CHAPITRE 30

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Daryl arpentait les bois à l'orée de la ferme, glissant ses pupilles tourmentées sur le sol à la recherche de bâtons assez fin et solides pour confectionner de nouveaux carreaux. Son coeur tambourinant contre sa cage thoracique, il ramassa une branche de châtaignier en essayant de ne pas penser à Tonie. La jeune femme n'était toujours pas revenue de son expédition en ville avec Rick et Glenn, et plus les minutes passaient, plus il commençait sérieusement à s'inquiéter.

Il savait que la militaire était capable de s'extirper de situations critiques. Mais il ne pouvait pas s'empêcher de se demander si il lui était arrivé quelque chose. Entre partir faire la guerre en Irak et évoluer dans un monde apocalyptique, la ligne était mince mais suffisante pour changer la donne.

Il était en colère. En colère qu'elle soit encore partie pour une expédition stupide alors qu'elle avait déjà donné beaucoup trop de sa personne pour retrouver Sophia. Il avait bien hésité à y aller quand Lori était venue le voir pour lui demander de ramener son mari, Glenn et la jeune femme. Mais après ce qui s'était passé avec la grange et la découverte de Sophia, après la réaction de Carol, il s'était refusé à agir à nouveau. Pour lui c'était clair, il était hors de question qu'il file à nouveau un coup de main. Et il avait fulminé quand la femme du Shérif l'avait traité d'égoïste. Putain, il avait faillit crever en partant à la recherche de Sophia. Il s'était assez sali les mains comme ça à aider les autres, pas question de renouveler l'expérience. C'est pour ça qu'il s'était intentionnellement éloigné du reste du groupe pour s'installer à l'écart. Il en avait sa claque.

Un bruissement de feuilles le fit relever la tête, et il dirigea ses pupilles bleues vers son campement sommaire où se trouvait Carol, en train d'observer les écureuils étendus à une corde qu'il avait chassé dans l'après midi. Fulminant de plus en plus, il s'avança rapidement jusqu'à la mère de famille.

- Qu'est ce que tu fous là ? Il cracha en arrivant dans son dos, la faisant sursauter.

- Je garde un oeil sur toi. Elle répondit de sa voix douce.

- T'es trop mignonne. Lança l'archer avec cynisme en faisant les cent pas devant elle.

- Je vais pas te laisser t'isoler. Tu as gagné ta place parmi nous.

- Si t'avais passé un peu plus de temps à t'occuper de ta gamine au lieu de fourrer ton nez dans les affaires des autres, elle serait toujours en vie !

Carol déglutit difficilement, mais elle soutint le regard du Redneck qui contenait à peine sa rage.

- Vas y. Elle lança après un silence. Continue.

- Continuer quoi ?

Il a dévisagea d'un regard noir, agacé par son calme. Il en avait vraiment plein le cul.

- Casse toi ! Il s'emporta en balançant un bras furieux. Je veux pas de toi ici ! T'es une sacrée emmerdeuse ! Il ajouta en la pointant d'un index rageur. Quoi, tu vas me demander de parler de mon père où une connerie dans le genre ?! Il ajouta dans un sifflement. Tu sais rien de moi !

Il fit quelque pas nerveux devant la mère de famille, avant de se pencher à nouveau vers elle en levant un doigt accusateur.

- T'es flippée. Tu flippes parce que t'es toute seule ! T'as plus de mari. Plus de fille. Il ajouta dans un ricanement sarcastique. Tu sais plus quoi foutre de ton temps. Et t'es pas mon problème ! Sophia était pas ma fille ! Tout ce que t'avais à faire c'était de garder un oeil sur elle !

Il rugit sa dernière phrase, avançant un pied furieux devant la mère de famille en approchant sa tête. Carol retint un petit sanglot effrayé en relevant le menton, mais elle ne bougea pas de sa place, encaissant la colère de l'archer sans rien dire.

Sua SponteOù les histoires vivent. Découvrez maintenant