Chapitre 68

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Ángel

Dans mes veines, perçu spontanément comme négative, mon sang brûle, s'enflamme et calcine. Ça me dévore et me consume jusqu'à l'os. Mes six émotions darwiniennes n'ont jamais fonctionné correctement, aussi psychologique que somatique.

Pourtant aujourd'hui, je m'embrume de hargne. Mon état de conscience complexe, généralement brusque et momentané, devient irrationnel.

Jamais, je n'ai laissé mes émotions quitter leur cage, elles ont était enchaîner au tréfonds de mon âme, destinée à sombrer dans l'obscurité anonyme.

Et il se trouve, que la serrure a était forcé. Parce que je n'ai aucun contrôle, aucune maîtrise de ces sentiments qui me submerge inépuisablement.

Ça me ronge, ça m'embrase, me dévore et m'oxide anormalement. Azimuté d'une folie désaxée, je m'hêtre à donner des ordres à tout va, tentant désespérément de rester calme mais ne pas savoir où elle est. N'avoir actuellement aucun emprise direct sur elle. Ça, ça m'insane terriblement.

_ Ángel putain, c'est le sixième. Gronde Pedro en rangeant son arme dans son short. Tu vas pas tous les décapiter juste parce qu'ils ne savent pas où elle est. Ils la connaissent même pas, tu deviens impulsif là. C'est pas bon.

_ me brûle pas les couilles Pedro. Sifflé-je entre mes dents

Je retire le couteau de l'artère carotide de l'homme et une giclée de sang me frappe au visage, je le plante une nouvelle fois et découpe sa tête en déchirant sa chair avec la lame de mon canif. Le bruit de sa peau qui se découpe, le sang qui s'écoule sur le reste de son cou, la tête qui bascule nonchalamment dans tout les sens à chaque nouvelle découpe, ça me satisfait au summum de mon plaisir personnel.

_ tu compte passer sur tout le Brésil et démembrer chaque homme que tu juge capable d'être mêlé à sa disparition ? Souffle Pedro

_ non. Dis-je en laissant la tête tomber au sol et rouler de quelque centimètre sur le sang qui macule le parquet de cette maison. Je fais ça par pur caprice de me détendre.

_ arrête d'être calme. C'est encore plus angoissant. Grommelle le brun en grimaçant dégoûté de la scène que je lui offre

Mon regard ne s'attarde pas sur ce corps démembrer et j'attrape mon chiffon qui croupissait dans ma poche, puis nettoie mon couteau en m'orientant vers la sortie de cette maison en pleine ville.

_ où ils en sont ? Questionné-je une fois dehors

Je range mon couteau de poche et lève les yeux vers la hourvari de Rio. Pedro arrive à ma hauteur et me tend son chiffon propre, je le récupère et essuie mon visage où le sang de cette homme s'est marqué.

_ ils ratissent encore l'intégralité du pays. T'as mis deux cent hommes sur le coup. On devrait avoir des nouvelles rapidement. Tente de me rassurer Pedro

Mais j'ai aucunement besoin d'être rassuré. Je suis pas un putain de fragile alors je lui lance un regard sombre de haine envers sa tentative que j'apprécie pas d'emblée.

_ où est son oncle ?

_ il cherche aussi, vers le sud de Rio. Il a dit qu'il me contacterait s'il a du nouveau mais t'es certain qu'elle est encore dans le pays ?

J'hausse les épaules indifférent alors que intérieurement c'est le chaos. Je suis pas inquiet, non, je veux juste pas que cette fille soit dans les mains de quelqu'un d'autre que moi. Il n'y a que moi dans ce monde qui a le droit et le plaisir de lui faire du mal.

La haine que j'éprouve pour elle est obsessionnelle. J'exècre son entière existence. Le moindre mouvement, le moindre souffle, le moindre mot, provoque en moi une agitation opiniâtre. Lorsque je ferme les yeux, je rêve de porter la main à son cou et de la faire crier jusqu'à la mort. Mais si quelqu'un ose ne serait-ce que l'effleurer, une scène sanguinaire et sans pitié s'en suivrait. Car je suis le marionnettiste qui tire les ficelles, et moi seul peux menacer son existence.

C'est une haine addictive. Son innocence est à moi, ses larmes sont à moi, sa pureté m'appartient, sa haine m'appartient, sa voix cristalline est à moi, son corps entièrement et sa virginité, me sont dédié à moi et moi uniquement.

_ tout le monde te regarde chefe. Ton débardeur est trempé de sang, tu dois le changer. M'intime Pedro à voix basse lorsqu'on traverse une foule qui s'écarte et me regarde étrangement

Je lui rend son chiffon et fronce les sourcils complètement indifférent à ce qu'on me voue comme méprise et dégoût. J'en ai rien à foutre putain.

_ la voiture est là. Annonce Pedro en déverrouillant la caisse

Je contourne cette dernière et monte côté conducteur tandis qu'il grimpe côté passager. J'allais démarrer mais mon téléphone vibre dans ma poche, je répond en voyant que c'est l'italien. Qu'est-ce qu'il me veut ? Donnola est enfin apparut ?

_ ouais. Dis-je sèchement en approchant le combiné de mon oreille

_ Donnola a répondu à ton message. Annonce-t-il sérieusement sur un ton froid

Mes sourcils se plissent automatiquement. Mon message est la mort de son père que j'ai décapité et fais envoyé sa tête à ce filho de puta de Donnola.

_ je t'envoie une photo. Tu vas comprendre.

Je met haut parleur et m'oriente vers la messagerie, en ouvrant la discussion de moi et Giovanni, une photo qui attend d'être téléchargée est affiché sur l'écran. J'appuie dessus et attend.

Une contraction corporelle, en particulier mes mains, qui tendent à se fermer en poing abruptement. Ma mâchoire se serrent et mes sourcils se fronce férocement.

Mon sang afflux dans mes veines et se chauffent comme un volcan en irruption, ma respirant augmente rageusement, devenant ample et rapide. Mes narines se dilatent pour s'adapter à un flux d'air plus important.

Ce ressentiment m'aveugle et devient destructeur lorsque la vertige et la fureur de cette image me tape dans le crâne.

_ occhio per occhio. dente per dente. Dit Giovanni. Voilà ce qui est écrit à la suite de la photo que j'ai reçu. ( œil pour œil. Dent pour dent )

Trop focalisé à me contrôler, je reste à fixer cette photo où je vois Sofía dans ce qui ressemble à une cave, ligotée à une chaise en bois, larmoyante et la lèvre écorchée, sa pommette bleutée et un couteau planté dans son bras ensanglanté.

_ j'ai préparé des hommes à moi prêt à partir en Assaut vers Naples, je t'ai envoyé cinq jet qui démarreront dans trois heures depuis le Brésil. Rassemble tes hommes, on se rejoint à Naples. Prononce froidement Giovanni

Le silence perdure, mes mains se resserre sur le volant tandis que Pedro est déjà entrain de constitué les hommes qui iront en Italie avec nous, la bouche au talkie-walkie.

_ Ángel. Débute Giovanni. Un bain de sang nous est destiné...sois un bon nageur mio amico.

Il raccroche. La colère concentrée en moi est comme un nuage qui ne se résout pas en pluie pour éclater plus tard en grêle ou en tonnerre, la foudre est moins terrible que ce qui se déroule en moi.

Calme. Je balance mon téléphone sur la banquette arrière. Calme. Je démarre en trombe, direction l'aérodrome. Calme. Il abîme ce qui m'appartient. Calme. Il touche à ce qui m'appartient. Calme. On touche pas à ce qui m'appartient.

PRATA O PLOMO T.1 & 2 [ En cours d'édition chez AMZ ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant