CHAPITRE 25

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Assise autour du feu de camp en compagnie du reste du groupe, Tonie mangeait son plat d'oeufs brouillés en laissant ses pensées vagabonder à leur guise sous sa boite crânienne tandis que le soleil matinal s'étirait paresseusement dans le ciel bleu. Le corps à corps fiévreux échangé avec Daryl la veille en début de soirée lui revint encore une fois en mémoire, et elle coula un regard discret en direction de l'archer qui était assit sur une chaise de camping à sa droite.

Elle avait encore du mal à croire que ça s'était vraiment produit. Le moment avait semblé tellement irréel, tellement insensé, qu'elle se demanda un instant si elle n'avait pas tout bonnement rêvé.

- Euh.. Les gars ? Appela soudain Glenn.

Tonie lança un rapide regard vers le Coréen qui s'était levé pour se mettre face à eux, continuant de se repasser en boucle le regard profond que Daryl avait eu sur elle la veille. Elle fronça doucement les sourcils, mal à l'aise, et tripota distraitement son assiette du bout de sa fourchette. Elle se sentait mal. Elle avait l'impression désagréable d'avoir utilisé l'archer pour assouvir sa colère et sa frustration. Mais d'un autre côté elle mentirait en disant qu'elle n'avait pas attendu ce moment depuis des jours.

- Alors.. Reprit Glenn, faisant à nouveau relever un regard peu intéressé de la part de la jeune militaire et des autres.

Elle devait une explication au Redneck. Parce qu'elle n'avait vraiment pas envie qu'il la voit comme une profiteuse. Elle ne voulait pas qu'il s'imagine qu'elle l'avait simplement utilisé comme un jouet avant de l'abandonner dans un coin une fois qu'elle avait eu ce qu'elle voulait. Ce n'était pas elle. Daryl avait une place particulière dans son coeur, ancrée à jamais. Et ce qu'ils avaient fait hier n'avait fait que dévoiler l'ampleur de ses sentiments profonds envers l'archer. Sauf qu'elle ne savait pas parler. Elle ne savait pas exprimer clairement ses pensées sans se mettre à bredouiller maladroitement. Tout ce qu'elle savait faire c'est donner des ordres et gérer des opérations militaires complexes. Alors avoir une conversation avec le cadet Dixon.. Ça relevait presque de l'absurde.

- La grange est pleine de rôdeurs. Annonça soudain Glenn.

Les réflexions de Tonie s'arrêtèrent brusquement. La militaire releva ses iris argentés vers le Coréen, braquant son regard perçant sur le visage inquiet du jeune homme. Autour d'elle tout le monde s'était arrêté dans son mouvement et avait reporté son attention sur Glenn. Digérant la nouvelle qui fit remonter un frisson désagréable le long de sa colonne vertébrale, Tonie crispa doucement la mâchoire, et elle glissa ses pupilles à l'éclat doré vers la bâtisse agricole qui se détachait au loin dans le dos du Coréen.

-

Cinq minutes plus tard ils étaient tous regroupés devant la grange, et Shane s'approcha pour lancer un regard à l'intérieur par un interstice entre deux planches de bois, avant de se retourner vers le groupe.

- Ne me dis pas que t'es d'accord avec ça. Il balança en marchant furieusement vers Rick.

- Non, je ne le suis pas. Cracha le Shérif. Mais on est des invités ici, ce ne sont pas nos terres.

- Oh putain, c'est nos vies mec !

- Baisse d'un ton. Ordonna Tonie en fusillant l'ancien flic du regard.

- On peut pas faire comme si de rien n'était. Objecta Andrea.

- Okay, soit on rentre là dedans et on fait ce qui doit être fait, soit on se barre d'ici. Reprit Shane. On a parlé de Fort Benning, et je crois qu'il serait temps de..

- On ne peut pas partir ! Coupa Rick.

- Pourquoi Rick ?! Pourquoi ?!

- Parce que ma fille est toujours là dehors. Cracha doucement Carol, les bras croisés sur sa poitrine.

Sua SponteOù les histoires vivent. Découvrez maintenant