féri en me gratifiant d'une tape amicale dans le dos avant de rejoindre Stella dans la voiture.

La suite dès jeudi ! :)

Juste un mec bienOù les histoires vivent. Découvrez maintenant