Qui se ressemble... ( I.E. Fanfiction )

116: Le face à face des deux Jude

- Non... il ne faut pas que je le laisse m'influencer..., essaya-t-elle de résister.

- Tu crois que c'est si facile ?, lui demanda sa voix grave en la regardant.

Rhea sursauta et releva la tête vers lui. Ray abordait son expression habituelle, effrayante pour la plupart, mais mystérieuse et intrigante pour son ancienne joueuse. Celle-ci perdait de plus en plus le contrôle qu'elle avait sur elle-même, et le commandant le savait parfaitement.

- Tes dribbles. Tes feintes. L'ensemble de ton jeu. Tout ce que tu sais sur le foot, c'est à moi que tu le dois.

Ray Dark se mit à sourire machiavéliquement, parmi l'obscurité qui les entourait.

- Je t'ai tout appris Rhea, et tu le sais pertinemment.

- Non...

- Tout ce que tu fais est influencé par moi, il ne peut pas en être autrement.

- C'est faux !

- Et pourtant si, c'est la vérité, tu l'as simplement oublié, lui affirma-t-il. Regarde cette équipe par exemple. Elle joue avec une grande force en ne visant que la victoire, peu importe les moyens. Une équipe où la confiance et l'attachement n'est qu'une faiblesse.

- C'est...

- Oui, ils sont exactement comme toi. Quand tu dominais le football à la Royale Académie. Voilà, c'est ça que tu as oublié. C'est ça que tu as perdu. Ta rancœur et ta détermination.

- C'est faux, je n'ai rien oublié !, se défendit-elle. Au contraire, en jouant avec de nouvelles personnes, j'y ai gagné beaucoup plus que je n'ai perdu ! Maintenant grâce à eux, je sais la joie que c'est de remporter un match en compagnie de ses amis, sans qu'ils ne soient satisfaits de détruire leurs adversaires !

- Tu ne vas quand même pas me dire que c'est ça le football auquel tu aspires.

- Hein ?, sursauta-t-elle, toute surprise.

- Des amis ? Tu n'as pas besoin d'amis Rhea, tu n'en as jamais eu besoin. C'est ta haine qui t'a toujours fait gravir les échelons, pas tes amis. Tu es ma plus belle création, souple, légère et intelligente. Capable de maîtriser le cours du jeu à la perfection, de gagner sans commettre une seule erreur. Sur le terrain, tu es comme une déesse Rhea.

- Non, ce n'est pas vrai..., essaya-t-elle encore de nier.

- Si, et tu ne peux pas le nier, parce que telle est ma volonté. C'est ancré au plus profond de toi, tu n'y peux rien. Seule ta colère fait de toi une joueuse. Parce que c'est ainsi que je t'ai créée.

Et à ce moment, elle renonça.

- Vous avez raison. Peu importe à quel point j'essaye, vous avez toujours autant d'influence sur ma vie, sur mes émotions et sur mon jeu. Je ne peux pas m'empêcher d'être en colère lorsque je tire pour marquer. Parce que c'est la colère qui a forgé mon jeu, et mes techniques.

- Oui, tu ne peux pas y échapper.

- Non, je ne peux pas y échapper...

- Tu ne peux pas y échapper...

- Je ne peux pas y échapper...

- Rhea, arrête de te voiler la face, il te manipule !, lui cria alors une voix, la ramenant dans la réalité.

Elle sursauta et revint à elle. Petit à petit, la couleur et le terrain réapparurent. Combien de temps s'était écoulé ? Aucun de ses amis ne semblait avoir remarqué qu'elle ne jouait plus, et les joueurs continuaient d'essayer de prendre le ballon, donc la transe n'avait sûrement duré qu'à peine une poignée de secondes. Seconde qu'elle avait prise comme des heures. Elle se retourna vers le garçon.