Chapitre 124 (Nolan)

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Jour du bal du lycée

_ Nolan, tout va bien ? Ça fait déjà près d'une heure que tu es dans la salle de bain, me lance mon père à travers la porte.

_ J'en ai encore pour une minute, je lui indique en retour.

En guise de minute, je sors finalement de la salle de bain un gros quart d'heure plus tard. Quand je rejoins mon père dans le séjour de la villa, je lui demande :

_ Alors, comment tu me trouves ?

Mon père détourne les yeux de la télévision pour les poser sur moi. Comme il consacre un long moment à me détailler d'un drôle d'air sans dire un mot, je l'interroge de plus belle :

_ Quoi ? Qu'est-ce qu'il y a ?

_ Rien, je suis juste en train de me dire que le temps passe vite. Je me revois en train de te déposer dans ton berceau quand tu étais bébé, j'ai l'impression que c'était hier. Mais 17 ans ont passé et voilà qu'aujourd'hui  j'ai devant moi un homme.

A ces paroles empreintes de nostalgie, il ajoute ensuite :

_ Je te trouve vraiment très beau dans ce costume. Presqu'autant que moi quand j'avais ton âge en fait (la modestie est une affaire de famille chez les Rive). Par contre, il y a une toute petite chose que tu pourrais peut-être améliorer. Le noeud de...

_ Non ! Ne dis rien ! je le coupe avant de poursuivre dans une volonté d'auto-persuasion. Le noeud de ma cravate est parfait, tout est parfait, je suis parfait ! Bon, je vais y aller. Il ne faudrait pas que je sois en retard. Stella ne me le pardonnerait pas.

_ D'accord, amuse-toi bien et surtout rentre tard ! s'écrie mon père dans un sourire.

Je m'apprête à quitter la pièce quand il me dit encore :

_ Ah et au fait, je croise les doigts.

_ Pourquoi ? je feins de ne pas comprendre.

_ Tu sais très bien pourquoi, renchérit-il d'un air amusé.

En effet, je sais pourquoi. Je croise les doigts moi aussi pour que cette soirée tant attendue se passe pour le mieux. Et je me rassure en songeant qu'il n'y a pas de raison qu'il en soit autrement.

***

En bon cavalier qui se respecte, j'ai proposé à Stella de passer la prendre en moto pour la conduire moi-même au bal. Elle a d'abord hésité (je la soupçonne de ne pas être une grande fan de mon pilotage) mais elle a fini par accepter.

Arrivé devant chez elle, j'ai le sentiment d'être encore plus nerveux qu'au moment d'affronter Théo Cari aux championnats de France. Je tente de me calmer en songeant qu'il n'y a vraiment pas de quoi stresser. Je ne fais que me rendre à un bal, et puis ce n'est pas comme si c'était la première fois que je sortais avec une fille.

Le coeur battant, je prends une grande bouffée d'oxygène et me décide enfin à presser le bouton de la sonnette. Une seconde plus tard, la porte s'ouvre. Ce n'est pas Stella qui m'accueille mais son père.

_ Bonjour coach.

Le ton mal assuré que j'ai employé pour le saluer fait sourire Féri qui n'a pas l'habitude de me voir aussi timoré.

_ Salut Nolan. Tu es très élégant, remarque-t-il.

_ Merci.

_ Stella finit de se préparer, ça peut prendre un petit moment - tu connais les filles - donc tu ferais peut-être bien de rentrer et de patienter dans le salon.

Juste un mec bienOù les histoires vivent. Découvrez maintenant