- Je peux savoir où on va, Tonie ? Grogna doucement Daryl, en marchant à la suite de la militaire.
- Je te l'ai dit. Répondit la jeune femme d'une voix évasive. Ton hibou nous a pas franchement rassasié. Alors pendant que les autres lavent leurs petites culottes autant qu'on se rendre utile en cherchant de quoi bouffer.
- Je suis pas sur qu'on trouve quoi que ce soit en contournant la forêt.. Fit remarquer l'archer, en lançant un regard vague sur les arbres verdoyants sur sa gauche.
L'hiver s'était écoulé. Rude. Froid. Le petit groupe mené par Rick avait passé ces derniers mois à se planquer de maison abandonnée en maison abandonnée, sans jamais se laisser le temps de baisser la garde ou de souffler. Tout le monde était à bout. Epuisé. Affamé. Leurs vêtements étaient tellement poisseux que c'était un miracle qu'ils ne se soient pas encore réduit en miettes sur leurs corps amaigris. Chaque seconde de leurs journées avaient été rythmées par la fuite des hordes qui semblaient se rejoindre à chaque point cardinal, à fouiller des lieux déserts de toute forme de vie pour trouver de quoi manger où se défendre, à fuir. Inlassablement. Continuellement. La tension se ressentait chez chacun d'eux, à chaque instant, prête à imploser. Alors quand ils s'étaient arrêté sur la route pour faire le point et se ravitailler en eau, Tonie avait sauté sur l'occasion pour s'échapper un court moment en compagnie de Daryl. La chassé était un prétexte bidon, évidement. Enfin, elle ouvrait l'oeil au cas où, mais son intention était bien différente.
- Tonie.. Marmonna l'archer qui perdait patience.
La jeune femme fit la sourde oreille aux ronchonnement de son ami, et elle s'arrêta enfin en se retournant vers lui avec un grand sourire.
- T'avais pas vraiment envie de chasser, hein ? Lança Daryl avec un sourire en coin, en observant l'éclat doré dans la pupille de la militaire.
- Pas vraiment, non. Répondit Tonie en hochant la tête.
Elle s'approcha de son ami sans le quitter des yeux, détaillant avec envie le regard tourmenté et les lèvres fines qu'elle avait à peine goûté ces derniers mois. Avec lenteur - pour apprécier chaque instant de ce moment - elle posa une main sur la joue mal rasée, et s'approcha pour déposer ses lèvres sur celles du Redneck.
Daryl ferma les yeux en sentant son visage fourmiller doucement à ce contact doux, avant d'enrober la taille fine de ses bras musclés en abandonnant toute délicatesse. Tonie lâcha un rire amusé contre ses lèvres alors qu'il la faisait reculer dans les fourrés et, dans leur précipitation, ils tombèrent à la renverse au milieu de la végétation luxuriante du début du printemps. Le garçon se releva sur ses mains en observant le visage de la militaire allongée sous lui qui riait aux éclats - pour la première fois depuis des mois - et il la rejoignit en gloussant doucement, avant que son regard ne soit happé par quelque chose au loin devant lui.
L'archer se releva rapidement sur ses pieds sans quitter des yeux ce qu'il observait, et il tendit le bras à Tonie pour l'aider à se relever. La jeune femme lui attrapa la main, et elle se redressa à ses côtés en tournant la tête dans la même direction.
A environ cinq cent mètres au milieu des arbres, se dressaient les tours de garde d'une prison d'où s'échappaient des grognements funestes. Les deux amis échangèrent un regard, et ils sortirent des buissons pour s'avancer jusqu'à un ancien chemin de fer qui bordait la propriété carcérale. En contrebas de leur position une plaine entourait le bâtiment planté au milieu de nulle part, et une petite rivière sortait des bois à leur droite. Deux rangées de barbelés délimitaient les contours de la prison dont les murs semblaient intacts, et des dizaines de rôdeurs déambulaient derrière d'un pas hagard, sous le soleil doré.
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Sua Sponte
Fanfiction"Son coeur battant à cent à l'heure, Tonie continuait de fixer Glenn et le Shérif qui avançaient lentement, observant avec inquiétude les corps décharnés qui se retournaient de plus en plus à leur passage à mesure que la pluie les nettoyait de l'ode...