Proue à moi, se tiens deux hommes affublés d'une chemise noir parfaitement entrée dans un bas de costume italien aussi sombre. Dressés comme deux lampadaire à pic, la vision rectiligne devant eux. Je ne m'attarde pas sur ces soldats, et longe le long couloir digne d'une architecture royal, des tapis pourpres foncé jonchent au sol et m'escorte jusqu'au escalier que je descend en bouillonnant de colère et de vexations. Mais chaque pas, me lance une affreuse douleur aux cuisses, que j'ignore tant bien que mal en grimaçant." Aboie pour voir. " mais retourne à la niche toi-même enfoiré.
_ connard. Grommelé-je irrité en fronçant les sourcils
Arrivé en bas, je prend à gauche et tombe sur un vaste salon cousu d'or et de luxe, deux immense divans en velours noir, une table basse en cristal et une décoration princière.
Putain de merde, je suis chez Louis XVI ?
_ SO' ! M'appelle une voix que je reconnais immédiatement
Je dévie mon regard impressionnée vers la droite et vois Pedro dans une somptueuse cuisine entrain de manger je ne sais quoi, c'est à ce moment-là que je remarque les soldats de part et d'autre de la maison intérieur, tous droit comme un piquet en affichant une mine imperturbable.
_ où sommes-nous ? Demandé-je troublées en approchant du brun
_ chez Giovanni.
Il tire une chaise haute à côté de lui pour m'inciter à m'assoir, je m'oriente vers celle-là pour poser mon postérieur mais avant même que j'aggripe les barres de la chaise pour m'élever dessus, Pedro pose sa main devant moi pour m'arrêter.
_ c'est pas pour toi. M'informe-t-il la bouche pleine et le sourcil arquée
Il pose par la suite une assiette de dinde cuite au four dessus et retourne dans sa proie d'engloutir la multitude de plats remplissant l'îlot central en marbre où il est assis devant.
_ prend une autre chaise si tu veux mais par contre je t'invite pas à manger donc garde tes mains près de ton corps.
_ connard ! Craché-je en tirant une chaise en face de lui pour m'assoir dessus
_ pourquoi t'es agressive de bon matin ?
Je baisse les yeux vers son bras bandés, à partir de l'épaule jusqu'en haut de son coude. Manifestement lui aussi est blessé et la culpabilité que ça soit de ma faute, me submerge intérieurement. Ils se sont tous blessé en venant me chercher et ça me fais me sentir mal pour eux. C'est un sentiment irrationnel, le sentiment d'être responsable de tout le mal engendré pour me sauver. Le remord m'exprime une nostalgie du regret de ce qui aurait pu être éviter et n'a pas été.
_ combien de temp ai-je dormis ? Demandé-je d'une petite voix
_ trois mois.
Mes yeux s'écarquillent et ma bouche s'entrouvre estomaquée de mon coma.
_ non je déconne, seulement trois jours. Corrige-t-il innocemment en croquant dans une part de gratin
_ joue pas avec mon cœur Pedro. J'ai cru avoir perdu trois mois de ma vie à dormir comme la belle au bois dormant.
_ t'as vu Ángel ? Questionne-t-il en me sortant de mes pensée encore perturbé par la fausse annonce
Mes sourcils se fronce et je grimace en repensant à ce connard. Mais j'ai pas besoin de répondre puisque ce dernier apparaît dans la cuisine, indifférent à ce qui l'entoure. Il ouvre un placard et prend un tasse avant de prendre la cafetière et de se verser un café.
_ Giovanni veut te voir. Annonce sérieusement Pedro
Sans en tenir rigueur, le blond s'adosse au frigidaire derrière lui et fixe un point invisible en prenant une gorgée de son café.
_ je viens de lui parler. Rétorque-t-il finalement
_ comment il va ? Ajoute le brun en s'essuyant les mains dans un chiffon
_ la balle a frôlé une artère. Il a perdu quarante pour cent de son poumons gauche. temos que sair, seu pai está chegando e aparentemente ele está chateado que seu filho está neste estado depois de uma guerra contra a máfia siciliana declarada por nossa causa. Annonce froidement Ángel ( on doit se barrer, son père va arriver et apparement il est contrarié que son fils soit dans cet état après une guerre contre la mafia sicilienne déclarée à cause de nous )
J'ai absolument tout compris, chaque mot et chaque syllabe ont sonné dans ma tête logiquement. S'il croyait que parler portugais allait m'éviter d'entendre leur discussion, c'est raté. Mais je vais pas leur montrer que j'ai appris le portugais, c'est un atout majeure que je vais garder précieusement.
_ o padrinho do 'Ndrangheta acontecerá ? S'écrit Pedro en ouvrant grand les yeux. o que você está esperando? vamos, estamos terminando. Eu tive minha dose de guerra. vamos deixar isso na reunião de família. ( le parrain de la 'Ndrangheta va arriver ? ) ( qu'est-ce que t'attend ? Allez, on se casse. J'ai eu ma dose de guerre. Laissons les en réunions familiales )
Il se lève et grimace en posant sa jambe au sol, Ángel bois une énième gorgée de son café avant de se tourner vers moi en posant la tasse sur l'îlot centrale.
_ on s'en va. M'annonce-t-il sèchement
Je me lève à mon tour et le suis vers la porte d'entrée en affichant une fausse mine confuse et paniqué alors que je sais d'ors et déjà, ce qui se passe.
_ qu'est-ce qui se passe ? Demandé-je innocemment lorsqu'on arrive dehors
Il ouvre la portière d'une magnifique voiture noir au vitre teinté et m'incite à monter sur la banquette arrière tandis que je laisse un dernier regard sur de jardin royal et plus précisément sur la fontaine en pierre d'où un paon fais couler de l'eau par son bec.
_ pose pas de question. T'aurais pas de réponse.
Je monte dans le véhicule et il claque la portière derrière moi avant de contourner la voiture et de monter côté conducteur à côté de Pedro. Il démarre immédiatement et quitte la propriété de Giovanni alors que j'ai même pas eu le temp de remercier ce dernier pour m'avoir sauver aussi, tout en mettant sa vie et ses poumons en danger.
_ on retourne au Brésil ? Demandé-je en attachant ma ceinture
Pedro se tourne vers moi.
_ ouais. Mais reste silencieuse durant le trajet, j'ai envie de dormir.
Je roule des yeux tandis qu'il sourit faussement avant de se réajuster correctement sur son siège.
Mon regard se focalise sur le paysage qui défile sous mes yeux, par la fenêtre. Ángel accapare mes pensées, je ne cesse de réfléchir à propos de lui, je connais rien de lui et pourtant, et pourtant je le hais mais..mais je ne sais pas si je l'aime. On dit que la haine est le contraire de l'amour, mais c'est plutôt l'envers, comme l'autre face d'une médaille. L'amour unis et la haine détruit. Ángel me détruit et pourtant c'est cette même haine déroutante qui nous unis.
L'ambivalence que j'éprouve pour lui et unconventional. C'est, paradoxalement, une manière de continuer à entretenir une relation affective à l'intérieur de moi.
Mais lui ne m'aimera jamais. Il a une conception erronée du sujet, il ne comprend pas le sens du mot aimer puis il a eu envie de me détruire , de me faire du mal, de m'écraser, et quand il nourrit des fantasmes de meurtre à mon égard, c'est en général un point de non retour. L'amour n'a pas de place entre nous, je dois garder la tête sur les épaules et les pieds sur terre pour ne pas espérer inutilement.
Il ne faut pas oublier que la haine est une passion. Tant qu'il y a de la haine, il y a du lien. Ça me fait exister d'une perspective irrationnel, il le garde en lui même si c'est pour me détruire ou m'annihiler mais c'est ce qui fait du bien. Tout le monde ne connaît pas la vraie haine passionnelle destructrice, mais certains ont besoin d'en éprouver pour exister. C'est paradoxal mais ça me rassure, ça m'aide à tenir. Ça me donne le sentiment d'exister pour lui.
C'est presque masochiste mais je me rattache à ce ressentiment comme une bouée de sauvetage.
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PRATA O PLOMO T.1 & 2 [ En cours d'édition chez AMZ ]
ActionSuite au décès précoce de son père, Sofía s'envole pour le Brésil rejoindre son oncle qu'elle n'a jamais vu avant. Et alors qu'elle pensait s'installer à Rio de Janeiro dont le paysage est festif, la réalité est tout autre lorsqu'elle apprend que so...