D'un seul coup, je commence à ressentir que mes doigts sont pris de picotements, comme des milliers d'épingles plantées dans ma peau, et à l'intérieur de ma bouche, rendant chaque mouvement de ma langue et de mes lèvres pénible. J'ouvre la bouche pour tenter de respirer, mais mon souffle devient court et saccadé.
La nausée monte en moi, faisant tourner mon estomac dans tous les sens. Mes mains deviennent moites, glissantes contre mes paumes tremblantes. La crise de panique, je la sens arriver alors que le trafiquant ouvre la porte devant nous. L'odeur de tabac froid qui s'échappe de la pièce m'envoie un signal d'alarme que je suis incapable d'interpréter correctement.
Je tente désespérément de rassembler mes pensées, mais tout ce qui me parvient, ce sont les murmures de panique qui résonnent dans ma tête, amplifiés par une douleur lancinante qui me transperce, comme si une migraine violente prenait racine dans mon crâne. Des points blancs dansent devant mes yeux, je vacille sur mes jambes chancelantes.
Le trafiquant entre dans la pièce en nous faisant signe d'attendre dans le couloir, et là, je ne sais pas du tout ce qu'il se passe, je me sens engloutie par la peur, j'ai l'impression d'être au bord de l'effondrement.
Soudain, Avani se précipite vers moi, ses mains chaudes saisissant mes épaules tremblantes pour me tourner vers elle.
_Respire, tu ne peux pas te permettre de faire une crise de panique ici, chuchote-t-elle. Essaie de calmer ta respiration.
Je fais de mon mieux pour suivre ses instructions. Lentement, laborieusement, j'essaie de calmer mon esprit tourmenté. Une inspiration profonde, une expiration lente. Encore et encore, je me concentre sur le rythme de ma respiration, jusqu'à ce que les vagues de terreur commencent enfin à se retirer.
Au même moment, le trafiquant ressort de la pièce, son regard dur balayant le couloir. Il nous fait signe d'entrer. Avani lance un dernier regard vers moi, comme pour s'assurer que cette épisode ne se renouvellera pas de l'autre côté de cette porte, je déglutis pour toute réponse, incapable de promettre quoique ce soit.
Le trafiquant s'impatiente, poussant Avani à l'intérieur de la pièce en grommelant quelque chose que je ne parviens pas à entendre. Je ne me fais pas prier et entre rapidement avant que le trafiquant ne me pousse aussi.
La première chose qui attire mon regard est la table en bois, sur laquelle reposent des paquets de drogue soigneusement emballés, ainsi qu'une arme à feu recouverte d'un chiffon. Un frisson parcourt mon échine alors que j'entends des gémissements de douleur émaner du divan contre le mur à droite. Un homme, dos à nous, est penché sur une femme, gravant quelque chose sur son bras avec un couteau. Le spectacle du sang coulant me glace sur place, et mes yeux s'écarquillent tandis que ma respiration se fige. Mon Dieu, qu'est-ce qu'il est en train de faire ? Est-il en train de la torturer ?
Je détaille cet homme au teint hâlé et aux boucles blondes foncées, qui semble bien conscient de notre présence mais continue quand même de charcuter l'épiderme de la femme, qui pleure silencieusement sous la douleur.
Les pleurs de la victime se mêlent aux gémissements, remplissent la pièce d'une atmosphère oppressante qui serre mon cœur. Horrifiée par ce spectacle macabre, je sens un haut-le-cœur monter en moi. Où diable suis-je tombée ? Pourquoi cet homme inflige-t-il cela à cette pauvre femme ? Et que me réserve-t-il ? Mon esprit tourbillonne à une vitesse folle, mais je me sens complètement paralysée, incapable de décider quoi faire. L'envie de fuir ce cauchemar m'envahit, mais mes pieds semblent cloués au sol, tout comme mon regard, fixé sur cette scène terrifiante. L'homme finit par se redresser, se dirigeant vers son bureau pour nettoyer la lame ensanglantée de son couteau, sans nous accorder un regard.
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PRATA O PLOMO T.1 & 2 [ En cours d'édition chez AMZ ]
ActionSuite au décès précoce de son père, Sofía s'envole pour le Brésil rejoindre son oncle qu'elle n'a jamais vu avant. Et alors qu'elle pensait s'installer à Rio de Janeiro dont le paysage est festif, la réalité est tout autre lorsqu'elle apprend que so...