CHAPITRE 59

1.6K 70 1
                                        

Un rayon de soleil matinal filtra par les grandes fenêtres à barreaux de la prison, glissant jusqu'au visage endormi de Tonie. La jeune femme entrouvrit un oeil brumeux en sentant son rêve s'éteindre rapidement, et elle braqua son iris à l'éclat doré sur la nuque de Daryl, endormi dos à elle sur le petit lit de leur cellule. Un bras autour de la taille de l'archer, la Ranger resta fixer calmement l'épiderme hâlé de son amant, glissant ses prunelles ensommeillées jusqu'aux cicatrices qui barraient son dos musclé, spectres indélébiles de son passé d'enfant battu. Soupirant doucement, Tonie resserra sa prise autour de la taille du Redneck en se collant contre le corps chaud, et elle embrassa tendrement la nuque masculine alors qu'il grognait doucement en émergeant.

Daryl se retourna sous les draps froissés, et il vrilla son regard tourmenté dans celui de la militaire en caressant d'un regard les émotions qui passaient sur son visage aux traits fins.

- Tu crois qu'ils vont réussir à trouver un arrangement ? Elle demanda enfin dans un souffle.

Un peu moins d'une semaine avait passé depuis la visite d'Andrea à la prison. Dans un peu moins de trois heures Rick, Daryl et Hershel devaient se rendre à un lieux de rendez vous à mi-chemin entre Woodbury et le bâtiment pénitentiaire pour une entrevue avec le Gouverneur, à la demande de l'ancienne avocate. La jeune femme avait supplié les deux leaders de se rencontrer pour essayer de trouver un terrain d'entente, et ainsi éviter une guerre inutile qu'elle craignait pour les deux camps. Sa proposition était honorable, mais Tonie avait peu d'espoir qu'elle se concrétise en un accord de paix. Il s'était passé trop de choses pour que ni Rick ni le Gouverneur ne cède. Ce rendez vous n'était qu'une pause avant l'inexorable guerre qui se préparait sur les deux fronts. Un espoir fou d'entente démocratique, vestige d'une civilisation qui n'existait plus depuis longtemps.

- Pas vraiment. Avoua Daryl de sa voix rauque, avant d'apposer un baiser sur le front de la jeune femme tout en l'attirant contre lui.

Il enfouit son visage dans le cou chaud de la militaire, fermant un instant les yeux pour apprécier ces quelques minutes de calme avant de devoir affronter une nouvelle journée au milieu de l'apocalypse qu'était devenue leur vie.

- Même si le Gouverneur propose un accord, j'arriverais pas à le croire. Il reprit après un silence, son souffle percutant l'épiderme féminin.

- Au moins ça nous donnera du temps supplémentaire pour se préparer. Rétorqua doucement Tonie en haussant une épaule.

- Mmh.. Il marmonna tout bas en glissant ses lèvres dans le cou de son amie, avant de se relever sur un coude en posant son regard sur le bandage qu'elle portait toujours autour de sa blessure. Et ton bras ?

- Avec les armes à feu ça va, mais j'ai pas encore assez de force pour reprendre mon arc. Elle grogna d'une voix agacée, en lançant un regard noir à son bras blessé.

- Tire pas trop dessus. Il demanda en l'embrassant rapidement au coin des lèvres, avant de s'asseoir au bord du lit.

- J'ai pas vraiment le choix. Rétorqua la jeune femme d'un haussement d'épaule, en l'observant s'allumer une cigarette. Je veux pas me retrouver dos au mur si ce connard vient nous rendre visite. Et j'ai déjà raté assez d'expéditions comme ça.

- Tant mieux. Il lâcha dans un sourire en relâchant une bouffée de nicotine, pendant qu'elle revenait entourer sa taille de ses bras en posant son menton sur son épaule musclée. Je préfère te savoir ici qu'à crapahuter dans la nature.

- Au moins je suis utile quand je suis dehors. Elle rétorqua, alors qu'il lui lançait un regard amusé par dessus son épaule. Si je reste une semaine de plus enfermé ici je vais finir par péter un câble.

Sua SponteOù les histoires vivent. Découvrez maintenant