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Une nouvelle journée suffocante s'étirait au-dessus des têtes épuisées du petit groupe de survivants silencieux, dont le rythme d'allure avait encore ralenti de moitié. Les talons de leurs chaussures raclant mollement le goudron chaud, ils se contentaient d'avancer en essayant de ne pas réfléchir, gardant le peu de forces qu'il leur restait pour réussir à mettre un pied devant l'autre.
Fermant la marche aux côtés de Daryl, Tonie cilla lentement sous les rayons brûlants du soleil qui tapait sur son crâne, sa main droite tenant le chaton qui haletait doucement contre son ventre, son blouson en cuir qui lui semblait de trop accroché autour de sa taille réchauffant ses hanches qui protestaient de douleur.
- Tonie ? Appela doucement Glenn, faisant relever la tête à la jeune femme.
La Ranger observa la petite bouteille d'eau aux trois quarts vide que lui tendait le garçon - dernière réserve qu'ils avaient - et elle esquissa un sourire de remerciement en attrapant le contenant, prenant une maigre gorgée avant de verser quelques gouttes dans le bouchon pour faire boire le chaton. L'animal lécha goulument le liquide salvateur, sa petite langue rugueuse frottant avec avidité le plastique pour ne rien laisser, et la jeune femme referma la bouteille avant de la rendre à Glenn, qui la tendit à Daryl qui marchait à gauche de la militaire.
- Daryl ?
Le Redneck détacha ses prunelles tourmentées du sol, et il marmonna un « non » entre ses lèvres en baissant la tête, faisant pincer d'inquiétude les lèvres de Tonie.
- Daryl ? Insista doucement Glenn en gardant son bras tendu.
- Insiste pas. Grogna l'archer après avoir envoyé un regard noir au garçon.Tonie échangea un regard grave avec le Coréen, sa main droite accompagnant distraitement le chaton qui voulait grimper sur son épaule, et elle ramena son intérêt sur Daryl qui se murait dans un mutisme endeuillé, avant que Glenn ne reprenne la parole.
- Eh.. Il lança à l'attention du Redneck. On peut y arriver ensemble, mais on s'en sortira seulement ensemble.
Daryl ralenti légèrement l'allure en lâchant un soupir derrière ses lèvres pincées, fixant son ami qui accélérait sensiblement l'allure pour revenir aux côtés de Maggie, et il échangea un regard avec Tonie qui l'observait avec douceur, avant de déporter son attention sur l'orée des bois sur sa gauche.
- Dis-leur que je suis allé chercher de l'eau. Il déclara avant de s'éloigner entre les arbres.
La jeune femme hocha mollement la tête en le suivant des yeux alors qu'il franchissait le talus, observant la silhouette disparaître rapidement avant de ramener son intérêt devant elle.
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Le chant discret des sauterelles accompagnant ses pas, Daryl émergea d'entre les arbres quelques minutes plus tard, fixant son regard tourmenté sur le petit chemin de terre qui s'étirait devant lui et qui menait à une grange abandonnée située à environ cinquante mètres, et il fit quelques pas vers la bâtisse modeste en surveillant les alentours, avant de se laisser tomber contre le tronc d'un jeune châtaignier, dont les branches feuillues offraient un coin d'ombre bienvenu.
Gardant son arbalète contre son épaule, le garçon s'adossa contre le tronc rêche en récupérant ses cigarettes dans une poche de sa veste en cuir sans manches, ses prunelles bleues continuant d'observer la grange silencieuse alors que son esprit était accaparé par une multitude de pensées torturées. Refermant ses doigts sur les quelques cigarettes qui lui restait, il les sortit de sa poche avant de baisser la tête sur les petits tubes de nicotine légèrement tordus, certains cassés en deux, qui reposaient dans sa paume de main avec son Zippo, et il attrapa la moins abîmée pour la coincer entre ses lèvres, avant d'actionner son briquet. La flamme orangée fit grésiller le tabac sec, et il referma le capot du Zippo d'un geste sec en aspirant une longue bouffée, relevant la tête vers la grange en repliant ses jambes devant lui. Il posa ses poignets sur ses genoux en relâchant un nuage blanc dans l'air moite et lourd, ses doigts fins jouant distraitement avec son briquet alors que le silence royal de la nature apaisante l'entourait de toutes part.
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Sua Sponte
أدب الهواة"Son coeur battant à cent à l'heure, Tonie continuait de fixer Glenn et le Shérif qui avançaient lentement, observant avec inquiétude les corps décharnés qui se retournaient de plus en plus à leur passage à mesure que la pluie les nettoyait de l'ode...