124: Excursion matinale

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Dans sa tenue de sport grise, Rhea se faufila jusqu'à la porte de sortie. Une fois dehors, elle respira un bon coup. Elle observa son camp. À cette heure où l'herbe scintillait encore de rosée, la Russie semblait particulièrement magnifique. On avait du mal à croire qu'il s'était produit quelque chose qui avait détruit une amitié solide hier. Et pourtant, c'était le cas. Une forme d'excitation, ou d'appréhension, semblait faire frissonner les fleurs, comme si le case préparait à d'autres mauvaises surprises.

Elle dévala les escaliers, et se mit à courir. Jamais la Rhea d'autrefois, délicate et discrète, ne se serait doutée qu'elle en viendrait à aimer le sentiment de liberté que procurait la course à pied. Courir sans destination précise, être libre de tourner à gauche ou à droite, ... Ça lui faisait du bien de savoir qu'elle était encore libre de faire quelque chose. Elle en avait besoin.

Elle courut sans tenir compte de la distance, et encore moins du temps. Une heure ou une minute pouvait bien passer, elle s'en moquait éperdument. Elle avait besoin de faire le vide dans ses besoins, envahit par un garçon aux cheveux roses.

Les mêmes questions trottaient dans sa tête, mais trois revenaient sans cesse : Qui était le commandant ? Où était la clé ? Et qu'est-ce que c'était ? Évidemment, elle seul pouvait trouver la réponse.

Et bientôt, elle se rendit compte qu'elle avait traversé la ville. Ses amis allaient la tuer. Ou plutôt non, vu l'atmosphère du moment. Elle haussa les épaules, puis se rendit compte qu'elle était face à une forêt. La forêt. Rhea savait qu'elle avait besoin de se réfugier dans un endroit où elle pourrait réfléchir au calme. Elle savait aussi qu'elle ne devait pas se rapprocher de Linphea, de peur de les mettre en danger. Mais où serait-elle mieux que parmi des gens qui, d'une certaine façon, la ressemblait aussi ? Donc, elle entra.

Dans son souvenir, la forêt était un labyrinthe de branches, et d'herbes, où l'on n'avait aucun moyen de savoir d'où l'on venait, ni où on allait. Mais ce n'était pas le cas ce jour-là. Il n'y avait pas de sentiers dans ce lieu laissé à l'état sauvage. Pourtant, un chemin se dessinait aussi bien que si la forêt elle-même l'avait balisé pour elle. Soudain, elle s'arrêta face à deux branches semblait dissimulée quelque chose derrière. Les arbres lui intimèrent alors vers où elle se dirigeait.

Une clairière.

Prise d'une étrange appréhension, elle se dirigea vers la clairière éclairée d'une lueur ambrée. Elle s'y sentait attirée par une force magnétique et ne partirait pas tant qu'elle n'aurait pas compris ce qui se tramait.

Une fois les branches passées, elle fut envahie par un froid soudain. Elle était accueillie par les hurlements du vent, qui bizarrement, semblaient avoir leurs propres consciences, et la poussaient littéralement à continuer. Rhea avança à petits pas, puis franchit une touffe de feuilles épaisses. Et le froid disparu subitement. Elle avança encore sur la colline, elle fut éblouie. Devant elle se dressait par la magnifique vue de Kazan. Elle ne comprenait pas. Sur la vile, des nuages gris planaient. Mais au-dessus d'elle, un azur éclatant veillait sur elle. Où était-elle tombée ?

Bon, ça suffit, les trucs insensés.

Elle avait besoin de choses concrètes, de faits incontestables pour pouvoir avancer.

1) Elle était la princesse de Linphea.

2) Valtor voulait ses pouvoirs.

3) Orion voulait ses pouvoirs.

4) Elle était fiancée à Xavier.

5) Elle ne devait plus, en aucun cas, faire passer ses sentiments avant le bien de l'équipe.

Qui se ressemble... ( I.E. Fanfiction )Où les histoires vivent. Découvrez maintenant