Sua Sponte

CHAPITRE 42

Ses iris à l'éclat doré fixés sur les détenus immobiles, Tonie se redressa lentement en suivant du regard Daryl qui continuait de braquer son arbalète sur eux.

- Vous êtes qui, putain ? Grogna le Redneck en faisant un pas vers eux.

- Vous, vous êtes qui putain ? Rétorqua un des prisonniers.

- Il saigne beaucoup. Annonça Rick, ramenant l'attention de la jeune femme sur la jambe mutilée d'Hershel. Il faut qu'on reparte. Maggie. Il appela en releva un visage pâle vers la fille Greene qui se mit aussitôt en mouvement. Appuie sur le genoux de toutes tes forces, okay ?

La brunette hocha nerveusement la tête en s'exécutant, tandis que Daryl reprenait la parole dans leur dos.

- Pourquoi vous sortiriez pas de là ? Lança l'archer aux détenus, en continuant de garder le viseur de son arbalète collé contre son oeil. Lentement.

Les cinq hommes obtempérèrent sans broncher, marchant avec prudence vers le Redneck.

- Qu'est ce qui lui est arrivé ? Demanda l'un des hommes.

Tonie tourna un instant la tête vers celui qui avait posé la question, en profitant pour détailler les silhouettes des cinq détenus. Celui qui venait de parler avait des cheveux longs et bruns attachés en catogan, typé Latino, et il avait noué le haut de sa tenue de prisonnier autour de sa taille. Elle nota également un Smith & Wesson coincé sous le noeud de l'uniforme. Il y avait aussi un type d'une quarantaine d'années aux cheveux roux avec une moustache à la Dali, et trois gaillards à la peau d'ébène, dont l'un d'eux devait faire au moins deux mètres.

- Il a été mordu. Répondit Daryl d'une voix mauvaise, le doigt sur la détente de son arme.

- Mordu ? Répéta celui au catogan en tendant la main vers le revolver coincé à sa ceinture.

- Whoa, whoa, whoa.. Lâcha Daryl, tandis que T-Dog dégainait son arme. On se calme. Pas la peine de faire plus de dégâts. Il ajouta, alors que le détenu faisait glisser son Smith entre lui et T-Dog dans un geste stressé.

- Maintiens ça en place. Pressa Rick en montrant les gestes à faire à Maggie qui hochait frénétiquement de la tête en compressant le moignon sanglant de son père avec des torchons ramassés sur le sol. Aussi longtemps que possible.

- D'accord. Bredouilla la brunette.

- Vous avez du matériel médical ? Lâcha Glenn en passant devant les détenus pour rejoindre les cuisines.

- Whoa, tu vas où là ?! Balança le grand gaillard de deux mètres, qui tenait une barre de fer dans les mains.

Les doubles portes de la cafétéria tremblèrent dans leurs gongs sous l'assaut des rôdeurs affamés, dont les grognements revinrent hanter les tympans des survivants. Le carreau maladroitement coincé par Daryl sous les poignées vacilla sur place, comme un rappel à l'ordre du peu de temps qu'ils avaient pour trouver une issue.

- Vous êtes qui, bordel ? Insista le prisonnier au catogan, en continuant de braquer Daryl de son revolver.

- Vous ressemblez pas à une équipe de secours. Rétorqua celui avec la moustache.

- Si c'est une équipe de sauvetage que vous attendez, vous pouvez faire une croix dessus. Balança Tonie, en redressant Hershel par les épaules.

Un grand fracas résonna depuis la cuisine, au moment où Glenn vidait le contenu posé sur un chariot dans un geste brusque, avant de le faire rouler jusqu'au père de sa petite amie.

- Allez, il faut qu'on se bouge ! Allez ! Rugit le Shérif dans un grondement, en aidant Tonie à soulever Hershel pour l'allonger sur le brancard improvisé.