- Je comprends pourquoi mon père a arrêté de boire.
La voix douce de Beth résonna aux oreilles de Daryl, et le garçon releva la tête de son couteau qu'il s'amusait à planter dans les planches en bois du porche, braquant ses prunelles tourmentées vers la jeune fille qui était assise en face de lui contre une poutre.
- T'as envie de vomir ? Il demanda de sa voix rauque.
- Non. J'aimerais pouvoir me sentir comme ça tout le temps. C'est pas bien. Elle ajouta avec un petit sourire.
- Mmh.. Il marmonna entre ses lèvres en recommençant à planter le bout de sa lame contre le bois abimé. T'as de la chance, t'as l'alcool joyeux.
- C'est vrai, j'ai de la chance. Elle répondit doucement. Certains peuvent être de vrai cons quand ils ont bu. Elle ajouta d'un ton légèrement moqueur, en le regardant planter distraitement son couteau dans la poutre face à lui.
- Ouais.. Je suis un enfoiré quand j'ai bu. Il déclara en lui envoyant un petit sourire en coin.
Il détourna à nouveau le regard vers son arme, ses pensées tourbillonnant sous sa boîte crânienne alors que le concert incessant des insectes nocturnes résonnait de toutes parts. Le garçon reposa sou couteau en lançant un regard absent sur sa gauche, soupirant doucement, et il reprit la parole de sa voix rauque.
- Merle avait ce dealer. Il commença en relevant un instant la tête vers la cadette Greene. Un petit blanc super nerveux. Un jour on était chez lui à regarder la télé. Il expliqua en se grattant brièvement l'épaule. Il était même pas midi et on était déjà tous raides. Merle était défoncé. On regardait ce dessin animé et.. Merle arrêtait pas de sortir des conneries dessus. Il voulait pas lâcher l'affaire. Merle a jamais pu se taire. Il continua en recommençant à jouer avec son couteau. Le truc c'est que c'était le programme préféré du gamin de ce dealer. Et il voyait jamais ses gosses, alors il se sentait coupable ou un truc dans le genre. Alors il a foutu un coup de poing dans la tronche de Merle. Du coup j'ai commencé à frapper le petit nerveux, genre, vraiment fort. Aussi fort que je pouvais. Et là il sort son flingue, colle le canon juste là. Il expliqua en pointant un index sur sa tempe. Et il me dit je vais te buter, connard. Alors Merle braque son flingue sur lui. Tout le monde gueule, moi je gueule.. J'ai cru que j'étais mort. À cause d'un foutu dessin animé sur un chien qui parle. Il ajouta après un silence.
Il secoua doucement la tête en se remémorant ce souvenir, avant de ramener ses prunelles bleues sur son couteau qu'il continuait d'enfoncer dans les planches de bois.
- Comment tu t'en es sorti ? Demanda Beth en l'observant avec attention.
- Le petit nerveux m'a foutu un coup de poing dans le bide. J'ai gerbé. Il répondit après un silence. Ils ont commencé à se marrer tous les deux et ils ont complètement oublié.
Il s'arrêta à nouveau en ramenant son intérêt sur son arme, avant de relever la tête vers la cadette Greene qui l'écoutait attentivement.
- Tu veux savoir ce que j'étais avant tout ça ? Je faisais que traîner un peu partout avec Merle. Il avoua en baissant le regard, gêné. À faire tout ce qu'il disait qu'on allait faire ce jour là. J'étais personne. Juste un connard de redneck avec un type encore plus con comme grand frère.
- Jusqu'à ce que tu la rencontre ? Demanda doucement Beth en esquissant un sourire.
Daryl retroussa timidement le coin de ses lèvres en détournant le regard, fixant un instant un reflet de la lune qui se reflétait sur des gouttes d'eau emprisonnées sur les feuilles d'un buisson en hochant doucement la tête.
- Vous vous connaissiez depuis longtemps avant tout ça ? Reprit Beth.
- Une semaine, tout au plus. Il répondit en haussant une épaule, tout en ramenant ses iris tourmentés sur son couteau avec lequel il continuait de jouer distraitement. Elle venait d'emménager en face de chez nous, je lui ai filé un coup de main pour décharger ses affaires.
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Sua Sponte
Fanfiction"Son coeur battant à cent à l'heure, Tonie continuait de fixer Glenn et le Shérif qui avançaient lentement, observant avec inquiétude les corps décharnés qui se retournaient de plus en plus à leur passage à mesure que la pluie les nettoyait de l'ode...