Les corps collés et gesticulants continuaient de se cogner les uns aux autres tout autour du véhicule, occultant presque entièrement le ciel gris perle qui gouvernait la région. Les grognements emplissaient chaque atome d'atmosphère, étourdissaient les tympans de Tonie qui en était encore à reprendre sa respiration, ses iris à l'éclat doré fixant furieusement un geek qui tapait des mains sur le pare-brise en claquant sa mâchoire ( ou du moins ce qu'il en restait ). Les sons étaient assourdissants, développaient la nervosité qui roulaient dans leur corps, se mêlaient à leurs respirations saccadées.
— Le verre va tenir, hein ? Demanda Aaron depuis la banquette arrière, ses prunelles candides glissant avec inquiétude sur la marée de cadavres puants qui tapaient des mains sur la carrosserie.
— Peut-être, répondit Daryl, son couteau à la main prêt à servir et un pied posé sur le tableau de bord. Peut-être qu'on peut les occulter pour qu'ils ne nous voient pas, il ajouta en regardant autour de lui. D'ici quelques heures, quelque chose passera par là et ils suivront le bruit.
Sa poitrine se soulevant rapidement et son couteau ancré dans son poing, Tonie lança un regard dubitatif au Redneck qui continuait de tendre le cou tout autour de lui.
— Il doit bien y avoir quelque chose ici pour occulter les vitres, continua l'archer, alors qu'Aaron se mettait déjà à fouiller dans les rangements des portières arrières.
— On peut couper les tissus des sièges, proposa Aaron.
Tonie se mit à son tour à explorer l'habitacle autour d'elle, fouillant dans la boîte à gants avant de passer ses mains autour de son siège, avant que ses doigts n'entrent en contact avec un morceau de papier chiffonné. Haussant un sourcil curieux, elle le récupéra dans sa main et l'aplatit sommairement pour lire le texte. Quelques mots en vrac étaient inscrits d'une écriture nerveuse, mais le message était on ne peu plus clair : Piège. Mauvaises personnes arrivent. Ne restez pas. La crispation dans sa nuque s'accentuant un peu plus, elle échangea un regard tendu avec l'archer qui venait de lire la note à son tour, et qui lâcha une expiration bruyante en ravalant la boule d'inquiétude qui venait de remonter dans sa gorge, s'interdisant de céder à la panique. Sur la banquette arrière, les prunelles candide de leur compagnon de voyage s'écarquillèrent d'une peur viscérale quand il prit connaissance du message, et Tonie chiffonna à nouveau le morceau de papier en le balançant sur le tableau de bord, recommençant son va-et-viens nerveux de la rétine pour surveiller les visages décharnés qui continuaient de les encercler.
Le silence s'installa rapidement entre eux. Plus d'une demi-heure passa sans qu'ils ne prononcent un seul mot, tous les trois accaparés dans leur contemplation du spectacle immonde qui s'offrait à eux sur trois cent soixante degrés et dont la nuisance sonore ne tarissait pas instant. Ils avaient rapidement laissé tomber l'idée d'occulter les fenêtres, faute de moyen. Tout ce qu'ils pouvaient faire c'était d'attendre. Attendre et espérer qu'un quelconque événement arrive et intéresse assez les Macchabées.
La tête posée sur l'appuie-tête de son siège, Tonie cilla lentement en détaillant d'un regard stoïque un geek au front dégarni qui était complètement aplatit contre le pare-brise avant, coincé en sandwich entre deux de ses potes et s'égosillant comme un fan hystérique à concert de heavy metal. Soupirant doucement, elle tourna son intérêt sur Daryl, qui capta automatiquement les iris gris alors qu'elle esquissait une moue plus ennuyée qu'inquiète. Le garçon esquissa un sourire en coin, échangeant quelques paroles en pensée avec elle alors qu'elle souriait à son tour. Leurs iris pétillants de malice, ils se mirent à pouffer doucement, presque fatigués de leur comportement absolument pas conventionnel vu leur situation alors qu'Aaron haussait des sourcils confus depuis la banquette arrière. Leur fou rire s'accentua légèrement, contrastant avec les grognements menaçants des geeks qui les encerclaient.
VOUS LISEZ
Sua Sponte
Fanfiction"Son coeur battant à cent à l'heure, Tonie continuait de fixer Glenn et le Shérif qui avançaient lentement, observant avec inquiétude les corps décharnés qui se retournaient de plus en plus à leur passage à mesure que la pluie les nettoyait de l'ode...