Chapitre 54 (Stella)

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A quoi joue Nolan ? Je me le demande

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A quoi joue Nolan ? Je me le demande. A tous les coups, il est en train de me narguer. Oui, c'est forcément ça, c'est une sorte de vengeance. Il fait mine de se montrer bienveillant en se proposant de me ramener pour mieux me laisser en plan quand j'aurai accepté. Il est capable de ce genre de fourberie. Mais je ne vais pas me laisser abuser par son stratagème. Même si je suis tentée par son offre car je n'ai aucune envie de rester bloquée durant des heures ici, je dois la décliner, c'est plus prudent ainsi.

_ Non merci, je ne suis pas désespérée au point de te laisser me ramener chez moi.

Il accueille ma réponse d'un soupir qu'il accompagne bientôt d'une réflexion :

_ Allez Stella, fais pas l'imbécile. Oublie un peu ton amour-propre et laisse-moi te raccompagner. Tu ne vas pas rester là toute seule.

Je rêve où il me traite comme une demoiselle en détresse ? Je reconnais bien là le narcissisme des mecs, il faut toujours qu'ils se montrent indispensables. Comme si, nous les filles, nous étions perdues sans eux. Si Nolan croit que je ne suis pas capable de me débrouiller sans lui, il se fourre le doigt dans l'œil ! Je n'ai pas besoin de lui, certainement pas.

_ D'abord, je ne vois pas très bien ce que l'amour-propre vient faire là-dedans. Et ensuite, qu'est-ce que ça peut faire que je reste là toute seule ? Non parce-que si tu as peur que l'on s'en prenne à moi, je pense que tu es bien placé pour savoir que je sais me défendre ! je lui lance en me braquant quelque peu.

_ Hé, cool ! me tempère-t-il. Je te propose juste de te ramener parce-que si j'étais à ta place je ne voudrais pas poiroter dans un abribus. Je veux te rendre service, c'est tout.

_ Mais moi je ne t'ai rien demandé. Alors mêle-toi de ce qui te regarde, prends ta bécane et fous le camp !

Sans doute lassé d'essayer vainement de me convaincre, il n'insiste pas. Il baisse la visière de son casque, fait rugir le moteur de sa moto, et prend la route.

Tandis que je le regarde s'éloigner, je me rends compte que j'aurais bien voulu qu'il insiste et qu'il me force un peu la main car cela m'aurait épargné une soirée longue et pénible. Si seulement j'avais su mettre ma fierté de côté...

Alors que je n'en finis plus de m'agacer de la situation, me pensant condamnée à attendre mon père durant encore de longues minutes, un taxi vient s'arrêter devant moi. Le chauffeur fait descendre la vitre côté conducteur et me dit aussitôt :

_ Vous montez ?

Je me lève du banc sur lequel j'étais affalée et je m'approche de lui.

_ J'aimerais bien mais je n'ai pas de quoi vous payer la course... je déplore.

En retour, il me questionne :

_ Vous êtes bien Stella Féri ?

Comment est-ce que ce type connait mon nom ?

_ Euh oui...

_ Bien, dans ce cas, tout est arrangé.

_ Comment ça ?

_ On m'a demandé de passer vous prendre ici pour vous déposer chez vous. La course a déjà été réglée.

_ Qui ça « on » ?

_ Un certain Monsieur Féri.

Mon père, il m'a appelé un taxi, comme c'est charmant de sa part !

_ Je monte avec plaisir alors !

J'arrive chez moi une vingtaine de minutes plus tard. Mes parents rentrent peu après moi, encore furieux contre le garagiste qui, disent-ils, leur a fait payer une fortune pour un dépannage de quelques kilomètres à peine.

Quand mon père me rejoint dans la salle à manger, je lui lance :

_ Au fait, merci beaucoup pour le taxi.

Il pose sur moi un oeil surpris et me demande :

_ Quel taxi ?

_ Celui que tu as appelé pour qu'il me ramène, j'ajoute, feignant l'évidence.

_ Je ne t'ai pas appelé de taxi, rétorque-t-il.

_ Ah bon... Mais pourtant le chauffeur m'a dit que c'était toi...

_ Il a dû se tromper, c'est étrange. Quoi qu'il en soit, c'est une chance que ce taxi soit passé par là, sans quoi tu aurais été forcée de m'attendre un bon bout de temps à cause de ce satané garagiste. Tu l'aurais vu, il avait deux mains gauches. Et en plus d'être totalement incompétent, c'est un voleur. Le prix qu'il nous a facturé est tout bonnement scandaleux !

Si ce n'est pas mon père qui a fait venir ce taxi, qui d'autre ? Soudain, j'ai comme une intuition. Se pourrait-il que ce soit... Non, il n'aurait pas eu la prévenance de faire ça. Pas lui. Pourtant, exception faite de mon père, il était le seul à savoir où je me trouvais. Et si c'était vraiment lui qui avait commandé ce taxi ? Il faut que j'en aie le coeur net !

La suite dès jeudi ! :)

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