CHAPITRE 35

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- C'est complètement bouché sur plusieurs kilomètres. On arrivera pas par cette voie.

Merle venait de revenir vers Daryl et Tonie qui attendaient près du Pick-Up, au milieu de centaines d'autres émigrés fuyant leur foyer sous le ciel étoilé. Ils étaient parti en fin d'après midi pour rejoindre le camp de réfugiés d'Atlanta, avant de se retrouver coincés dans les bouchons. Les véhicules étaient à l'arrêt depuis plus d'une heure, empêchant toute progression, et personne ne savait ce qu'ils étaient censé faire. La panique s'insinuait en chacun d'eux, les parents tentaient de faire bonne figure face à leurs enfants exténués et angoissés. D'autres patientaient en essayant de s'occuper comme ils le pouvaient, et on entendait au loin les échos de quelque Klaxons actionnés sous les murmures des conversations qui bourdonnaient contre les tympans de Tonie. Une brume légère traversait les voies, se détachant doucement sous la clarté de la lune pleine accrochée dans le ciel d'un noir d'encre.

- C'est comment à la radio ? Lança Merle en regardant la jeune femme.

- Silence complet. Ils diffusent même plus le message de sécurité ni celui sur les centres de réfugiés. Y'a plus que des parasites. Ils sont en train de perdre le contrôle de la situation.

Elle avait ajouté cela dans un murmure pour ne pas alerter les gens autour d'eux, fixant ses iris argentés sur les deux frères Dixon. Un hélicoptère passa au dessus d'eux, leur faisant relever la tête, et la jeune femme suivit sa progression en observant les petites lumières rouges et vertes de l'engin clignoter faiblement dans les airs, quand une voix féminine résonna dans son dos.

- Pourquoi est ce qu'ils arrêteraient de diffuser le message sur le centre de réfugiés ?

Tonie tourna la tête vers la femme qui parlait, l'observant marcher d'un pas rapide à côté d'un homme brun assez grand qui portait un t-shirt gris de son département de police.

- J'en sais rien. Répondit l'homme en baladant son regard autour de lui.

- Tu crois qu'ils renvoient les gens chez eux ? Continua la femme de sa voix anxieuse.

- Ils vont avoir une émeute sur les bras si ils essaient. Lança le flic en lançant un regard absent en direction de Tonie.

La jeune femme baissa les yeux alors que l'homme et la femme continuaient leur route, avant de reprendre la parole.

- Je vais aller voir plus loin.

- Je viens avec toi. Lança Daryl.

La militaire hocha la tête, et ils se mirent en route avec l'archer, zigzaguant entre les voitures entassées les unes derrière les autres pendant que Merle restait près du Pick-Up pour trouver un moyen de faire demi tour et de sortir de la route départementale.

L'explosion sourde des bombes résonna alors au loin, faisant déglutir la jeune femme, et elle échangea un regard avec Daryl.

- C'est pas le tonnerre, ça.. Marmonna le chasseur avec gravité.

- Viens.

Elle quitta la route et s'engouffra parmi les arbres, croisant des petits groupes de personnes qui avaient tous le regard tourné vers la ville d'Atlanta, leur visage pétrifié dans une expression d'horreur.

Ils marchèrent encore sur quelques mètres, quand la jeune femme se stoppa net en rivant ses iris argentés sur le sommet des buildings de la grande ville qui se détachaient doucement sous le ciel étoilé. Daryl s'arrêta à côté d'elle, tournant la tête dans la même direction, et ils observèrent en silence une dizaine d'hélicoptères de l'armée voler vers la ville, seulement visibles avec leurs signaux lumineux et le bruit des hélices qui fouettaient l'air. Deux secondes plus tard la ville s'embrasait sous les bombes largués, le Napalm meurtrier s'enflammant à travers les rues et avenues dans plusieurs immenses explosions, les globes de feu éclairant le ciel de leurs lueurs orangées.

Sua SponteOù les histoires vivent. Découvrez maintenant