CHAPITRE 58

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Assit sur le bord de la petite couchette, le dos adossé contre un coussin posé contre un barreau du lit superposé, Daryl re-vissait distraitement la pointe d'un de ses carreaux, tandis que Tonie dormait toujours profondément à côté de lui, son visage aux traits fins enfouit dans son oreiller. Le garçon lança un regard en direction de la militaire qui bougeait légèrement sous les draps, avant de relever la tête vers Carol qui arrivait dans l'encadrure de la porte.

- Comment elle va ? Elle demanda de sa voix douce, en s'adossant au chambranle.

Daryl tourna ses prunelles tourmentées vers la Ranger, observant un instant le dos de la jeune femme se soulever lentement à chacune de ses respirations.

- Elle a plus de fièvre. Il répondit simplement, en relevant la tête vers son amie.

- Tant mieux. Souria Carol.

L'archer esquissa un petit sourire timide, et il ramena son intérêt sur sa flèche qu'il continuait de triturer entre ses doigts.

- J'ai pas eu la chance de vous le dire plus tôt. Reprit Carol après un silence. Mais je suis contente que toi et Tonie vous soyez revenus.

- Pour quoi ? Marmonna Daryl. Pour ça ? Il ajouta en désignant la petite cellule d'un regard sombre.

- C'est notre maison. Fit remarquer son amie, en venant s'asseoir sur un petit tabouret à côté de lui.

- C'est un tombeau. Il lâcha d'une voix grave.

- C'est comme ça que T-Dog l'appelait. Elle déclara dans un souffle, en fixant un point invisible devant elle. Je croyais qu'il avait raison. Jusqu'à ce que tu me trouves. Elle ajouta en le regardant.

Le garçon retroussa le coin de ses lèvres en observant le profil de son amie qui le fixait tristement avant de baisser la tête vers le sol, et il mordilla nerveusement sa lèvre inférieure en tournant ses prunelles tourmentées sur son carreau.

- C'est ton frère. Elle reprit enfin avec douceur. Mais le laisse pas te tirer vers le bas. Après tout, regarde le chemin que tu as parcouru.

Elle désigna Tonie d'un regard, et Daryl suivit la direction des prunelles bleues, baissant la tête sur le visage endormi de la militaire qui fronçait doucement des sourcils dans son sommeil. Esquissant un sourire attendrit, il releva les yeux vers son amie qui l'observait, avant de lâcher un petit rire entre ses lèvres. Carol gloussa doucement à son tour, et elle secoua la tête alors qu'il continuait distraitement à réparer son carreau. Un silence apaisant s'étira au dessus d'eux, seulement perturbé par le sifflement discret du vent qui s'infiltrait dans les longs couloirs silencieux.

-

- Alpha Neuf, à couvert ! A couvert !

Tonie hurla ses ordres dans son oreillette, ses mains fermes enserrant violemment son fusil Sniper tandis que ses prunelles argentées observaient le chaos tout autour d'elle. Les tirs en rafale brutalisaient ses tympans, la poussière aride volait dans tout les sens à chaque déflagration, à chaque mouvement. La militaire se replia contre le mur d'un immeuble en ruines en jurant entre ses lèvres pincées, et elle se redressa rapidement en envoyant une rafale de balles vers leurs ennemis avant de se remettre à couvert.

- On percera jamais leur défense de front ! Hurla Dean en arrivant à côté d'elle, ses iris verts analysant nerveusement la scène.

Tonie tourna la tête vers un soldat effondré sur le sol sec, le corps criblé de balles, et elle ferma un instant les yeux en essayant de rester concentrée. Elle entendait sa respiration saccadées emplir tout son corps, bourdonner violemment à ses oreilles. Au dessus d'eux le ciel nocturne dénué d'un quelconque nuage déversait les rayons argentés de la lune ronde, la luminosité accrue éclairant la scène funeste, et la chaleur de la journée continuait de se répandre dans les rues, alourdissant chaque inspiration.

Sua SponteOù les histoires vivent. Découvrez maintenant