CHAPITRE 23

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Un rayon du soleil matinal filtra doucement par la fenêtre, glissant lentement le long des draps blancs avant de remonter jusqu'au visage de Daryl. L'archer entrouvrit un oeil brumeux, les dernières images de son rêve s'effaçant à mesure que son cerveau se remettait en route. Il soupira longuement et se retourna dans le grand lit, rivant ses iris bleus sur le corps de Tonie qui dormait dans son fauteuil, ses jambes étendues devant elle et les pieds posés au bord du lit. Il entendait la respiration lente et apaisée de son amie, et il esquissa un sourire en admirant secrètement le visage aux traits fins.

Il sentait son coeur s'accélérer un peu plus à mesure qu'il détaillait avec une envie timide les longs cils noirs et les lèvres toutes en courbes délicieuses, la peau fine et les mèches décolorées qui tombaient harmonieusement sur ses joues roses. C'était foutu, réalisa l'archer. Ce qu'il avait prit pour une simple lubie passagère s'était peu à peu transformé en obsession, et il se demanda pendant combien de temps il arriverait à se contrôler avant d'être obligé de céder à cette pulsion hormonale qui lui tambourinait constamment le crâne et qui lui ordonnait d'embrasser Tonie.

La simple idée du contact des lèvres de la jeune femme sur les siennes lui donna le tournis. Dire qu'il avait envie d'elle était en train de devenir un doux euphémisme. Il la désirait. Tout les jours un peu plus. Au début il pensait que c'était depuis ce matin à l'aube quand il l'avait découverte en train de se baigner dans le lac au milieu des lumières irréelles de la nature, mais il s'était rendu compte avec le temps que son attirance remontait en fait au jour même où elle avait débarqué dans sa vie. Au premier regard. Est ce qu'elle ressentait la même chose que lui ? Il ne savait pas vraiment. Il avait pourtant remarqué les regards discrets qu'elle posait parfois sur lui, à la dérobée. Même si il était un peu rouillé de ce côté là, il aurait quand même tendance à dire que c'était un signe encourageant. Mais elle était tellement différente de toutes les femmes qu'il avait connu jusqu'à présent que c'était difficile de se faire un avis tranché.

La jeune femme gigota dans son sommeil, coupant net les réflexions de Daryl, et il la regarda ouvrir les yeux en inspirant profondément. Tonie lança un regard à la ronde, le fragment doré dans sa pupille scintillant sous la lumière douce de cette fin de mois d'août. Elle se redressa difficilement dans son fauteuil, ses articulations la lançant douloureusement d'être resté toute la nuit dans une position inconfortable, quand elle remarqua enfin que son ami l'observait.

- Salut. Elle marmonna en passant une main sur son visage encore endormi.

Elle se leva de son fauteuil et étira ses bras tatoués, avant de s'avancer vers la fenêtre pour jeter un oeil à l'extérieur. Ce qui donna à l'archer tout le plaisir de mater discrètement sa chute de rein dévoilée par son débardeur qui remontait légèrement sur sa peau.

- Je vois un petit déj' qui se profile à l'horizon. Elle annonça en fixant leur campement de ses iris gris. Tu te sens d'attaque pour te lever ? Elle ajouta en se tournant vers le garçon.

Daryl hocha la tête, et il se redressa dans son lit, le drap glissant sur son torse nu. Tonie haussa un sourcil intéressé en observant les muscles dessinés, une bouffée de chaleur grimpant dans son cou jusqu'à ses joues, et elle détourna rapidement la tête avant de s'avancer vers le Redneck pour l'aider à mettre son débardeur qui avait été lavé la veille au soir par Beth, la fille cadette de Hershel. Le garçon grimaça de douleur quand il leva les bras pour enfiler le vêtement, sa blessure au flanc le tirant désagréablement, et il releva la tête vers Tonie qui lui offrait sa main pour se mettre debout. L'archer accepta le geste, et il glissa sa paume dans celle de son amie, avant que cette dernière ne le tire vers elle pour l'aider à se relever.

Il tituba légèrement, et posa son autre main sur la taille de la militaire pour se stabiliser, relevant la tête vers le visage vraiment très près de la jeune femme. Il rencontra les iris étonnants, sentit les battements de son coeur qui s'affolaient sous sa poitrine, et il cilla rapidement, incapable d'esquisser le moindre geste. Et il devina enfin qu'elle aussi en avait envie. Si il y avait bien un moment, un seul moment pour y aller, c'était maintenant.

Sua SponteOù les histoires vivent. Découvrez maintenant