Sua Sponte

CHAPITRE 57

- Okay, j'ai du mouvement. Murmura Tonie. Fenêtre de gauche. Huit cent cinquante mètres.

Allongée sur le sol aride en plein coeur du désert irakien, Tonie colla un peu plus ses jumelles contre ses rétines en fixant le bâtiment en ruines qui se trouvait à environ huit cent mètres devant eux, avant de lancer un regard de côté vers Dean allongé à sa droite. Le soldat hocha imperceptiblement la tête, l'oeil rivé sur la lunette de son Sniper Barrett, et il corrigea légèrement son angle de tir avant d'appuyer sur la détente. La déflagration résonna en écho dans le désert silencieux en soulevant un nuage de poussière, avant d'aller s'enfoncer dans le mur bétonné de la cabane deux secondes plus tard.

- Alors ? Demanda le militaire, en restant immobile.

- Trois mètres au dessus. Elle répondit, son iris à l'éclat doré à nouveau collé contre ses jumelles.

- Je vais rectifier.

En planque derrière une dune, Tonie et quatre soldats de son unité scrutaient les mouvements d'un petit groupe de terroristes retranchés dans la maison solitaire, qui les avaient attaqué un peu moins d'une heure plus tôt en tuant trois soldats d'une autre unité avec qui ils faisaient équipe. Ils avaient rapidement réussit à descendre deux des hommes, et ils attendaient à présent que les deux autres ne fasse une erreur de mouvement pour pouvoir les atteindre. La poussière qui se soulevait avec le vent sec se collait à son visage, asséchait sa bouche. Son front dégoulinait de sueur sous son casque, et le sable sous son corps brûlait sa peau sous son uniforme. Les secondes semblaient se décupler dans un mutisme assourdissant.

- Respire. Elle rassura de sa voix douce, en continuant de fixer un des deux hommes dont la silhouette se mouvait légèrement sur le côté de la fenêtre. Prends ton temps.

- Ouais..

Dean expira lentement en ramenant son iris contre la lentille de son Barrett, et il appuya sur la détente qui émit un léger cliquetis, signifiant que son chargeur était vide.

- Plus de munitions. Il déclara en tendant le chargeur à Tonie.

- Stilinski, trouve nous des pruneaux ! Lança la jeune femme, en tendant le boitier vide à sa nouvelle recrue.

Adossé contre la dune en contrebas de sa supérieure, entre Hatkins et Powell qui montaient la garde à gauche et à droite, le jeune homme se mit en mouvement, glissant contre le sable chaud en se remettant sur ses pieds, l'esprit encore sous le choc de la fusillade survenue un peu plus tôt.

- Où c'est ? Il demanda d'une voix mal assurée, en regardant autour de lui.

- Le mec qui s'est fait descendre. Il doit en avoir. Répondit Tonie, en ramenant son intérêt devant elle.

Stilinski tourna son regard perdu sur le cadavre du soldat qui gisait au sol, et il s'agenouilla à côté de lui en le retournant sur le dos, avant de lui fouiller les poches.

- C'est bon ? S'impatienta Tonie en surveillant les mouvements du terroriste à travers la lentille de ses jumelles.

- Je les ai. Répondit le soldat, en récupérant le chargeur dans une poche de la veste du type, avant d'aller les donner à sa supérieure.

La jeune femme récupéra le chargeur entre ses doigts fins, et elle le tendit à Dean qui le récupéra avant de l'enclencher dans son fusil, pendant que Stilinski se radossait contre la dune.

- Okay, même cible. Elle annonça, pendant qu'il amorçait manuellement la première balle.

- Merde, c'est enrayé. Cracha Dean.