Chapitre 32 (Nolan)

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Après un passage par les toilettes pour que Simon puisse se soulager, je le traîne hors de chez Kimi. Tandis que je le conduis jusqu'à ma moto, je le questionne :

_ Ce serait peut-être bien que l'on prévienne tes parents, non ?

Il emploie le peu de lucidité qu'il lui reste pour me répondre, catégorique :

_ Oh non ! Pas mes parents ! Si mon père me voit dans cet état il va me tuer. Déjà qu'il ne voulait pas que je sorte et que c'est ma mère qui l'a convaincu...

_ Il va bien falloir que tu rentres chez toi...

_ Non non ! Il ne faut pas !

_ Mais tu vas faire comment ? je lui demande encore.

Il s'arrache à mes bras et va s'écrouler sur le trottoir. Lové en position fœtale à même le bitume, il me dit :

_ Je vais dormir là.

Ça va qu'il m'a rendu un grand service en m'arrangeant le coup après ma bagarre avec Mickael parce-que j'ai horreur de devoir jouer les nounous ! Cela dit, je ne peux pas l'abandonner comme ça au beau milieu de la rue. Et comme il ne voudra jamais me dire où il habite, je me demande ce que je vais bien pouvoir faire de lui. J'ai beau chercher, je ne vois qu'une seule solution : le ramener chez moi pour qu'il puisse se reposer un peu. Non pas que cette idée me réjouisse mais, faute de mieux, je n'ai pas vraiment le choix. Alors je lui lance d'un air résigné tout en l'aidant à se relever :

_ Allez debout espèce de loque ! Tu vas passer la nuit chez moi.

_ C'est vrai ? Merci Nolan, c'est vraiment super !

Voilà que pour me témoigner sa gratitude Simon entreprend de me faire un câlin. Je m'empresse de le repousser, espérant que personne ne l'ait vu faire.

Je m'approche de ma moto, enfile mon casque et règle la jugulaire de celui de Simon. Après quoi, je me surprends à le voir enfourcher ma moto, prenant ma place derrière le guidon. Aussitôt, je lui dis, circonspect :

_ Simon, je peux savoir ce que tu fais ?

Il me fait une drôle de tête puis me dit d'un air qui ne lui ressemble pas :

_ Allez monte mon pote ! Cette fois c'est moi qui pilote !

Là, je le vois qui presse la poignée tout en mimant ostensiblement le bruit du moteur :

_ Vroum ! Vroum ! Vroum !

Il est ridicule, on dirait un gosse. N'empêche, je n'y crois pas. Tout à l'heure, en partant, j'ai eu toutes les peines du monde à le faire monter sur la moto et maintenant il se prend pour Valentino Rossi. L'alcool lui fait décidément un drôle d'effet.

_ Simon, dégage de là tout de suite ! j'ordonne.

_ Mais pourquoi ?

Je n'en reviens pas qu'il me pose la question. Il ne sait vraiment plus où il habite.

_ Et bien d'abord parce-que personne ne conduit ma moto à part moi. Et aussi et surtout parce-que je n'ai que 17 ans et que j'aimerais autant attendre encore un peu avant de finir au cimetière, je lui rétorque.

Comme je le fusille d'un regard noir, il se décide à obtempérer et se laisse glisser jusqu'à l'arrière de la selle tandis que je prends place devant lui. Juste avant de démarrer le moteur, je lui dis :

_ Accroche-toi bien, d'accord ?

_ Oui chef ! me répond-t-il en s'agrippant à ma veste.

Dire qu'à cet instant je devrais être avec Kimi dans son lit en train de profiter de ses caresses. Au lieu de ça, je me retrouve à jouer les chauffeurs et les maîtres d'hôtel pour Simon. Cela dit, je pourrai au moins m'enorgueillir de l'avoir ramené sain et sauf de cette fête.

Une fois chez moi, j'aide Simon à descendre de la moto puis à transiter du garage au séjour de la villa. Enfin, je le mène jusqu'au canapé sur lequel il passera la nuit. Je veux bien être sympa mais pas au point de lui prêter mon lit et, bien que ma vaste demeure soit évidemment dotée d'une chambre d'ami, celle-ci se trouve à l'étage et il est hors de question que je me coltine les escaliers avec Simon sur le dos.

Étendu de tout son long et à demi conscient, Simon bredouille quelques mots à mon attention :

_ Là tout de suite, je vais dormir un peu... Mais faut vraiment qu'on s'explique... C'est pas possible de te voir avec... Ki... parce-que la fille que j'aime... bien... c'est...

J'ai beau tendre l'oreille, je suis bien incapable de comprendre la fin de sa phrase. De toute façon, ce qu'il dit ne doit avoir aucun sens.

Il finit par s'endormir et alors je le laisse seul pour regagner ma chambre épuisé par cette soirée qui n'a que trop duré. Elle avait pourtant si bien commencé.

Je ferme les yeux et ne met guère de temps à sombrer dans les bras de Morphée à mon tour.

Bonjour à tous !

Juste un petit mot pour vous dire que les prochaines semaines vont être un peu chargées pour moi. Par conséquent, je reviens à une fréquence de publication de quatre fois par semaine. A compter de la semaine prochaine (semaine du 1er au 7 juin), je publierai ainsi les mardis, jeudis, samedis et dimanches.
Une nouvelle fois, merci à tous pour vos commentaires et vos votes qui me font très plaisir.
Prenez soin de vous et à demain pour le prochain chapitre.

gouttedencre

Juste un mec bienOù les histoires vivent. Découvrez maintenant