Chapitre 108

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Giovanni

L'appréhension de cet situation est pire que la finalité elle-même. Et face à la perte partiellement totale de sa suprématie, le brésilien trouve en lui des ressources inespérées de haine dès que la bête fond dans l'intégralité de son âme.

Sa haine et sa frustration de trahison sont directement apparentées. Ces deux sentiments expriment fortement et clairement qu'il n'agis pas dans la moralité. Aucune certitude, qu'il sera à Calabre alors je serre nerveusement mon portable entre ma main tout en le pressant contre mes lèvres pincées. J'ai aucune emprise sur cet circonstance. Et ça m'énerve.

S'il fonce dans le tas, il n'obtiendra que mort assuré. Seul contre la triples alliance qui regroupe des milliers de personnes, c'est carrément un appel au suicide bordel !

Mon regard se perd sur la route plongée dans la noirceur nocturne, éclairée par les phares des voitures et je jette mon portable sur le siège passagers, agacé par moi-même. Je ne sais pas si je regrette d'avoir divulgué l'annonce sur cette situation. D'un côté, non. Car ça le concerne et c'est une information capital. Donc il ne pouvais pas rester dans l'ignorance. D'un autre côté, lui avoir balancé l'actualité sur son cartel, le mène vers l'impulsivité rageante.

Mes sourcils se plissent lorsque je vois Pedro câliner Sofía, sur la banquette arrière. J'insiste un instant sur le rétroviseur et le brésilien s'écarte légèrement. Je le toise. Ne comprenant pas pourquoi cet attitude déplacé. Peut-être que pour vous c'est juste un câlin mais le regard de Pedro ont dit long.

Après avoir jonglé entre l'autoroute et le rétroviseur, je me concentre sur la route. Septique par son comportement.

_ laisse la dormir et garde tes bras contre toi Pedro. Dis-je froidement

Il ne rétorque rien. un coup d'œil au rétroviseur et je remarque qu'il fuit mon regard jugeant.

Mon téléphone sonne subitement. Ma main, comme téléguidée, tâtonne le siège tandis que je jongle entre la route et ce dernier avant de l'attraper et décrocher précipitamment. Peut-être est-ce Ángel. Mais non. Ce n'est pas Ángel. Et j'aurais espéré que ça soit n'importe qui. Mais pas lui.

_ Giovanni Bianchi.

Ma poitrine se crispe. Cette voix violenté par l'âge, rauque et usé par le temp. Cette voix que je connais que trop bien. Mon père. Et je reste silencieux. Regrettant d'avoir répondu à son appel. Car désaffection mêle chacun de ses mots. Car insatisfaction roule sur sa langue. Car aridité comble sa voix.

_ où est-tu ?

Mutisme. Crainte. Appréhension. Je n'ose produire un seul son de ma gorge étouffée. Et ma main se resserre sur le volant.

_ où.est.tu ? Siffle-t-il d'un ton contrôlé et pourtant dur

_ je suis occupé, père.

_ occupé tu dis ? Tu dis que tu es occupé ? DES OBLIGATIONS T'ATTENDENT ! Je te lègue mon trône, et je le regrette jour après jour. Tu fais partie de la mafia calabraise Giovanni. Tu cherche à me décevoir en délogeant tes charges ? La 'Ndrangheta à besoin d'un Capo digne de les diriger, pas d'un bambino qui fui ses responsabilités. Alors tu as jusqu'à l'aube pour te ramener. Sinon...je n'aurais aucun remord à te faire croupir six pieds sous terre. Di famiglia è molto importante. Mais, un pazzo n'est assimilable qu'à un animal de compagnie.

PRATA O PLOMO T.1 & 2 [ En cours d'édition chez AMZ ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant