Chapitre 75 (Nolan)

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Après plusieurs secondes d’euphorie suite à ma victoire, je me presse à mon tour au chevet d’Axel qui est parvenu à se relever et qui finit de récupérer assis sur un banc

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Après plusieurs secondes d’euphorie suite à ma victoire, je me presse à mon tour au chevet d’Axel qui est parvenu à se relever et qui finit de récupérer assis sur un banc. Nous échangeons une poignée de main respectueuse puis je file retrouver Stella pour la remercier de son précieux conseil qui m’a permis de l’emporter.

Quand j’arrive près d’elle, elle semble hésiter à m’enlacer pour me féliciter mais elle se contente finalement d’un large sourire qu’elle accompagne de ces quelques mots :

_ Et bien voilà, tu vois quand tu veux ! J’étais sûre que tu pouvais gagner.

_ Je crois qu’il faut que je te remercie. Ta stratégie a été payante.

_ Je t’avais bien dit qu’Axel détestait les revers.

Je profite qu’elle parle d’Axel pour revenir à la charge au sujet de la confidence qu’elle m’a faite tout à l’heure.

_ En revanche, tu ne m’as pas dit pourquoi tu le connais si bien ?

_ On a été proches pendant quelques temps, me répond-t-elle simplement.

_ Proches comment ? je la questionne encore.

Elle reste silencieuse, se contentant d’esquisser un sourire mystérieux en guise de réponse. D’ordinaire, je ne suis pas curieux de ce genre de choses mais là je veux absolument en savoir plus sur cette proximité entre Axel et Stella. Alors j’insiste :

_ Tu n’es tout de même pas sortie avec lui ?

Elle semble surprise que je fasse preuve de tant d’indiscrétion.

_ Pourquoi ? Qu’est-ce que ça peut te faire que je sois sortie avec lui ?

Elle s’interrompt quelques secondes avant de me lancer d'un air amusé :

_ Je rêve ou l’impitoyable Nolan Rive est jaloux ?

_ Jaloux ? Moi ? Pfff, pas du tout ! Qu’est-ce que tu vas chercher ? je réplique du tac au tac, alors en proie à une tension aussi soudaine que vive.

Comme je me sens le devoir de me justifier, je poursuis de plus belle (ou plutôt je balbutie car je ne suis pour ainsi dire pas très à l’aise) :

_ Pourquoi voudrais-tu que je sois jaloux de ce type ? Je suis beaucoup plus beau que lui et en plus je viens de le battre à la boxe ! Non vraiment, je n’ai aucune raison d’être jaloux. Et puis, pour que je le sois, il faudrait que j’éprouve des sentiments pour toi. Ce qui n’est pas le cas car c'est bien connu, on se déteste tous les deux. Tu n’es pas d’accord ?

Je n’attends qu’une chose, qu’elle se mette à parler. Mais elle ne daigne pas sortir de son mutisme. Elle préfère continuer à me fixer d’un drôle d’air que je ne sais pas comment interpréter. Est-elle déçue, amusée, ou bien gênée ? Je ne saurais le dire. Je me demande si elle croit vraiment que je suis jaloux d’Axel. J’espère que non parce-que la vérité c'est que je ne suis pas jaloux. Si je pose des questions à son sujet, c'est par simple curiosité et certainement pas parce-que je m’intéresserais à Stella et que je voudrais m’assurer qu’elle est sentimentalement disponible.

Cet étrange instant de latence prend fin quand Féri nous rejoint. Il s’approche de moi et me dit :

_ Félicitations, ton troisième round était impressionnant.

_ Ça veut dire que je peux faire de la compétition ? je lui lance avant d’ajouter dans la foulée sans gouter mon enthousiasme, je suis tellement excité à l’idée de participer aux championnats de France !

Face à mon emballement, Féri s’empresse de me tempérer :

_ Doucement Nolan. Il faut déjà te qualifier pour pouvoir y participer. Et puis, Axel a beau être un bon boxeur, son niveau n’est en rien comparable à celui des boxeurs qui combattent aux championnats de France. Ils frappent plus fort, ils se déplacent plus vite, ils ont une technique parfaite et un sens tactique très aiguisé. En bref, ils sont ce qui se fait de mieux en boxe dans ce pays et quand il est arrivé à Axel d’affronter l’un d’entre eux lors d’un tournoi de qualification, il n’a pas tenu plus d’un round. Tout ça pour dire que ce n’est pas parce-que tu l’as battu que tu dois te penser prêt à disputer les championnats nationaux. D’ailleurs, je peux te l’affirmer, tu n’es pas prêt.

Il guette ma réaction d’un œil attentif. Je marque un instant d’hésitation avant de finalement lui répondre d’un ton déterminé :

_ Bon et bien il ne me reste plus qu’à m’entrainer pour être prêt !

_ Tu n’abandonnes jamais, hein ?

_ Non jamais, j’ajoute dans un clin d’œil.

_ Ça ne m’étonne pas que vous vous entendiez si bien tous les deux, vous êtes aussi têtus l'un que l'autre, dit-il en s'adressant aussi à Stella.

_ Comment ça on s’entend bien ? C’est n’importe quoi, on ne s’entend pas bien du tout. Quand tu es arrivé, on était justement en train de se dire combien on se détestait. N’est-ce pas Nolan ? feint aussitôt Stella.

_ Absolument, on se déteste toujours autant, je m’écrie en tâchant d'avoir l'air convaincu.

_ Ça se voit, réplique Féri d’un ton ironique qui montre bien qu'il n'en croit pas un mot.

Il s’en suit quelques secondes de silence au cours desquelles Stella et moi échangeons des regards embarrassés. Après quoi, elle lance à son père, comme un moyen de fuir cette situation qui la met mal à l’aise :

_ Bon je vous laisse, je retourne m’entrainer sur le vélo.

_ Fais donc ça, lui dit son père, un large sourire toujours vissé aux lèvres.

Sans un mot de plus, Stella s’en va sautiller jusqu’au vélo elliptique qu’elle ne quitte plus depuis sa blessure.

Une fois seul avec lui, je lance au coach :

_ Alors ?

_ Alors quoi ?

_ Vous allez m’entrainer pour les championnats de France ? je lui demande encore.

_ C’est bien ce que je disais. Tu es une vraie tête de mule, dit-il d’abord avant d’ajouter, je vais t’entrainer pour la compétition...

_ C’est vrai ? je m’écrie aussitôt de joie. C’est génial !

Féri me fait ensuite une piqûre de rappel qui douche quelque peu mon excitation :

_ Je t’entrainerai si tes résultats scolaires du trimestre sont conformes au niveau que je t’ai demandé d’avoir.

_ Ne vous en faites pas pour ça. C’est une formalité, je lui assure en retour.

Cette sérénité affichée n’est qu’une façade. En réalité, je ne suis pas certain d’avoir des notes suffisantes pour obtenir 12 de moyenne comme il l’exige. J’ai beau avoir travaillé plus et avoir été aidé par Simon très régulièrement, mes récentes prouesses en histoire risquent de me coûter cher. Fort heureusement, il me reste quelques devoirs pour me rattraper. Les examens à venir seront décisifs, je n’aurai pas le droit à l’erreur.

La suite dès samedi ! ;)

Juste un mec bienOù les histoires vivent. Découvrez maintenant