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« Beaucoup de sang va couler »
Tonie étouffa un petit gémissement dans son oreiller en sentant la réalité se substituer aux dernières traces de son cauchemar, les premiers rayons du soleil qui entraient par la fenêtre de la chambre l'obligeant à plisser les yeux. Elle sentit le tiraillement de sa blessure revenir à mesure que son sommeil reculait, moins présent que la veille grâce aux antibiotiques, et elle se força à ouvrir un oeil hagard, posant son regard quelque part entre la réalité et son subconscient, avant d'entendre son chaton miauler plaintivement dans son dos.
— Daryl ? elle appela doucement, tout en tendant son bras droit pour chercher la présence de l'archer dans le grand lit.
Mais elle ne trouva que du vide sur les draps froissés. Le chaton miaula encore, et elle lâcha un grognement en fronçant les sourcils, avant de relever la tête, balançant un regard endormi sur la chambre silencieuse faiblement éclairée par le lever du jour.
Il avait pris sa veste, elle pensa dans une semi-conscience.
Elle arrêta son intérêt sur le chaton qui était assis devant la porte fermée et qui venait de tourner la tête vers elle l'entendant bouger, ses grands yeux bleus la fixant avec toute la tristesse du monde dans le regard. L'animal émit un nouveau miaulement aigu et suppliant.
— Ça va, ça va, j'arrive... marmonna Tonie en repoussant mollement les draps.
Elle s'assit sur le bord du lit en plantant ses coudes sur ses cuisses et passa ses mains sur son visage pour se forcer à se réveiller, ses cheveux blonds tombant devant sa vision dans tous les sens.
— Deux minutes, elle implora alors que le chaton commençait à gratter la porte avec ses griffes.
Elle lâcha un profond soupir en l'entendant se plaindre une énième fois, et elle récupéra son jean posé au sol, l'enfilant avec des gestes prudents pour ne pas arracher ses points, avant de mettre ses bottines et d'aller ouvrir la porte. Le chaton s'engouffra aussitôt dans le salon bombardé de lumière matinale, ses pattes arquées glissant sur le parquet.
— Daryl ? appela Tonie en passant une main dans ses cheveux en désordre, ses pupilles brouillées de sommeil cherchant la présence de l'archer autour d'elle.
Elle lança un regard à la bouteille de bourbon et au verre vide toujours posés sur le plan de travail à sa gauche et nota l'absence de l'arbalète sur la table basse, et elle sortit sous le porche en fouillant les alentours du regard, son animal glissant entre ses jambes pour aller se soulager dans un coin privé sous un bosquet. La militaire descendit les marches et tourna à gauche pour rejoindre le garage, avant de se figer devant l'entrée grande ouverte qui signalait l'absence de la moto de son amant.
Elle aurait pu penser qu'il était seulement parti faire un tour. Qu'il était allé chasser quelques lapins ou autre, comme il le faisait souvent quand il avait besoin de réfléchir ou de se retrouver seul. Mais pas après hier. Pas après hier... Elle le connaissait trop bien pour ça.
Tonie sentit son coeur s'emballer rapidement dans sa poitrine, et elle pivota sur ses talons pour regagner la rue à grandes enjambées, continuant de balancer son regard à droite et à gauche en espérant se tromper, en espérant le voir apparaître au détour d'une maison. Une main posée sur sa blessure qui protestait devant autant de mouvement de sa part, elle tourna à l'angle pour rejoindre le portail de l'entrée, ses prunelles grises se posant sur les silhouettes de Rick, Tobin, Morgan, Abraham et Sasha qui semblaient en pleine discussion.
— Rick ! elle appela d'une voix beaucoup plus en détresse qu'elle ne le voulait.
La lettre d'adieux de Carol toujours dans son poing, le shérif se retourna dans un mouvement vif en entendant la militaire, braquant son regard déjà fébrile et en alerte sur la silhouette de la jeune femme qui marchait rapidement vers eux, son chaton trottinant derrière elle. Elle avait le visage livide et déjà luisant de sueur sous l'effort qu'elle donnait malgré son état.

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Sua Sponte
Fiksi Penggemar"Son coeur battant à cent à l'heure, Tonie continuait de fixer Glenn et le Shérif qui avançaient lentement, observant avec inquiétude les corps décharnés qui se retournaient de plus en plus à leur passage à mesure que la pluie les nettoyait de l'ode...