PRATA O PLOMO T.1 & 2 [ En cours d'édition chez AMZ ]

Chapitre 91

Pedro

Allongé sur un toit, le regard vers les étoiles qui pour la première fois de ma vie, leur éclat me semble triste. Ce ne sont pas des diamants mais des perles de cristaux contenant souffrance et injustice.

Si l'on pouvait faire taire le cœur, mes pensées obsédées par elle se seraient évanouis et peut-être plus jamais réveillé pour ne pas me faire sentir comme le spectateur d'une scène pour laquelle j'aurais voulu le premier rôle.

L'amour bouillonne mon cœur et je m'haïs pour ça, je me maudit pour cet organe qui ne bat que pour elle, pour mon âme qui brûle que pour elle.

Aimer sans être aimé, c'est comme allumer une cigarette avec une allumette déjà éteinte. C'est douloureux, putain c'est la première fois de ma chienne de vie que je ressens ça. Ça me terrifie, je m'horrifie parce que elle appartient à un autre et seul dieux sait à quel point, je veux qu'elle sois mienne.

Ça me consume jusqu'au tréfonds de mon âme quand je pense que Ángel a pris sa virginité. À ce moment-là, je n'étais pas encore épris d'elle alors ça faisait pas mal à l'intérieur, dans ma cage thoracique, cette organe qui se crispe comme si une chaîne douloureuse le comprimé opiniâtrement. Ses gémissement résonne dans mes oreilles comme un acouphène qui tape dans mes neurones et ça fais MAL.

Mal de me dire qu'il a posé ses mains sur elle, ça me tue de me dire qu'il a goûté ses lèvres que je ne pourrais sûrement jamais goûter car elle est hors de ma porte et bordel qu'est-ce que ça me dévore les entrailles de poser mes lèvres sur les siennes, même si ce n'est que pour une fraction de seconde, même si c'est juste un effleurement, ça me suffit amplement tant que je sens son souffle sur mon visage.

Délicieuses, ses lèvres semblent être encore meilleures qu'un repas copieux de bourgeois. Mes lèvres se calcine instantanément lorsque je ferme les paupières en m'imaginant l'embrasser.

Son visage qui reflète pureté absolue, l'innocence à son paroxysme. Des joues rebondies et parfaite et puis son regard qui m'ensorcelle. Je me crispe intégralement, et un noeud se forme dans ma gorge l'air de vouloir m'étouffer de cette frustration suffocante.

Je me redresse lorsque je sens une présence sur ce toit, Boucle d'or apparaît, je me contracte intérieurement et une haine mêlées à de la tristesse injuste me submerge.

Il s'approche de moi et s'assoit sur le rebord du toit en expirant sa fumée de tabac, les jambes pendant dans le vide. Je me force à afficher un sourire alors que mon envie de le plomber me ronge. Mais il est mon frère et c'est lui qu'elle a choisis. Alors je met mon chagrin en veilleuse et le rejoins en essayant de paraître bien.

_ comment elle va ? Demand-il après un long silence où nous avons fixés le paysage immobile de Jacarezinho

_ elle s'est battue aujourd'hui. Une vrai lionne. Me moqué-je en repensant à cette après-midi où j'ai délecté ma surveillance pour l'observer à partir des toits

Il reste indifférent mais je sais qu'intérieurement il gamberge en voulant savoir le pourquoi du comment et qui a osé l'approcher mais il dira rien. Parce que Ángel ne dit jamais rien. Ángel est meurtri de son passé. Ángel ressent mais ne sais pas ce qu'il ressent. Car Ángel est Ángel.

_ pourquoi tu l'évite ? Prononcé-je pour casser le blanc qui s'était installé

_ elle réveille mes démons. Dit-il froidement presque hostilement