Bienvenue là où vous deviez vous rendre...
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— Salut. Tonie et Rick, c'est ça ? Moi, c'est Negan, se présenta l'homme avec un nouveau rictus suffisant. Et j'apprécie pas que vous ayez tué mes hommes.
Tonie pinça les lèvres face au ton condescendant qu'il venait de prendre, comme s'il réprimandait deux enfants un peu trop hyperactifs. Sa peur continuait de s'éparpiller dans son corps à la manière d'une onde électrique, et sa rage palpitait lentement dans le fond de son ventre, lui faisant crisper ses poings.
— Aussi, continua Negan en pointant un index accusateur sur les deux leaders, quand j'envoie mes hommes tuer vos hommes pour avoir tué mes hommes... vous tuez encore plus de mes hommes. Pas cool, il ajouta de sa voix grave, en secouant brièvement la tête de déception. Pas cool. Vous avez pas idée à quel point toute cette merde c'est pas cool. Mais je pense que vous allez rapidement comprendre...
Tonie pouvait littéralement sentir l'esprit de Rick s'étioler dans la terreur la plus primaire possible à côté d'elle. Elle voyait du coin de l'oeil le visage de son frère de coeur se décomposer un peu plus à chaque seconde et cette expression, cette peur sans nom et sans limites gravée dans ses traits, attisait sa propre émotion qui continuait de s'étirer inlassablement dans son corps, gagnant du terrain sur le reste de sa personne.
— Ouais... murmura Negan en détournant la tête.
Son front se plissa légèrement, et il pinça brièvement les lèvres comme s'il était... comme s'il était attristé de tout ça. Le temps que Tonie cligne des yeux et l'expression avait disparue.
— Vous imaginez pas à quel point vous allez regretter d'avoir croisé ma route dans quelques minutes, il reprit en posant son attention sur la militaire.
Daryl sentit son coeur brûler dans sa poitrine alors que Negan sondait les prunelles argentées qui soutenaient son regard et le menton résolument relevé, et il serra les poings pour s'obliger à rester de marbre, insensible à la sensation de palpitation déréglée qui vibrait toujours autour de sa blessure. Negan esquissa un sourire, plus carnassier, en considérant les menottes aux poignets de la militaire et les trois hommes qui se tenaient toujours derrière elle.
— Oh que oui, il chantonna doucement en détaillant l'éclat doré qui brillait dans l'iris gauche.
Il lâcha un petit rire entre ses lèvres courbées en tournant la tête sur le shérif qui se liquéfiait sur place, avant de redresser les épaules en reprenant la parole de sa voix remplie de contrastes.
— Vous voyez, quoique vous fassiez, vous ne devez pas déconner avec le nouvel ordre mondial, il déclara dans le silence étouffant qui régnait sur la clairière sinistre. Le nouvel ordre mondial c'est ça, et c'est très simple. Alors, même si vous êtes complètement débiles, ce qui est fort probable, vous pouvez comprendre ça. Okay ? C'est parti, soyez attentifs.
Tonie le regarda déloger sa batte infernale de son épaule d'un mouvement fluide du poignet pour l'amener le long de son corps, avant qu'il n'en pointe l'extrémité juste à côté du visage de Rick, qui ravala un sursaut pétrifié en relevant la tête de côté. Les épaules du shérif s'affaissèrent encore un peu plus. Tonie pouvait voir les larmes de confusion et d'effroi s'amasser au bord de ses paupières. Negan pencha légèrement la tête sur le côté pour accrocher les iris bleus, son sourire revenant hanter ses lèvres.
— Vous me donnez ce que vous possédez, ou je vous tuerai, il expliqua calmement.
Il fixa un moment le shérif dont le corps continuait de frémir à chaque pulsation, avant de tourner son attention sur Tonie, sa batte s'écartant de la joue de Rick pour venir frôler celle de la militaire. Tonie ne bougea pas d'un millimètre, se contentant de serrer un peu plus les dents en gardant son regard rivé sur le visage suffisant qui les surplombait de toute sa hauteur.

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Sua Sponte
Fanfiction"Son coeur battant à cent à l'heure, Tonie continuait de fixer Glenn et le Shérif qui avançaient lentement, observant avec inquiétude les corps décharnés qui se retournaient de plus en plus à leur passage à mesure que la pluie les nettoyait de l'ode...