Chapitre 125

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José




Malgré son violent désir de dominer sa douleur, des larmes roulèrent sur ses joues.

Malgré ses efforts pour être calme, il arrose son pâté de larmes silencieuses. Les voir glisser un instant sur ses joues et s'évanouir le long de son cou, et ses larmes aspirent à être réconfortées, rassurées, protégées mais je me contente d'en écouter leur échos, impuissant de vouer une aide ou un soutien quelconque.

Je le regarde. Je l'entend. J'écoute mais je suis impuissant, désarmé devant ce bambin au yeux incroyablement vert émeraude, qui réclame liberté. Ma poitrine se crispe mais je me fais violence pour rester impassible à son sort. Je peux pas. Pas maintenant. Je le pourrai. Pas maintenant. Je le veux. Pas maintenant. Je le ferai. Pas maintenant.

Les bougies sont allumées sur la cheminée ; entourée de trois immenses canapés en cuir blanc et de deux tapis pourpre ; je m'appuie sur la croisée ouverte; dehors, derrière moi, je sens la nuit; la nuit noire, froide, triste, lugubre ; l'ombre où les apparences bougent ; le silence où bruissent les branches ; les longs arbres tassés en noir ; les murs vides, et les fenêtres obscures d'inconnu et les fenêtres éclairées, inconnues ; dans la pâleur du ciel, ce trépidement des yeux pleurards des étoiles ; le secret des ombres opaques,ténébreuses, mêlés en quelque chose de formidable ou lamentables.

_ arrête de chialer bordel de merde ! S'écrit un gringos. Franck emmène le pour le rituel d'initiation.

Un coup d'œil discret sur ma gauche, pour m'apercevoir qu'à présent trois gringos emmène le gosse en enfer, sous ses pleures qui appel au secours. En rejoignant la cheminée, je m'arme d'une cigarette en balançant négligemment mon paquets sur l'étagère au niveau de l'avaloir de la cheminée. Je crame l'extrémité de ma clope avec l'une des sept bougies disposées en ligne sur l'étagère puis aspire une longue taffe pour brûler mes poumons, pour cramer mes poumons, pour endolorir mes poumons, pour concentrer la douleur sur mes poumons et effacer cette contraction de mon organe vitale.

_ qu'est-ce que tu veux boire ?

Mon regard se pose sur ce vieux porc vêtu d'un costume pourpre, de ses grosses bagues en or dans chacun de ses doigts, ses poils de torse qui s'échappe de sa chemise beige ouverte et de ses putain de cheveux sel/poivre plaquée en arrière. Une grimace m'échappe tandis que je m'affale sur un canapé, en face de lui.

_ je ne boirai pas ce soir Karl.

Il arque un sourcil en se versant un verre de Hennessy.

_ tu es bien silencieux ces derniers temps. La mort du Cubain te chagrine ? Sourit-il en me montrant sa dent en or

_ le temp où on se laissait bouffer par la mélancolie, est bien loin. Les morts s'enchaînent dans nos rangs, s'il fallait verser des larmes pour chacun d'eux, on s'rait à sec depuis un bail.

Il s'avachis sur son canapé en buvant une gorgée de sa liqueur sans me quitter des yeux.

_ je peux te poser une question José ?

_ qui va t'en empêcher ? Rétorqué-je banalement en fixant ma cigarette qui se consume par cendre

_ c'est vrai. Dit-il en faisant tourner son alcool dans son verre. Alors, qu'est-ce que tu manigance ?

PRATA O PLOMO T.1 & 2 [ En cours d'édition chez AMZ ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant