Chapitre 49

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Qu'est-ce qui nous guérira de vivre ? Qui nous délivrera du cycle de la vie et de la mort, de l'enfer terrestre où les monstres pullulent et guettent leur proie sinon le dégagement et l'absence ?

J'aurais voulu mourir sans connaître la vie, ainsi j'aurais eu plus de facilité à la quitter. Espérant que le destin me permette de finir comme si je m'éparpillais dans la foule de mes jours heureux, comme si je me perdais dans un espace illimité qui serait une délivrance et non un châtiment, - comme un cours d'eau qui, en se ralentissant, se divise et s'efface dans la mer.

La peur de mourir reflète l'incapacité à dévorer les heures bondées d'existence frustrante de notre courte vie à trembler qu'une déchirure ne s'ouvre dans cette continuité de surfaces, qui nous protège et peut-être nous aveugle. Si nous craignons toute fenêtre, c'est sans doute parce qu'elle donne sur l'abîme...

Vous savez, lorsque tout à coup, il me vient à l'esprit que lorsqu'on en est à peser le pour et le contre avant d'entamer une folie, on met un pied dans le regret et même les deux.

Mes paupières se ferme, chassant les possibilités que je me fasse incendier par Ángel, puis j'ouvre la porte de ma chambre. Son interdiction de sortir, a fonctionné le premier jour, puis le deuxième jusqu'au cinquième mais son non-retour m'oblige à effacer son ordre de ne pas sortir de ma chambre.

Durant la solitude de ces derniers jours, mon esprit s'est torturé par des souvenirs amer. Revoyant les images de tout ce qu'il a pu faire devant moi, de tout ce qu'il a pu me faire.

Et cette fois, je ne peux plus faire comme si de rien était. Il m'a oublié. Je ne sais pas où il est actuellement mais cinq jours se sont écoulé et la famine, la solitude, l'angoisse qu'il m'est abandonné dans cette chambre d'hôtel, m'a tordu le ventre.

Le matin du cinquième jour sans nouvelle, je longe le couloir de l'hôtel déterminé à m'en aller. Loin, aussi loin que je le peux. Reprendre ma vie en main. Je ne sais pas où ça a pu déjanter dans ma vie, pour que je me retrouve à devoir me plier au ordres de cette homme, devoir écouter ses paroles menaçantes.

Bordel qu'est-ce que je suis docile pour l'avoir écouté ! La stupidité, je suis conne d'être resté cinq jours sans sortir de cette chambre.

En quittant cette hôtel avec mon sac sur l'épaule, j'ai conscience que la mort m'attend. La mort de ses propres mains, cependant j'en ai que faire. Ces cinq derniers jours où il m'a laissé comme si je n'était qu'un boulet qu'il a dû écarté de sa vie, comme si j'étais insignifiante. Ces cinq derniers jours où il est allé avec son équipe je ne sais où, sans se préoccuper de moi. Ces cinq derniers jours ont suffit pour que ma haine envers lui s'accroît jusqu'à abîmer mon âme.

Pourquoi m'emmener, si c'est pour m'enfermer dans une chambre d'hôtel comme si j'étais qu'un chien croupissant dans un refuge pour animaux abandonnés ? J'ai ma fierté moi aussi, alors c'est un pied devant l'autre que je m'aventure dans Spello.

La chaleur est grande, pas brûlante, juste grande. Énormément de maison m'entoure, faite de pierre de lave locale, le plan de ces maison sont quadrangulaire et se termine par un dôme. Les ruelles entre les maison, sont étroites et vachement fleur, des plantes partout, grimpantes au mur.

C'est tellement beau et accueillant que je regrette de n'être pas sortir plus tôt. Un vélo passe à côté de moi, une femme en robe fleuris, souriante et je m'enfonce un peu plus dans la ville d'une architecture typiquement italienne.

La faim me tord la ventre, me donnant presque l'envie de vomir et de pleurer. Je n'ai rien avalé durant les cinq dernières jours, à part de l'eau.

Mais malheureusement, je n'ai pas un sous en poche alors je vagabonde simplement dans la ville. Le cœur lourd par l'abandon de Ángel, je m'engouffre dans le centre-ville très vivant, beaucoup de monde, un peu partout, m'arrachant un sourire de plénitude. Ça me réconforte de voire autre chose que la favélas et l'hôtel.

PRATA O PLOMO T.1 & 2 [ En cours d'édition chez AMZ ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant