Totalement immobile au milieu de la nappe de brouillard épaisse qui recouvrait les alentours de la forêt bourdonnante, Tonie resserra ses doigts fins autour du manche de son couteau, ses iris argentés fixant droit devant elle, ses tympans écoutant avec attention chaque râle putride qui résonnait dans l'atmosphère matinale.
Après avoir préparé un sac de vivres grâce aux provisions stockées par l'ancien propriétaire de la cabane dans laquelle elle s'était réfugiée, la militaire avait reprit la route juste avant le lever du soleil, marchant à travers les bois en direction du nord, avant de se laisser piéger par le brouillard dense qui était tombé soudainement, occultant sa vision à moins d'un mètre.
La jeune femme piétina nerveusement le sol recouvert de feuilles mortes en tournant la tête à droite et à gauche, surveillant la progression auditive des rôdeurs qui arrivaient vers elle, avant de balancer la lame affutée de son couteau dans le visage de la première silhouette qui se présenta en lâchant un grognement d'effort.
Elle retira rapidement son arme de la tempe putréfiée en faisant un pas en arrière alors que le monstre tombait lourdement au sol, et elle tourna sur elle même en relevant son bras, braquant ses iris perçants sur les contours d'une deuxième silhouette qui se dessinait sur sa gauche avant d'attaquer à nouveau.
Elle entendait les grognements se multiplier tout autour d'elle, son coeur palpiter violemment contre ses côtes.
Ses réflexes de Ranger reprenant rapidement le dessus sur sa peur, elle laissa son corps la guider en enchainant les coups de couteau dans les cerveaux immondes sans réfléchir, balançant son pied dans un corps avant d'en abattre un autre, serrant les dents sur sa respiration anxieuse, analysant l'espace autour d'elle d'un simple regard.
Observer. Attaquer. Se défendre. Vivre.
La militaire acheva un Macchabée allongé sur le sol en enfonçant son talon dans le visage en décomposition, le crâne pourri craquant sinistrement sous sa semelle en déversant des projections de sang marron, et elle se redressa rapidement en attrapant le bras décharné qui se tendait vers elle pour l'immobiliser, envoyant encore une fois son arme dans la tempe grisâtre, avant de ravaler un juron quand elle rata son geste et que la lame resta coincée en travers du visage déchiqueté sans atteindre le cerveau.
Elle fit quelques pas en arrière en continuant de tenir le geek à distance, tirant de toutes ses forces sur son arme pour la déloger, avant de butter contre un corps qui gisait au sol, tombant lourdement en arrière en entrainant le cadavre affamé avec elle. La jeune femme lâcha un cri de douleur quand son dos cogna contre la terre, braquant ses iris furieux sur le visage en décomposition qui claquait des dents à moins de vingt centimètres d'elle, et elle retira ses doigts du manche de son couteau toujours coincé dans la boite crânienne avant de tendre le bras vers son Beretta accroché à sa ceinture.
Elle récupéra son arme dans un geste vif, retirant la sécurité dans la foulée tout en continuant de se débattre, et elle colla le canon sous le menton en lambeaux avant d'appuyer sur la détente en détournant la tête.
Le sang gicla violemment sur son visage pâle en même temps que le corps retombait lourdement sur elle, et elle rouvrit les yeux en surveillant de tous les côtés, sa respiration erratique bourdonnant contre ses tympans, avant de pousser le corps sur le côté en envoyant une balle sur une autre silhouette qui se laissait tomber à genoux sur sa gauche.
Elle se redressa rapidement en lâchant une expiration lourde, fixant rageusement les cadavres immobiles avant de ramener son attention sur les autres qui continuaient de tituber dans sa direction. Elle compta rapidement les silhouettes sombres qui se mouvaient au milieu de la nappe de brouillard épaisse, et elle appuya à nouveau sur la détente en visant la tête la plus proche, avant de se pencher pour récupérer son couteau.
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Sua Sponte
Fanfiction"Son coeur battant à cent à l'heure, Tonie continuait de fixer Glenn et le Shérif qui avançaient lentement, observant avec inquiétude les corps décharnés qui se retournaient de plus en plus à leur passage à mesure que la pluie les nettoyait de l'ode...