Le soleil brûlait sa nuque moite. Son bras parcouru de fourmillements la lançait continuellement, dans un battement répétitif et lancinant qui descendait jusqu'au bout de ses doigts et remontait jusque dans son épaule. Elle sentait des gouttes de sueur perler sur son front, et chacun de ses pas devenait de plus en plus bredouillant et faible. Le bras puissant de Daryl enroulé autour de sa taille pour la soutenir, Tonie cligna faiblement des paupières en essayant de rester consciente, malgré le fait que tout son corps semblait vouloir l'attirer au sol, prêt à la lâcher à la moindre occasion. Elle sentait les coups d'oeil nerveux de Daryl se poser sur elle à intervalles réguliers, et elle lâcha un soupir par le nez en retenant un juron. Elle détestait être comme ça..
- On devrait s'arrêter cinq minutes. Proposa l'archer en lui lançant un nouveau regard en coin.
- Non, ça va aller. Elle répondit en feintant un sourire. Il nous reste à peine un kilomètre, je peux tenir jusque là.
- Ecoute ton mec pour une fois, Blondie. Cingla Merle de sa voix rocailleuse. Déjà que je suis pas le bienvenue dans votre domaine de luxe, je tiens pas en plus à me pointer avec le cadavre de ma belle soeur entre les bras.
La militaire roula des yeux en retenant un soupire d'exaspération, mais elle abdiqua silencieusement en laissant Daryl l'aider à s'asseoir contre un arbre. Le souffle court, elle chassa les perles de sueur qui maculaient son front d'un revers de la main, et elle entrouvrir les lèvres quand Daryl lui amena sa bouteille d'eau pour qu'elle puisse boire un peu. Elle le remercia d'un sourire en posant sa main sur la joue mal rasée de son amant, et ce dernier l'embrassa rapidement sur sa tempe chaude, avant qu'un coup de feu solitaire ne retentisse au loin.
Les deux amants se relevèrent dans un mouvement brusque en braquant leur regard alerte en direction de la déflagration, tandis que Merle fronçait les sourcils en tournant la tête vers les arbres hauts.
- La prison. Lâcha Tonie dans un souffle.
- C'est lui. Ajouta Merle d'une voix grave, en échangeant un regard sombre avec son cadet.
Daryl tourna la tête vers Tonie, dont l'éclat doré dans son iris scintillait nerveusement sous le soleil de fin d'après midi, avant que de nouveaux échos de tirs n'arrivent jusqu'à eux. Occultant totalement sa blessure qui avait affaiblit son corps, la militaire se mit aussitôt en mouvement en récupérant son Beretta à sa ceinture dans la foulée, Daryl et Merle à sa suite.
Son souffle erratique claquant brutalement contre ses tympans, en rythme avec les battements frénétiques de son coeur, elle traversa la végétation luxuriante en gardant ses prunelles braquées devant elle, en direction des coups de feu qui continuaient de s'enchainer. Elle entendait le croassement des corneilles affolées se mêler aux déflagrations alors que leurs silhouettes noires s'envolaient dans le ciel dénué de nuages, et elle serra les dents en accélérant l'allure, seulement régie par son instinct de Ranger profondément ancré.
Les tirs s'arrêtèrent enfin après plusieurs minutes, alors qu'ils commençaient à discerner les tours de garde de la prison dans leur champ de vision. Ralentissant l'allure à l'approche de la bâtisse, ils scrutèrent les lieux qui se dévoilaient à environ deux cent mètres, apercevant le Gouverneur en compagnie d'un de ses hommes près d'un Pick-Up garé à gauche de l'entrée principale, avant que le ronronnement caractéristique d'un moteur de voiture ne résonne à leurs oreilles. Fronçant les sourcils, Tonie observa indistinctement à travers la végétation luxuriante une camionnette rouge et blanche rouler à toute vitesse vers la prison. Le véhicule fonça droit sur les portails grillagés, les arrachant de terre à son passage, avant de s'arrêter au milieu du terrain herbeux. Quelque secondes plus tard la camionnette déversait son chargement d'une dizaine de rôdeurs sur l'herbe grasse, tandis que - alertés par le bruits - d'autres cadavres affamés déboulaient d'entre les arbres depuis la forêt.
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Sua Sponte
Fiksi Penggemar"Son coeur battant à cent à l'heure, Tonie continuait de fixer Glenn et le Shérif qui avançaient lentement, observant avec inquiétude les corps décharnés qui se retournaient de plus en plus à leur passage à mesure que la pluie les nettoyait de l'ode...