Chapitre 120 (Kimi)

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Moi qui espérais profiter du week-end pour me remettre de mes péripéties familiales, il n'en a rien été. Et pour cause, je viens de le passer à m'en faire pour Simon. Vendredi, il m'a évitée toute la journée et depuis je n'ai plus de nouvelles de lui. Il n'a répondu à aucun des nombreux messages que je lui ai laissés et chaque fois que j'ai essayé de l'appeler je suis tombée sur son répondeur. Ce silence ne lui ressemble pas et il commence sérieusement à m'inquiéter.

Ce lundi matin, je me lève un peu plus tôt que d'habitude pour me rendre en avance au lycée. Je me poste juste devant les portes d'entrée du bâtiment et guette l'arrivée de Simon, bien décidée à lui demander de vive voix ce qu'il se passe. Mais les minutes s'égrènent et toujours aucune trace de lui. Se pourrait-il qu'il soit arrivé avant moi ? Je finis par m'en persuader et je m'en vais rejoindre ma salle de classe, songeant que je le verrai sûrement là-bas. Sur le chemin, je m'agace à l'idée de devoir attendre la pause de 10h pour m'entretenir avec lui car le cours de chimie n'est pas franchement un endroit propice à la discussion. Tant pis, j'attendrai le temps qu'il faut, du moment que Simon me donne des explications sur son comportement. Un comportement qui ne me plaît pas du tout au demeurant. Je n'apprécie pas qu'il m'ignore et je lui ferai savoir.

Lorsque je pénètre dans le laboratoire de sciences, je vais m'asseoir au premier rang comme j'en ai l'habitude. Je consacre les secondes qui suivent à scruter l'entrée de la salle, espérant apercevoir Simon qui n'est pas encore arrivé comme je l'avais supposé.

Un instant plus tard, le professeur entre à son tour dans la salle. Sans prendre la peine de s'excuser pour son retard, il rejoint d'un pas pressé son bureau et reprend le fil de la leçon que nous avions laissée inachevée la semaine précédente. Le cours commence, et Simon est toujours aux abonnés absents. 

Voir qu'il n'est pas en cours accroît encore mon inquiétude à tel point que j'en suis maintenant à me demander s'il ne lui est pas arrivé quelque chose ce week-end. Ceci expliquerait qu'il n'ait pas répondu au téléphone. Non, ses parents m'auraient prévenue s'il avait eu un problème, ou pas en fait car après tout je ne les ai vus qu'une seule fois, ce n'est pas comme si je faisais partie de la famille.

_ Pourvu qu'il ne lui soit rien arrivé de grave, je me répète intérieurement.

Je passe deux heures affreuses à envoyer des SMS à Simon pour tenter de savoir où il est. Mais j'ai beau le supplier de me répondre, il ne le fait pas et l'écran de mon téléphone (que je surveille à peu près toutes les dix secondes) reste désespérément vide de toute notification.

Quand la classe se termine enfin, je suis dans tous mes états. Je n'en peux plus d'angoisser à cause de Simon. Alors je me résous à faire ce que je m'étais pourtant promise de ne plus faire de l'année : aller parler à Nolan. Agir ainsi m'en coûte mais s'il y a quelqu'un qui peut me renseigner sur la raison de l'absence de Simon, c'est bien lui.

Quand Nolan sort de cours, je le prends en chasse à travers les couloirs et je le suis ainsi jusque dans une salle de travail. En entrant, je me sens soulagée de constater que la salle en question est déserte. Il n'y a que Nolan et moi, ce qui me va très bien car je ne tiens pas à ce que quelqu'un assiste à notre entrevue qui risque bien de dégénérer en scène de ménage tant la mésentente règne entre nous depuis que nous sommes presque sortis ensemble.

Lorsqu'il lève la tête du livre d'histoire qu'il vient tout juste d'ouvrir et qu'il constate ma présence, son visage se pare d'un air maussade. Il pousse aussi un long soupir qui témoigne de la joie intense qu'il éprouve de me trouver là, face à lui.

_ Kimi, qu'est-ce que tu fais ici ? me demande-t-il d'un ton glacial.

Je brûle d'envie de lui dire tout le mal que je pense de lui mais je me retiens de le faire. Il ne faudrait pas qu'il m'envoie balader avant de m'avoir donné l'information que je suis venue chercher alors je prends sur moi pour lui être agréable. J'ignore sa question et je tente plutôt de l'amadouer en lui faisant un compliment.

Juste un mec bienOù les histoires vivent. Découvrez maintenant